Un homme tente de détruire « La Joconde »… Il s’attaque au chef d’œuvre, qui a plus de 500 ans, avec du gâteau à la crème

Un homme déguisé, en dame âgée, s’est attaqué à « La Joconde » de Léonard de Vinci, ce dimanche 29 mai. L'individu, qui parle Français, a jeté du gâteau à la crème sur l’œuvre réalisée il y a plus de 500 ans et conservée au musée du Louvre. Il explique son acte de vandalisme « pour la planète ».
Cynthia Lahoma
Un homme tente de détruire « La Joconde »… Il s’attaque au chef d’œuvre, qui a plus de 500 ans, avec du gâteau à la crème Instagram

Choc au musée du Louvre. Ce dimanche 29 mai, à la mi-journée, un homme déguisé en dame âgée et qui se déplaçait en fauteuil roulant s’est attaqué à La Joconde, le chef d’œuvre de Léonard de Vinci réalisé au XVIème siècle. D’après les faits rapportés sur Internet, l’homme s’est levé du fauteuil. Il s'en est alors pris à la vitre de protection derrière laquelle est maintenue la peinture de Mona Lisa. Il a jeté du gâteau à la crème. Il a fini par dispercer des roses rouges autour de lui avant d’être appréhendé par des agents de sécurité. L'homme a utilisé ce fauteuil roulant pour être au plus près de La Joconde. En effet, il existe un espace vide devant l'œuvre permettant aux personnes à mobilité réduite d'admirer le tableau sans être pressées par la foule. Comment l'homme a-t-il pu pénétrer au sein du musée avec du gâteau ? Le réglement indique que « la nourriture excessive est interdite », elle est laissée à l'appréciation des agents qui effectuent le contrôle à l'entrée. Une enquête est en cours.

Plusieurs vidéos dévoilent des agents en train de nettoyer la crème qui souille la vitre de protection. La scène, irréelle pour de nombreux visiteurs, a suscité incompréhension et émotions. La Joconde « entartée » n’a pas été altérée. Depuis 2005, elle est présentée derrière un caisson spécial, blindé, dans lequel l’humidité et la température sont contrôlées.

Une vidéo dévoile clairement l’homme à l’origine de cette dégradation. Tout vêtu de blanc, il est affublé d’une perruque noire, d’une casquette et d’un foulard. Le jeune homme, qui s’exprime en Français, tente d’expliquer son acte de vandalisme alors qu’il est emmené par les agents de sécurité avec le fauteuil roulant : « Pensez à la Terre. Il y a des gens qui sont en train de détruire la Terre. Pensez-y. Tous les artistes, pensez à la Terre. C’est pour ça que j’ai fait ça. Pensez à la planète. »

Sur Internet, les réactions fusent : « Le respect est mort sur cette planète. Dégrader un chef d'œuvre pareil... », « Oui le type qui a entarté Mona Lisa est un random en mal de buzz et avide de reconnaissance », « Pourtant la peinture d'il y a 500 ans devait être écolo […] Pauvre Mona Lisa, n'a pas mérité de voir cet abruti », « Je cherche toujours le rapport encotre Mona Lisa, la planète et une part de gâteau ».

L'homme pourrait-il être atteint du syndrome de Stendhal ? Aussi appelé syndrome de Florence, ce « trouble psychosomatique est retrouvé chez les grands amateurs d'œuvre d'art éprouvant soudainement une émotivité exacerbée à la vue d'une création artistique », explique Rodolphe Oppenheimer, psychothérapeute, auprès du Journal des Femmes.« Cette impression de "sublime" entraine chez le sujet un trouble psychiatrique proche du delirium. »

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La Joconde volée et vandalisée

La réalisation de La Joconde reste incertaine. Elle est située entre 1503 et 1506 ou entre 1513 et 1516, voire jusqu'à 1519. Elle représenterait la Florentine Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo.

Le 22 août 1911, La Joconde est volée par Vincenzo Peruggia un vitrier italien qui a travaillé au Louvre lors de son encadrement. Il connaît les lieux dans ses moindres recoins. Il profite de la fermeture du musée pour agir en douce, aux alentours de 7h00 du matin. Il cache l’œuvre sous sa blouse et rentre chez lui, dans le Xème arrondissement de Paris. Le chef d'oeuvre de Léonard de Vinci reste caché sous son lit durant plus de deux ans. En 1913, il souhaite ramener le tableau en Italie. Il tente de le revendre auprès de l’antiquaire florentin Alfredo Geri. Accompagné d’un expert, ce dernier constate l’authenticité de l’œuvre. Vincenzo Peruggia est arrêté et écope d’un an de prison. La Joconde est restituée à la France après une tournée en Italie. Durant la guerre 14-18, elle est mise en sécurité à Bordeaux et Toulouse.

Outre ce vol rocambolesque, elle fait l’objet de plusieurs actes de vandalisme.

Dans Mona Lisa, métamorphoses d’une présentation, paru sur Muséologies Les cahiers d'études supérieures, Fabien Bellat rappelle : « La plus grave atteinte eut lieu en 1956, un jeune Bolivien ayant alors jeté une pierre atteignant la vitre de protection, qui se fêla, l'impact du choc correspondant au coude gauche de Mona Lisa. Le vandale déclara avoir agi par haine du tableau. En avril 1974, lors de sa présentation au Musée National de Tokyo, une jeune Japonaise projeta de la peinture rouge sur la vitrine protégeant Mona Lisa. Elle expliqua son geste comme une protestation contre les mauvaises conditions d'accueil des personnes handicapées dans l'exposition. Cette attaque a certainement joué dans la décision du Louvre de pérenniser dorénavant la présentation de l'œuvre dans un caisson vitré à la fois sûr et stable climatiquement. Et dernièrement, en août 2009, une visiteuse Russe a jeté un "mug" en direction du portrait, touchant seulement la vitrine. Si ses raisons demeurent obscures, la presse ayant insisté sur la psychologie instable de cette personne, cet acte a néanmoins rappelé combien Mona Lisa reste un symbole suscitant les passions. »

le 30/05/2022