• Honda a déjà fait oublier Nakata

    Keisuke Honda réalise un début de Mondial de qualité avec le Japon. (Reuters)
    Rayonnant jeudi soir face au Danemark (3-1) avec un coup franc splendide et une passe décisive, Keisuke Honda est l'atout offensif numéro 1 du Japon dans cette Coupe du monde en Afrique du Sud. Avec deux buts dans le groupe E et des prestations de qualité, le joueur du CSKA Moscou est à même de porter son équipe jusqu'à une performance historique.

    Hidetoshi qui? En l’espace de trois matches et d’une qualification pour les huitièmes de finale du Mondial, Keisuke Honda a déjà relégué l’ex-idole Nakata au second rang des joueurs préférés des fans japonais. Élu joueur Fifa du match lors de la première rencontre du groupe E contre le Cameroun (1-0) grâce, notamment, à un but opportuniste, le joueur du CSKA Moscou s’est fait plus discret face aux Pays-Bas ensuite (0-1). Mais en assumant son statut de star de la sélection nippone, « Keizer Keisuke » (comme l’avaient surnommé les supporters du VV Venlo son ancien club) a survolé la dernière rencontre de la poule contre le Danemark (3-1).

    De nouveau positionné en pointe du 4-5-1 de Takeshi Okada, Honda a évolué dans un rôle différent de celui qu’il tient en Russie. A Moscou, Leonid Slutskiy se plaît à l’aligner en soutien, derrière le grand Tchèque Tomas Necid. En sélection, l’ancien joueur du Gamba Osaka se retrouve en revanche seul responsable de la conclusion des offensives de son équipe. Face aux Scandinaves donc, l’habituel milieu offensif a rayonné dans une partie en tous points décisive pour la qualification, les deux nations étant à égalité avant cette dernière journée. Pourtant considérés comme outsiders, les Japonais ont fait déjouer le Danemark, profitant de la vista de leur vedette.


    Honda maîtrise Jabulani

    Alors que beaucoup stigmatisaient le manque de buts sur coups francs directs depuis le début de cette Coupe du monde à cause du fameux ballon Jabulani, Honda a prouvé qu’il s’en était parfaitement accommodé. Après le quart d’heure de jeu, le numéro 18 des Samouraïs s’est en effet fendu d’une frappe déconcertante des 30 mètres que Juninho lui-même n’aurait pas renié. S’en est suivie une prestation agrémentée de passes précises, de conservations de balle pertinentes mais également de gestes technique de qualité. En fin de partie et après l’autre superbe coup franc victorieux de son coéquipier Yatsuhiro Endo, Keisuke Honda a affiché un altruisme impressionnant. Après avoir humilié Rommedahl d’un superbe dribble derrière le pied d’appui, le plus célèbre décoloré du Japon a adressé un caviar à Okazaki au lieu de conclure son action en solitaire.

    A 24 ans, Honda n’est plus un jeune premier et a connu un début de carrière plutôt curieux. Un peu sous-côté au pays lors de ses trois années professionnelles au Gamaba Osaka, la nouvelle coqueluche nippone n’a pas connu les honneurs de la sélection durant cette période. C’est son exil du côté de Venlo aux Pays-Bas en Eredivisie (1e division) puis en Eerste Divisie (l’échelon inférieur) après la relégation de l’équipe en 2008, qui lui aura permis de taper dans l’oeil des responsables nationaux. Pour ses débuts en Ligue des champions avec le CSKA Moscou, l’Asiatique a impressionné et même inscrit le but de la qualification pour les quarts de finale face au FC Séville.

    Si Keisuke Honda semble appelé à évoluer dans une formation encore plus huppée que le club de la capitale russe, peut-être dans les plus brefs délais, son aventure en Afrique du Sud n’est pas encore terminée. Le Japon est bel et bien qualifié pour les huitièmes de finale du Mondial, égalant la meilleure performance de son histoire réalisée en 2002 à domicile. Face au Paraguay, mardi prochain à Pretoria, le peuple japonais n’hésitera pas à se lever à 3h30 du matin pour suivre les exploits de son équipe. Un onze emmené par un peroxydé au talent fou, qui a déjà fait oublier son aîné aux choix capillaires comparables…

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