Passer au contenu

Asco, une vallée au défi des changements climatiques

Par

Toute cette semaine, RCFM s'intéresse aux conséquences des changements climatiques en Corse. Aujourd'hui, direction Asco, une des trois stations de ski de l'île où la durée d'enneigement se réduit d'année en année.

La station de ski d'Asco au mois de mai La station de ski d'Asco au mois de mai
La station de ski d'Asco au mois de mai © Radio France - Mathilde Ansquer

En été, la piste de ski d'Asco est une simple pente caillouteuse, bordée par des sapins. On y retrouve le maire, Bernard Franceschetti : "Dans les années 1960, la station ouvrait le premier dimanche de décembre, c'était fixé. Cela veut dire que tous les ans il y avait de la neige à cette date. Aujourd'hui, on ne peut plus le garantir", explique l'enfant du pays. Sur place, ce qui inquiète ce n'est pas la quantité de neige, mais la durée d'enneigement ; car si la neige arrive, elle vient plus tard, et fond plus vite. 

Chiffre d'affaires divisé par deux

Ce décalage de la saison d'hiver a des conséquences sur l'économie locale. "On ne fait plus que deux mois de saison en hiver alors qu'avant on pouvait espérer travailler de décembre à mi-avril, regrette Patrice Guérrini, gérant de l'hôtel Le Chalet, en bas de la piste_. Sur l'hiver, par rapport à l'époque où la station tournait dans les années 1980, on a divisé le chiffre d'affaires par deux_". 

Pour autant, le patron n'est pas catastrophiste : "Sans la neige, on arrive à survivre quand-même puisqu'on a habitué les gens à monter faire des promenades quand la station était fermée."

"C'est l'hiver qu'il faut développer"

Car le site d'Asco a rouvert récemment. L'ancienne station créée dans les années 1960 a fermé trois décennies plus tard, avant de reprendre du service en 2015. Depuis, les saisons s'enchaînent au grès du manque de neige ou des contraintes liées à la crise sanitaire. Après deux ans de fermeture à cause du covid, la station a ouvert le 15 janvier dernier. Manque de neige oblige, une seule piste était skiable.

À quelques pas de la piste, on trouve un snack, tenu par Patrice Corticchiato et son beau-frère depuis une dizaine d'années. Pour lui, le maître mot, c'est l'adaptation : "Si les solutions c'est d'ouvrir les week-end ou de proposer des plages plus longue d'ouverture, je vais passer par là. Mais cela sera peut-être un problème pour certains professionnels de la montagne qui auront des activités dont la période sera plus courte mais leurs activités font mon commerce et celui de la région. La neige c'est un bonus, mais c'est l'hiver qu'il faut développer."

"On ne veut pas que la vallée meure"

Pour préparer l'avenir, la mairie a lancé une étude sur l'avenir de la station. "Plus que le développement, j'appellerai ça la non-mort de la vallée, insiste Bernard Franceschetti. On va essayer de tout garder, mais c'est des chaînons. La forêt, la montagne, la station de ski, le village... sont des maillons." Une métaphore qui semble tenir au cœur du maire, et qui revient souvent dans son discours : "On veut constituer une chaîne avec des gens qui viendraient, qui skieraient s'il y a de la neige et s'il n'y en a pas, qui feraient autre chose, qui se promèneraient ou regarderaient la nature." Les résultats du rapport sont attendus pour la fin de l'année. 

Parmi les projets qui sont déjà à l'étude, la mairie envisage de créer un petit centre d'accueil pour permettre à des élèves de "rentrer en immersion dans tout le système de vallée". L'idée serait de "montrer sans détruire comment on peut préserver des espaces comme celui-ci"... Mais aussi d'accueillir des classes de neige en hiver. 

loading

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined