L’annonce de la reformation de Murderdolls, début de l’année, m’avait laissée perplexe. Terriblement perplexe. Après tant d’années d’absence, le pessimisme de certains de ses membres lorsque fans et journalistes parlaient d’une éventuelle reformation… je pensais sincèrement que la page "Murderdolls" n’avait finalement représenté une parenthèse dans les emplois du temps chargés de musiciens très occupés, et qu’elle était alors belle et bien tournée. Ma surprise fut considérable lorsque les rumeurs se sont confirmées, et lorsque les compères Joey Jordison et Wednesday 13 ont manifesté leur enthousiasme nouveau pour la résurrection de leurs "Poupées Meurtrières". Ma surprise fut considérable, et ma jubilation fut incomparable ! Après tout, difficile de prétendre que leur premier album, "Beyond The Valley Of The Murderdolls", m’avait laissée de marbre étant donné qu’il s’agit purement et simplement de celui qui m’a permis de plonger la tête la première (et sans bouée) dans le vaste monde du metaaal ! Hem… Pour l’enthousiasme, nous verrons ça plus tard !

Bref, chose promise, chose due : voici donc Murderdolls de nouveau sur pieds, après de nombreuses années de silence. Seuls rescapés du dernier line-up : les leaders Jordison et Wed13, entourés maintenant de trois joyeux lurons prêts à vendre du cauchemar comme il se doit ! C’est avec un mélange d’impatience fébrile et d’avidité que j’ai pénétré au cœur de "Women And Children Last", néanmoins quelque peu sceptique sur le bien-fondé de cette reformation surprenante. Malgré tout, le doute n’aura pas eu le temps de m’assaillir longtemps ! Pas moins de 15 titres différents (!), 47 minutes de musique… et un sourire épanoui dessiné sur les lèvres tout le long du disque ! Les Américains sont enfin de retour, et en forme olympique, qui plus est ! Bien que leur son soit nettement plus metal que par le passé, on retrouve sans peine aucune les éléments qui faisaient tout le charme de leur premier opus : un punk / rock teinté (fortement !) de glam, des refrains endiablés, des titres courts et infaillibles, cet humour noir toujours aussi décapant et ses ambiances de film d’horreur, comme celles auxquelles Wednesday 13 nous a, somme toute, habitués depuis toujours à travers ses différents groupes et projets ! Notons en plus la participation active d’un certain Mick Mars, guitariste des incontourables glameurs de Mötley Crüe, en guise de cerise sur le gâteau, et voilà comment obtenir l’accroche parfaite pour tous les fans du groupe ! Pour les autres, soyons honnêtes : Murderdolls n’a pas inventé la poudre, et la recette qu’il utilise ici est largement similaire au travail réalisé sur ses plus anciennes compositions. Si "Beyond The Valley Of The Murderdolls" n’était pas parvenu à vous emporter dans son petit monde froid et lugubre, et en même temps pétillant de fantaisie, je doute que "Women And Children Last" soit beaucoup plus qualifié pour vous plaire. Dommage, car vous risqueriez de ce fait de passer à côté d’une des formidables réjouissances de l’année 2010 ! Une nouvelle page s’entame : je vous en prie, ne vous pressez pas pour la clôturer !