Empire romain, 2ème-3ème siècle

(2024 - 2024)

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Oeuvre indisponible à la vente

Héro et Léandre

Mosaïque, opus tessellatum polychrome.
77 x 55 cm

 

L’origine de l’emplacement de ce triptyque en opus tessellatum polychrome est assez mystérieuse. Au regard de la forme arquée que les trois éléments dessinent, il pourrait s’agir du parement d’une ouverture murale, bien que les mosaïques de sol aient été les plus fréquentes dans la Rome antique.  La suite de la frise nous est inconnue, en dehors d’une autre scène mettant en scène un pygmée face à une grue, de même facture, mais qui ne semble pas être directement reliée à l’ensemble que nous présentons. Cet ensemble fragmentaire est donc constitué de trois panneaux de mosaïque qui se suivent, les saynètes étant séparées par des éléments décoratifs, une grande tige fleurie ou la structure d’une cabane. Sans aucun doute parodique, la représentation fait la part belle au sexe, le panneau central étant le plus loquace…

Le mythe d’Héro et Léandre
La première représentation est celle du mythe grec tragique d’Héro et Léandre. Héro, prêtresse d’Aphrodite à Sestos, sur les rives de l’Hellespont (qui porte aujourd’hui le nom de détroit des Dardanelles), éclaire chaque nuit d’un fanal au sommet de sa tour, la voie à son amant Léandre, qui depuis Abydos, sur la rive opposée, la rejoint à la nage en traversant le détroit. Or, une nuit d’orage, la lampe s’éteint et Léandre s’égare dans les ténèbres. Au matin, apercevant son corps parmi les récifs au pied de sa tour, Héro, de désespoir, se jette à la mer. L’amour impossible de ces Roméo et Juliette antiques revêt ici un caractère très nettement sexué, leurs attributs proéminents mis en valeur par les mosaïstes, les seins d’Héro à la fenêtre de sa tour appelant la verge de Léandre, toute tendue vers elle, et les flots s’entrouvrant pour la découvrir, en un abandon du caractère dramatique du mythe, qui est ici détourné de manière cocasse.

Vers la Scène érotique 
Vers Trois pygmées, parodie de combat d'athlète