Africano-cubiste, moderne ou art déco ? La monographie de Laurence Salmon parue chez Norma est l’occasion de s’interroger sur un créateur libre et un brin anarchiste, qui faisait fi des catégories dans lesquelles on a trop voulu longtemps le cantonner.
Q uel plaisir de feuilleter le beau volume que les éditions Norma viennent de publier sur Pierre Legrain ! Les illustrations s’y succèdent avec brio, courts circuits visuels rappelant des intérieurs de collectionneurs célèbres : Jacques Doucet bien sûr, omniprésent dans le livre, mais aussi la modiste Jeanne Tachard, le danseur Pierre Meyer, le critique Maurice Martin du Gard, Charles et Marie-Laure de Noailles… Un ouvrage qui évoque les grands moments de la découverte de Legrain, avec notamment « Les années 25 » de François Mathey au musée des Arts décoratifs, en 1966, où apparurent ceux de Doucet qui dormaient dans les réserves, et la vente à Drouot, en 1972, du même Doucet. Apparaissent alors les grands acteurs du marché de l’époque : Félix Marcilhac qui échange un bel ensemble « africaniste » à Andy Warhol contre un portrait du maître, ou Bob Walker, dont les trouvailles prirent le chemin de la maison de Robin Symes à Manhattan.
Cage à oiseaux en ébène laquée rouge et noir, partiellement gainée de parchemin, reposant sur une base laquée rouge, 1929. © Richmond, Virginia Museum of Fine Arts/Photo Travis Fullerton
La folie des formes C’est en 1917 que Jacques Doucet propose à Legrain…
com.dsi.gazette.Article : 14409
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.