MUSIQUE - Mais au fait, ils deviennent quoi Pleymo? Cette question, on peut se la poser en se remémorant la période "nu metal" des années 2000, ce mélange de metal, hip-hop et grunge. Entre 1997 et 2007, le groupe de Fontainebleau a été le fer de lance de ce courant en France aux côtés d'Aqme ou encore Enhancer. Dix ans plus tard, ils rebranchent le son.
La pause est terminée pour Pleymo. Pendant 10 ans, chacun a continué sa route dans la musique ou l'art. Et ce vendredi 23 février, le groupe de six amis sort un double vinyle best-of avec ses meilleurs titres. Une mise en jambes avant une tournée de reformation pour célébrer les 20 ans du groupe.
Les Français qui ont vendu 250.000 albums dans le monde ont prévu 10 dates en France et en Belgique en mars. Puis deux en Russie. La première soirée parisienne, au Trianon le 23 mars, a affiché complet en 24 heures. Preuve que le public de ces bêtes de scène est toujours là, lui aussi.
À l'occasion d'une répétition dans la capitale (une occasion rare puisque Mark Maggiori, le chanteur, vit et travaille aux États-Unis où il réalise des clips et peint des paysage de western), Le HuffPost a rencontré les membres du groupe qui a toujours soigné l'univers de ses albums.
Comment vous est venue l'idée de cette reformation?
Davy Portela: On ne s'était pas donné rendez-vous dans 10 ans, mais ça fait déjà un moment que nous avions cette date anniversaire de 2018 bien en tête. On a décidé d'organiser cette tournée pour nos 20 ans, il y a deux ou trois ans déjà! Il fallait bien ça pour qu'on puisse être tous disponibles à ce moment-là.
Benoît Julliard: Pendant 10 ans, on est tous restés en contact. Au départ, c'était vraiment sporadique. Nous nous voyions annuellement. Mais depuis que nous avons ré-enclenché Pleymo, on se voit et on se parle beaucoup plus souvent.
À votre avis, à quoi ressemblent vos fans aujourd'hui?
Mark Maggiori: La question qu'on se pose, c'est: est-ce qu'ils auront un gamin dans chaque bras?
Davy Portela: On peut se faire une idée en regardant ceux avec qui nous sommes en contact régulièrement sur Facebook. Il y a les fans de l'époque mais il y a aussi parfois leurs petits frères ou petites sœurs qui nous ont découvert plus tard et ne nous ont encore jamais vu en live.
Benoît Julliard: Tout ceux qui ont déjà pris leur place, ce sont sans doute les fans de l'époque. On ne s'attend pas spécialement à voir de nouvelles têtes ou des "kids". Cette musique-là, elle appartient quelque part à nos souvenirs et à une époque. C'est vraiment les personnes qui se sentent concernées par cette musique qui seront là.
Mark Maggiori: Ce qui va nous changer, ce sera les gens avec leurs portables en train de filmer ou de prendre des photos. J'adorerais qu'on ait le droit d'interdire les portables... De toute façon, si tu sors ton portable dans un concert de Pleymo, il tombe. Je vais leur demander de garder leur portable dans la poche et de vivre le moment.
Davy Portela: En tout cas, nos potes ont tous peur d'aller dans la fosse. Ils ont pris leurs places mais au balcon...
Vous avez commencé les répétitions. Comment est-ce que ça se passe?
Benoît Julliard: Au début, il a fallu se remettre ce style de musique en tête, mais rejouer ensemble c'est vraiment simple.
Davy Portela: C'est de l'eau, comme on dit. Nous avons répété au studio Mains d'œuvres à Saint Ouen, comme avant. On dirait que rien n'a changé. C'est assez nostalgique.
Est-ce que vous préparez un inédit à dévoiler en live?
Davy Portela: La question qu'on pose à nos fans c'est: est-ce que vous avez envie de ça? Nous, on ne sait pas...
Mark Maggiori: Ou alors une version de "Joyeux anniversaire" en metal?
En rejouant vos titres, est-ce que vous trouvez que certains morceaux ont mal vieillis?
Mark Maggiori: On peut dire que certains morceaux ont pris un coup de chaud... Certains titres, c'est atroce. Mais les chansons qui ne nous plaisent plus aujourd'hui, on ne les joue pas.
On voulait trop en mettre dans nos morceaux et ça partait dans tous les sens parfois...
Davy Portela: Mais on a toujours eu ce truc du live. Et quand on les joue sur scène, ça annule le côté "j'ai ressorti un vieux disque". Ça sera bonne ambiance avec de grosses guitares.
Que reste-t-il du "nu metal" en 2017?
Mark Maggiori: On assume cette étiquette "nu metal", mais on ne l'a jamais revendiqué. Et tous les groupes n'ont pas notre chance de pouvoir durer et se reformer malheureusement.
Vous en écoutez encore aujourd'hui?
Mark Maggiori: C'est tellement loin de ce que j'écoute maintenant. Aujourd'hui, je n'écoute que de la country. Et si je veux écouter du metal dans ma bagnole, je vais me mettre Slipknot, Alice in Chains ou Sepultura.
Est-ce que vos fans peuvent espérer qu'un album inédit découle de cette reformation?
Ensemble: On n'en est pas là du tout.
Mark Maggiori: Si jamais c'est le cas, ça sera à nouveau un concept assez complet. On a évoqué à un moment l'idée de travailler autour de l'histoire des indiens du Dakota, c'est une histoire qui m'intéresse. Mais c'est encore très lointain tout ça...
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