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«Le Québec m’a toujours accueillie à bras ouverts»: la chanteuse française Mireille Mathieu revient au Québec avec une première tournée en plus de 35 ans



PARIS | L’attente tire à sa fin; dès le week-end prochain, les Québécois pourront enfin retrouver Mireille Mathieu après 35 années d’absence sur nos scènes. Loin des yeux, loin du cœur? Oh que non. Bien au contraire, même. «Je n’ai jamais oublié le public québécois. Jamais», insiste la chanteuse de 77 ans.

• À lire aussi: Mireille Mathieu: ses rencontres avec Charles Aznavour, Dalida, Serge Laprade et autres Claude François en photos

C’est dans un salon privé du chic hôtel parisien où elle loge que Mireille Mathieu a donné rendez-vous au représentant du Journal, il y a quelques semaines. Une fois la porte de la pièce poussée, un constat s’impose de lui-même: la chanteuse est menue, délicate. Mais une force tranquille émane tout de même d’elle. Bref, elle irradie pleinement son statut d’icône de la chanson française. 

Car si son nom est peu connu des plus jeunes générations, Mireille Mathieu demeure une légende vivante dont le nom trouve écho de l’occident à l’orient. En cours de carrière, elle a vendu quelque 200 millions d’albums, soit environ autant que Beyoncé, et bien plus que Taylor Swift. Ses titres Pourquoi le monde est sans amour, Une femme amoureuse, Pardonne-moi ce caprice d’enfant ou encore On ne vit pas sans se dire adieu ont tous marqué leur époque, autant au Québec qu’à l’international. 

D’Aznavour à ABBA

Déjà brillante par soi-même, l’étoile de Mireille Mathieu a également gagné en lustre au fil de collaborations avec d’autres légendes de la chanson; la voix de l’artiste française s’est mêlée à celles de Charles Aznavour, Luciano Pavarotti, Dalida, Barry Manilow, Julio Iglesias et même ABBA, pour ne nommer que ceux-là. Mireille Mathieu a en effet revisité le mégasuccès du groupe suédois The Winner Takes It All, devenu Bravo tu as gagné dans la langue de Molière. 

«J’adore ABBA! Leurs chansons sont intemporelles, sublimes; tout ce qu’ils touchent devient de l’or en barre. Je suis allée enregistrer Bravo tu as gagné dans leur studio, à Stockholm. Ça a été un incroyable honneur de travailler avec eux, et Agnetha et Frida m’ont fait un magnifique cadeau en chantant les chœurs avec moi sur cette chanson», se souvient Mireille Mathieu.

Puis, elle se met spontanément à chanter le refrain de cette chanson, un exercice qu’elle répétera à quelques reprises durant cette rencontre intime de 90 minutes. La preuve est sans appel: même à 77 ans, Mireille Mathieu n’a rien perdu de sa tessiture vocale si caractéristique ni de sa puissance ou sa justesse. 

«Je suis une personne très disciplinée», laisse-t-elle simplement tomber. 

«Tous les matins, je fais mes vocalises, mes exercices de respiration. Je sais que certains chanteurs ne le font pas, mais moi j’en ressens le besoin», poursuit-elle. 

60 ans de carrière

Les Québécois pourront bientôt le constater d’eux-mêmes avec les quatre concerts de la chanteuse prévus dans la Belle Province dans les jours à venir. Le but de ce grand retour? Retracer 60 années de carrière auprès de ses fans des quatre coins de la planète. Cette tournée s’est amorcée à Prague en décembre dernier et se conclura à l’Olympia de Paris en 2025. 

Le ton de sa voix trahit rapidement l’excitation de Mireille Mathieu quand vient le temps de parler de ces retrouvailles tant attendues – de part et d’autre – avec les mélomanes québécois. 

«Oh, je suis si heureuse de revenir chanter au Québec! Je sais que ça fait longtemps – 35 ans, quand même – alors ça me touche beaucoup de savoir que le public québécois ne m’a pas oublié. Le Québec m’a toujours accueillie à bras ouverts», souffle-t-elle. 

«J’ai fait l’Olympia de Paris en 2014 et il y avait beaucoup de gens qui étaient venus du Québec pour voir le spectacle. Je trouve ça fantastique qu’ils se déplacent aussi loin pour m’entendre chanter! Alors cette fois-ci, c’est à mon tour d’aller les voir», poursuit-elle, tout sourire. 

«Comme un rendez-vous d’amour»

N’empêche, Mireille Mathieu sait très bien que c’est l’estomac bien noué qu’elle montera sur les planches de la Place des Arts de Montréal, le week-end prochain. Car même 60 années de carrière – et de succès – n’ont pas réussi à la débarrasser de cet inévitable trac qui l’assaille avant chacun de ses spectacles. 

«J’ai toujours le trac! Je me pose plein de questions; est-ce que je vais être bien? Est-ce que je vais être à la hauteur de ce qu’on attend de moi? Je ne veux surtout pas décevoir le public. Mais je pense que c’est normal d’avoir le trac. Après tout, chaque concert est comme un rendez-vous d’amour avec le public. Et quand le cœur bat aussi fort, c’est signe que la passion est toujours là», avance Mireille Mathieu. 


  • Mireille Mathieu sera en concert à la Place des Arts de Montréal les 17 et 18 février, au Grand théâtre de Québec le 20 février et à la Salle Maurice-O’Bready de Sherbrooke le 23 février. 

Mireille Mathieu se confie sur... 

Sa célèbre coiffure:

«J’entends souvent dire: “Mireille Mathieu est toujours coiffée comme ça!” Mais moi, j’adore ma coiffure. Cette coiffure est intemporelle; tous les mannequins dans les défilés ont la même. Alors oui, je l’adore!»

Ses nombreux duos:

«Ce sont des expériences qui sont tellement enrichissantes et gratifiantes. Chanter avec des artistes qui font le même métier, mais qui ont un style, une voix ou même une langue différente, on apprend toujours quelque chose.»

L’évolution de l’industrie musicale:

«Je suis arrivée au bon moment. Avant, la chanson prenait du temps avant d’arriver chez les gens et ils avaient le temps de l’écouter; on prenait le temps de la découvrir comme on prend le temps de déguster un bon vin ou un champagne. Et elle laissait une trace indélébile sur nos cœurs. Maintenant, on l’écoute et on passe à autre chose très rapidement. On l’aime, on la trouve bien ou même très bien, mais on est aussitôt prêt pour une autre nouveauté et ainsi de suite.»

Édith Piaf:

«C’est grâce à elle que je me suis fait connaître, j’interprétais ses chansons au Jeu de la chance de Télé-Dimanche. On m’a souvent appelée «La nouvelle Piaf». C’est un très beau compliment pour la jeune débutante que j’étais, mais en même temps, ça ajoutait beaucoup de pression. C’est une lame à double tranchant.» 

La suite de sa carrière: 

«Je veux continuer à enregistrer d’autres chansons, à ressortir des chansons que le public aime en version remasterisée, travailler avec d’autres chanteurs... Je ne sais pas exactement ce que l’avenir me réserve, mais cette tournée n’est pas une tournée d’adieu!»

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