Montauban. Fin du voyage pour les pigeons au lycée Bourdelle

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    Montauban. Fin du voyage pour les pigeons au lycée Bourdelle DDM
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Pierre Mazille.

Bourdelle, terminus des pigeons ? Que les élèves et le personnel du lycée n'y voient pas malice. C'est pourtant dans l'enceinte de la cité scolaire de Montauban que les pigeons indésirables du secteur vont se trouver confronter aux dures lois de leur existence. La volière installée sur le toit d'un bâtiment administratif est bel et bien l'antichambre de la mort pour ces volatiles encombrants.

La présence du pigeon en ville est une plaie. Vecteur de maladie, le pigeon cause également par sa fiente, d'énormes dégâts aux constructions, édifices publics et bâtiments privés (1). Au lycée Bourdelle, un bâtiment neuf a longtemps été souillé par les excréments des volatiles, obligeant le personnel à réparer systématiquement les dégâts. Des dégâts encore visibles aujourd'hui, la fiente du pigeon étant hautement corrosive. La direction du lycée a donc fait appel à la mairie qui a appliqué ici, une méthode élaborée après avoir été confrontée à d'autres : celle de la cage-piège.

« On a regardé ce qui se faisait ailleurs », explique Pierre-Alain Cumora, adjoint au maire chargé de la propreté. Des « picots » ont par exemple été installés sur les immeubles près du musée Ingres, empêchant les pigeons de se poser, « un système très efficace mais coûteux », commente l'adjoint. Coûteux car délicat à mettre en place sur des bâtiments élevés. « Nous avons deux solutions, poursuit M. Cumora, tenter d'éradiquer la colonie au risque de laisser le champ libre à d'autres espèces comme les étourneaux, ou réduire la population pour mieux la gérer… Mais il n'y a pas de solution miracle… Pour l'heure, nous sommes en phase d'élimination afin de réduire la population ».

Déjà 7 600 individus capturés

Les cages pièges comme celle installée sur le toit du lycée Bourdelle (2) permettent d'éliminer un certain quota, sachant qu'à Montauban, la colonie pèse plusieurs dizaines de milliers d'individus… 7 600 pigeons ont tout de même été capturés en moins d'un an. Le dispositif est simple : une volière de 2 x 3 mètres agrémentée de graines et d'eau dans laquelle le pigeon pénètre mais ne plus ressortir. Quand la cage est pleine, une société toulousaine mandatée par la mairie récupère les prisonniers avant de les euthanasier.

« Des villes ont également essayé le faucon, note Pierre-Alain Cumora, mais le système présente des inconvénients ». Le faucon peut effectivement effrayer le quidam, voire manger le chat de la mère Michèle. Mais ce n'est pas tout… Tentée au stadium de Toulouse où les pigeons sont nombreux, la chasse du faucon s'est révélée aléatoire. « Le faucon a fini par fraterniser avec les pigeons », assure l'adjoint montalbanais qui s'est intéressé à l'expérience.

Dans son objectif de gestion de la population colombine, la municipalité dispose aussi de l'option des « pigeonniers municipaux »… Des structures construites pour les pigeons et gérées par du personnel municipal qui viendrait régulièrement nettoyer les lieux, nourrir les pigeons et enlever les œufs, « mais pas tous sinon, les pigeons s'en vont »… Une solution que n'a pas encore retenue la municipalité mais à laquelle elle réfléchit sérieusement, partant du principe que le pigeon et le pigeonnier font partie du décor à Montauban : « Il faut qu'il reste des pigeons en ville », estime M. Cumora.

kousmatiq Studio présente : "Des Pigeons et des Hommes" . Un court métrage réalisé par Dimitri Rowe et Anaïs Heinen dans le cadre de leur stage à Akousmatiq Studio. Ce film de 5 mn a été présenté au festival du film de nature de Namur. Lieu de tournage : Avignon.

Copyright Akousmatiq Studio 2007.

(1) Les propriétaires doivent veiller à fermer leurs greniers et toutes les issues susceptibles d'offrir aux pigeons un gîte et un couvert agréable. Rappelons qu'il est interdit de nourrir les pigeons sous peine d'amende.

(2) D'autres dispositifs similaires ont été installés à Montauban, dans les lieux où les colonies aiment nicher et qui offrent des toits en terrasse pour accueillir les volières..


Le pigeon vit bien et vit vieux...

Le pigeon ramier appartient à la famille des columbidés. Son poids oscille aux elntours de 450 grammes. Son régime alimentaire est quasi-exclusivement végétal, mais il sait faire preuve d'opportunisme. Pendant la reproduction il consomme des légumineuses, semis et graines de céréales, des fruits et des feuilles de plantes sauvages. En automne-hiver, il affectionne les glands, faines et maïs ainsi que les semis d'automne et les repousses de colza. Les poussins peuvent également recevoir en faible quantité des invertébrés (vers ou escargots). A combien s'élève la colonie colombine sur la ville de Montauban ? Les estimations varient du simple au double, oscillant entre 30 et 60000 spécimens.

En revanche, on connaît bien le fonctionnement biologique de ce volatile qui réalise 3 à 6 pontes par an d'avril à septembre. Un jour après l'accouplement, le pigeon donne deux œufs dont la période d'incubation est de l'ordre de 17 à 18 jours. Moins de 70% de ces œufs donneront naissance à un oissillon. Le pigeon est un volatile qui bénéficie d'une belle longévité puisqu'il peut vivre plus d'une quinzaine d'années... Sauf en ville, où l'espèce, souvent tarée a force de croisements hasardeux ne vit guère plus de 3 à 6 ans.

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Les commentaires (1)
edea Il y a 14 années Le 29/12/2009 à 12:23

POURQUOI?
pourquoi tant de haine? Il y a un F. Haine anti pigeons qui va gagner tout le monde? Mais enfin un peu de realisme. ces beaux oiseaux ne sont pas nos bourreaux mais nos victimes.