Labouiche : une rivière baignée de mystères

  • La visite dans les 1 500 km de galeries souterraines s'effectue en barque.
    La visite dans les 1 500 km de galeries souterraines s'effectue en barque. Photo DDM, S.L., archives
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Rémi Rivière

Avec 54 000 visiteurs en 2015, la rivière souterraine de Labouiche est le 2e site le plus visité d'Ariège. 1,5 km de galeries fluviales dont l'origine reste inconnue. Immersion.

À plus de 50 mètres de profondeur, dans une atmosphère fraîche et vivifiante (13°), des barques voguent sur une rivière préhistorique. Mais sa découverte remonte seulement à l'été 1908. «Labouiche a été dénichée par l'intuition d'un néo-Fuxéen, le docteur Jules Dunac, raconte Alain Hoarau, directeur de l'exploitation du site. Avec ses deux fils, il remonte le Fajal, un ruisselet perpendiculaire à l'Ariège, et tombe face à une falaise inclinée qui laisse deviner un accès étroit.» Cette fente dans la roche, appelée l'Aïgo-Perdent (l'eau perdue) par les locaux, s'avère être l'entrée naturelle de Labouiche.

Un patrimoine préservé

Aujourd'hui, plus de 50 000 visiteurs annuels arpentent cette sinueuse rivière, divisée en quatre chambres principales : la salle Dunac, la salle Reynald, la galerie Dent de requin et la cascade Salette, dernier des lieux découverts par les explorateurs depuis 1938 (voir encadré). «On ne connaît pour l'instant que 30 % de l'origine de l'eau qui s'écoule dans cette rivière», constate Alain Hoarau.

Mais il y a aussi des certitudes, comme celle d'une occupation préhistorique (lors du paléolithique supérieur), avérée grâce à la découverte d'outils et d'art mobilier de l'époque. «La vie a existé dans cette caverne, assure le directeur du site. C'est un patrimoine magnifique, mais surtout intact car resté à l'état naturel.»

Un site prisé par tous les temps

Même si Labouiche n'a pas encore révélé tous ses mystères, la rivière reste le 2e site le plus fréquenté du département. Un succès qui s'explique aussi par l'originalité des lieux. «Ici, il n'y a pas de pluie, ni d'orage, ni de forte chaleur, rappelle à juste titre Alain Hoarau. Nous espérons près de 15 000 visiteurs pour juillet, et plus de 20 000 pour août.»

Ouvert tous les jours de 9 h 30 à 17 h 15. Tarif : 10,80 € (8,80 € pour les moins de 12 ans). www.labouiche.com


Exploration : tout reste à faire

Alain Hoarau en est certain : la rivière de Labouiche va «au-delà de la cascade». Une analyse confirmée par la récente exploration de Franck Brehier, en octobre 2015. Le spéléologue avait ainsi parcouru plus de 100 mètres dans le dernier siphon inexploré, avant de tomber sur une impasse. «Je lui tire mon chapeau. Et je sais qu'il reviendra !», lance Alain Hoarau. Près de 10 km de galeries seraient encore inconnues.

« Un patrimoine magnifique, car resté à l'état naturel. »

Alain Hoarau, directeur de Labouiche

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