André Breton ou La hantise de l'absolu Lire les informations techniques

André Breton ou La hantise de l'absolu

De Jean-Paul Török chez L'Harmattan

Collection : L'écarlate
Broché 311 pages
Paru le 08/06/2011
30,00
Disponible - Expédié sous 7 jours ouvrés

André Breton ou la hantise de l'absolu

« Qui suis-je ? » s'interroge André Breton au tout début de Nadja. « Pourquoi, ajoute-t-il, tout ne reviendrait-il pas à savoir qui je hante ? » Il a longtemps hanté l'auteur de ce livre, qui l'a conçu comme un exorcisme qui procéderait par analyse. Connaître Breton, c'est à la fois l'admirer, l'aimer peut-être, et rendre l'écrivain au domaine auquel il appartient et qui n'est rien de moins que celui de la littérature. Mais c'est aussi approcher un homme affligé d'une « coupure de l'esprit », d'une perte de contact avec la réalité et d'un conflit insurmontable entre le Moi et le monde. Y aurait-il « deux Breton » ? Le poète issu du romantisme, animé d'une véritable mystique de la poésie, incarnant la figure du poète voyant dont Victor Hugo fut le plus grand exemple, égaré dans un XXe siècle qui n'était pas à sa mesure, et dont les vrais contemporains s'appelaient Baudelaire, Mallarmé, Rimbaud, Lautréamont , et le « Pape du surréalisme », l'intransigeant chef d'école, le théoricien dogmatique emmuré dans ses certitudes, qui s'engagea aveuglément dans les combats politiques d'un temps qui n'était pas le sien ? D'où la contradiction dont il était prisonnier, tourmenté comme les grands mystiques par le divorce éternel de la réalité et du rêve, qu'il va sans cesse revivre et repenser sans parvenir à le surmonter. Sous le personnage orgueilleux, dominateur et parfois odieux dans lequel il se cuirassait, se cachait un être hanté par l'absolu, assoiffé de spiritualité, habité par le doute pascalien et par une lucide douleur.

Biographie

Né quelque part en Gascogne, Jean-Paul Török fait ses études supérieures à Paris, où il dévore les écrits d'André Breton avec une avidité juvénile et se passionne pour le surréalisme. Il se lie dans les années cinquante avec plusieurs membres du mouvement et côtoie les activités du groupe sans pour autant en faire partie. Captivé par le cinéma, il entre au début des années soixante au comité de rédaction de la revue Positif, dont les principaux membres sont proches du surréalisme. Son activité de critique l'oriente peu à peu vers la réalisation de courts métrages et l'écriture de scénarios. Auteur d'émissions culturelles à l'ORTF, il travaille également comme scénariste, auprès notamment de Claude Sautet. Au lendemain de 1968, il entame une carrière universitaire à la Sorbonne où il enseigne la narratologie et l'écriture scénaristique. Il écrit alors son premier livre sur la théorie et la technique du scénario, suivi d'une étude historique sur les scénaristes hollywoodiens au temps du « maccarthysme », distinguée par le grand prix du Syndicat de la critique. Il est également l'auteur de nouvelles, d'un roman policier, et d'un essai sur la vie et l'oeuvre de Pierre Benoit, couronné par l'Académie française.

André Breton ou La hantise de l'absolu de Jean-Paul Török chez L'Harmattan