Disposer de pousses de légumes, de verdures et de fines herbes fraîches toute l’année dans sa cuisine est le fantasme de tout cuistot. Ce luxe est désormais à la portée de tous grâce à des jardins d’intérieur qui nous offrent des formules clé en main pour cultiver à longueur d’année. Nous avons testé trois modèles conçus au Québec.

Nos jardinières d’intérieur en main, on imagine déjà les plats aromatisés d’herbes fraîches et les verdures croquantes qu’on pourra se mettre sous la dent. Mais il faudra tempérer nos attentes. Si l’intention est de s’approvisionner toute l’année durant en légumes et verdures de toutes sortes, le risque de déception est élevé. On obtiendra quelques feuilles de chou frisé ou de roquette à la fois, à moins d’y consacrer des jardinières complètes. Il va sans dire que la récolte est nettement insuffisante pour se préparer une salade pour quatre.

Mais les jardinières intelligentes sont loin d’être dénuées d’intérêt pour autant. Étant donné leur format réduit — parfait pour se glisser sur un comptoir de cuisine —, ces appareils permettent de cultiver et de récolter en petites quantités.

Là où elles performent, c’est dans la culture de pousses de légumes et de fines herbes. Elles s’avèrent notamment une belle solution pour les herbes difficiles à conserver lorsqu’elles sont achetées fraîches au marché, dont le basilic, et permettent d’avoir accès à des variétés introuvables en épicerie.

Des pousses de coriandre et de brocoli ? Une belle source de vitamines à intégrer à ses pâtes et à ses salades. Le tout, en beaucoup moins de temps qu’avec des méthodes traditionnelles de jardinage.

Les concepteurs ont eu le souci de nous faciliter la vie. Qu’on ait ou non la main verte, le résultat est assuré. Le procédé exige en effet un minimum d’interventions une fois lancé, si ce n’est de remplir le réservoir d’eau une fois par semaine, parfois moins, et d’intégrer des nutriments au besoin. Impossible de trop arroser puisque les végétaux s’irriguent d’eux-mêmes. Deux modèles sur trois sont par ailleurs dotés d’un éclairage intégré qui s’allume et s’éteint automatiquement. On peut ainsi placer sa jardinière n’importe où dans la maison. Il faudra dans tous les cas composer avec une lumière blanche soutenue qui n’est peut-être pas l’éclairage d’ambiance souhaité.

Avoir des plantes comestibles sous la main en tout temps est un luxe, disait-on. Avoir une jardinière d’intérieur aussi. Ces appareils ne sont pas donnés et on croise les doigts pour que les semences et terreaux, pour lesquels chaque entreprise a sa recette, soient encore disponibles dans quelques années. Les trois systèmes testés offrent peu de latitude pour utiliser les produits de notre choix.

À défaut d’avoir trouvé le jardin d’intérieur parfait, qui emprunterait des caractéristiques aux trois formules avec, en sus, une plus grande flexibilité quant aux choix de terreaux et de semences, on se réjouit d’avoir pu ajouter des saveurs et de la fraîcheur à nos plats, le temps de faire le pont entre deux saisons de jardinage. Mais on pourrait se surprendre à vouloir garder des fines herbes à portée de main en tout temps. Quelques pousses de tournesol ajoutées en touche finale agrémentent si bien l’assiette !

HerbiaEra CS1 : le potager miniaturisé

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB D’HERBIAERA

Le potager miniature d’HerbiaEra

Lorsque son niveau d’eau devient critique, cette jardinière intelligente, conçue à Lotbinière, nous avise par l’intermédiaire d’une application mobile (HerbiaEra) et d’un voyant lumineux intégré à l’appareil. Elle se présente avec un substrat déjà ensemencé dans lequel des nutriments adaptés à la plante sont aussi intégrés. Une fois le substrat et l’eau en place, il suffit de déposer un petit dôme sur l’appareil afin de créer un effet de serre, le temps que pointent les pousses. Chaque bloc de culture a une durée de vie de 5 à 8 mois, au bout desquels on pourra le composter et repartir à neuf avec un nouveau terreau.

Notre avis : Comme le réservoir est assez profond pour contenir 2 L d’eau, il est possible de prendre congé d’arrosage durant trois semaines, voire plus — l’application mobile est intéressante, mais accessoire. Pour l’éclairage, on est en revanche laissé à nous-même. Il faudra placer la plante sur le bord d’une fenêtre et bricoler un système d’éclairage horticole en hiver. Dommage que la jardinière manque d’« intelligence » sur ce plan.

L’offre de semences se limite à deux variétés de basilic, mais devrait se bonifier à un moment donné de capucines et de tomates cerises. La formule permet de cultiver un maximum de deux variétés de végétaux à la fois, mais qu’on peut amener à maturité, contrairement aux autres appareils. Malheureusement, l’entreprise n’offre pas encore de substrat sans semences, ce qui nous permettrait d’y faire pousser les fleurs, fines herbes ou verdures de notre choix. On pourrait toutefois tenter sa chance avec son propre terreau.

189,99 $ la jardinière et 14,50 $ pour deux blocs de substrat

Consultez le site d’HerbiaEra

Vegehome : la diversité au menu

  • Le Jardin

    PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE VEGEHOME

    Le Jardin

  • L’Oasis

    PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE VEGEHOME

    L’Oasis

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La montréalaise Vegehome nous propose deux jardinières d’intérieur : le Jardin, équipé de neuf réservoirs à semences et l’Oasis, trois fois plus gros, dans laquelle poussent des fines herbes et des légumes exotiques en hydroponie. Une fois le réservoir d’eau rempli, on dépose de petites capsules remplies de substrat et de semences dans les ouvertures prévues à cette fin. Des capuchons créent l’effet de serre jusqu’à ce qu’émergent les pousses. Les appareils sont munis d’un système d’éclairage automatique et d’un voyant lumineux qui nous avise quand la réserve d’eau doit être alimentée. Des nutriments peuvent être intégrés dans l’eau toutes les deux semaines pour accélérer la croissance des végétaux. Une première récolte est déjà possible de deux à six semaines après le démarrage.

Notre avis : Sur le plan de la conception, Vegehome est le plus abouti des trois produits testés. Son offre de semences est large avec un choix de 27 fines herbes, verdures, choux, piment et tomates cerises. La sélection comprend des variétés moins connues comme les mini romaines pomegrenade et xalbadora.

La promesse d’y faire pousser de manière satisfaisante toutes ces variétés laisse toutefois perplexe. Les plants sont à l’étroit. Notre chou est trop maigrichon pour envisager de l’utiliser autrement que pour aromatiser une salade composée. On devra par ailleurs se résoudre à utiliser des capsules entourées de plastique à usage unique. L’option d’utiliser ses propres semences n’est pas offerte. L’entreprise travaille toutefois à élargir sa gamme de végétaux. Vegehome reste une bonne option pour obtenir une diversité de fines herbes. Elle pourrait aussi s’avérer utile pour démarrer les semis qui iront en terre au printemps.

124,99 $ pour le Jardin, 349,99 $ pour l’Oasis. Le prix pour deux capsules oscille entre 4,75 $ à 6 $ selon les variétés.

Consultez le site de Vegehome

Novagrow : le plein de vitamines

  • Le Jardin de Novagrow

    PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE NOVAGROW

    Le Jardin de Novagrow

  • La superficie de culture peut être doublée grâce à une extension qui permet de superposer les jardinières.

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    La superficie de culture peut être doublée grâce à une extension qui permet de superposer les jardinières.

  • Les pousses sont à maturité en deux semaines.

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    Les pousses sont à maturité en deux semaines.

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Le jardin de Novagrow, lauréat de l’or aux Grands prix du design 2021, se démarque des deux autres jardinières grâce à une formule qui promet une récolte abondante de pousses et de micropousses, et non de plants. Son système s’appuie sur un principe d’hydroponie. Il utilise, comme support, un tapis de bambou compostable qui demeure humide en tout temps. Il suffit d’y déposer les semences — le système permet de cultiver trois variétés à la fois – de remplir le réservoir d’eau et d’incorporer des nutriments. Un plateau crée l’effet de serre au premier stade de germination. L’éclairage est facilité grâce à un système de gestion automatique, mais il faudra veiller à remplir le réservoir d’eau chaque semaine.

Notre avis : Le système est efficace. Les pousses, abondantes, sont prêtes à être récoltées en deux semaines, après quoi, le cycle se répète. Novagrow propose une variété intéressante de 20 semences biologiques : bok choy, brocoli, cerfeuil, ciboulette, bourrache, sarrasin et shiso, notamment. Elle nous offre aussi la possibilité d’utiliser celles de notre choix, à condition de se procurer le tapis de Novagrow. Ce jardin d’intérieur est la meilleure formule pour obtenir rapidement des micropousses de légumes et des fines herbes sous forme de pousses, et se distinguer de l’offre en épicerie.

196 $ pour la version simple, 368 $ la version double. Les sachets de semences s’accompagnent d’un tapis de bambou et sont vendus 1,99 $ chacun.

Consultez le site de Novagrow