Comment bien s'occuper d'une tortue chez soi...
Dans cette rubrique, La Vallée des Tortues vous apporte des réponses à quelques questions quant à la détention d’une tortue : ce que dit la législation, comment maintenir sa tortue en captivité, que lui donner à manger...
Nous souhaitons vous donner quelques pistes pour vous aider dans votre démarche mais nous ne prétendons pas remplacer les ouvrages spécialisés que nous vous conseillons de lire avant de détenir une tortue.
Nous ne prétendons pas non plus vous donner des conseils vétérinaires. Si vous avez la moindre question sur l’état de santé de votre tortue, n’hésitez pas à contacter un vétérinaire spécialisé dans les reptiles.
Législation relative aux tortues
Plusieurs textes réglementaires s’appliquent aux tortues. Pour en faciliter la lecture, nous en retiendrons trois items principaux : • La dangerosité de l'espèce • Le statut de protection • La détention.
• Le statut de dangerosité de l'espèce
Certaines espèces sont considérées comme dangereuses et font l’objet de dispositions particulières, comme le marquage obligatoire : Il s’agit notamment des espèces dont la largeur de la bouche à l'âge adulte est supérieure ou égale à 4 centimètres et appartenant à certaines familles de tortues (par exemple les trionyx, la tortue serpentine ou la tortue alligator).
• Le statut de protection de l'espèce
Les tortues, tout comme les autres ordres de reptiles font l’objet de mesures de protection. On distingue trois types de protection :
• Internationale
• Européenne
• Nationale
Internationale
La convention de Washington (CITES, pour la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) réglemente le commerce international des espèces sauvages menacées de disparition. Cette convention s’applique aussi bien aux espèces animales que végétales, ainsi qu’à leurs dérivés (peaux, feuilles séchées, dents…). Les espèces sont listées en trois Annexes (I, II et III) selon leur degré de protection.
Européenne
Il s'agit de la traduction en droit européen de la CITES. Le règlement européen liste les espèces en quatre Annexes (A, B, C et D) selon leur degré de protection.
L'avantage de ce règlement européen c'est qu'il fait le rappel des annexes de la CITES et sa lecture rend non obligatoire celle de la Convention de Washington. Ainsi une espèce inscrite au règlement européen en « II B » signifie que l'espèce figure à l'Annexe II de la CITES et à l'annexe B du règlement européen.
Nationale
Certaines espèces de tortues sont intégralement protégées sur le territoire national et en Guyane française par extension.
Détenir une tortue
Les tortues ne sont pas des animaux de compagnie, ce sont des animaux sauvages. Leur détention en captivité est soumise à une règlementation très stricte.
Il n’est pas interdit de posséder une tortue chez soi mais il faut pouvoir en justifier l’origine légale. C’est pourquoi tout spécimen acheté doit être vendu avec facture, bon de cession et documents d'accompagnement (Documents CITES, Certificat intracommunautaire, déclaration de marquage par transpondeur électronique etc.). Voir l'article de la FFEPT (Fédération Francophone pour l'Élevage et la Protection de la Tortue) :
→ https://www.ffept.org/reglementation.php
Ces différents documents sont indispensables car ils garantissent que votre animal ne provient pas du commerce illégal ou qu'il n'a pas été prélevé dans la nature.
Pour détenir certaines espèces telles que la tortue d’Hermann ou bien la tortue grecque il faut d'abord obtenir l'Autorisation d’Elevage d’Agrément (AEA) de DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) de votre département.
Selon l’espèce et le nombre d’animaux que vous souhaitez, il vous faudra obtenir soit une Autorisation d’Elevage d’Agrément, soit un Certificat de Capacité (CdC).
En effet, pour les éleveurs qui possèdent plus de six tortues adultes inscrites à l’annexe A (règlement CEE338/97) ou souhaitant maintenir des espèces de l’annexe II de l’arrêté du 10 août 2004, il leur faudra obtenir un Certificat de Capacité. Il s’agit d’un dossier permettant de prouver la compétence propre d’une personne à assurer la responsabilité de la maintenance d’animaux d’espèces non domestiques. Il est donc incessible. Il est délivré par le Préfet qui tient compte d’une commission consultative chargée d’évaluer vos aptitudes. Pour plus de renseignements, contacter la DDPP de votre département.
La “régularisation”, à considérer comme exceptionnelle, de vos tortues, dépendra des documents (factures, attestation sur l’honneur, photos datées) justifiant de l’origine de vos spécimens, car depuis août 2004, la détention de la majorité des tortues est soumise à autorisation. Si vous ne possédez pas de documents pouvant justifier de l’origine de vos spécimens, ils pourront faire l’objet d’une saisie ou d’un Procès-Verbal lors d’un contrôle par les agents de l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage).
Vous pouvez offrir ou céder les bébés de vos tortues à condition que votre élevage soit déclaré (CdC ou AEA) ainsi que celui du demandeur.
Pour en savoir plus au sujet de la législation sur les tortues, contacter la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL), la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) ou l’Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS).
Les abandons de tortues...
Il est interdit d’abandonner votre tortue dans la nature. Les conséquences sur l’environnement peuvent être désastreuse (prenez l’exemple de la Tortue de Floride, espèce invasive). Seules les associations refuges pour tortues sont habilitées à recevoir les animaux non déclarés (sans CIC (Certificat Intra-Communautaire) selon les espèces). Voir sur ce lien → http://www.cheloniophilie.com/annuaire-associations-tortues/associations.php pour la liste des associations agréées.
La Vallée des tortues n’est pas un refuge et ne peut pas accueillir ces animaux.
Les règles élémentaires à connaître
Les tortues sont des animaux sauvages.Leur maintien en activité nécessite le respect de quelques règles élémentaires :
• Il est inconvenant de vouloir une tortue chez soi si l'on vit en appartement ou si l'on ne possède pas de jardin extérieur.
• Les tortues ont besoin d'un enclos assez grand recréant leur environnement naturel, c'est pourquoi il n'est pas recommandé de les faire vivre en terrarium ou sur un balcon toute l'année.
• Si les tortues doivent passer une partie de l’année en terrarium, elles doivent bénéficier d’une source lumineuse reproduisant la lumière naturelle du soleil. En effet, ce sont les rayons ultra-violets qui permettent à la tortue d'assimiler le calcium nécessaire à la solidification de sa carapace.
Enclos / Terrarium
Là encore pas de surprises, plus l’enclos ou le terrarium est grand plus l’animal sera à l’aise. Pour autant ce n’est pas parce que la superficie de l’enclos est importante que le bienêtre de la tortue le sera également. L’important est qu’il soit adapté à l’âge, à l’espèce et aux besoins de la tortue.
Clôture
Concernant les clôtures de l’enclos, nous conseillons de les enterrer sur 30 cm afin que votre tortue ne s’échappe pas. S’il s’agit de grillage, effectuer un retour pour éviter les évasions. Il est préférable d’opter pour une clôture en dur : elle évite le contact visuel de la tortue sur l’extérieur de son enclos (elle y est instinctivement attirée).
Lumière et chaleur
Si votre tortue doit vivre en terrarium une partie de l’année, il lui faut obligatoirement une source de chaleur et une source lumineuse UV. Notez que certaines lampes combinent chauffage et UV.
Pour que le rayonnement d’UV soit efficace, la lampe doit être placée entre 30 et 40 cm du sol.
La position de la source de chaleur et d'UV doit suivre la règle du point chaud. En fait, il faut la positionner dans un coin du terrarium pour votre pensionnaire puisse soit se mettre au chaud sous la lampe, soit s'en écarter suffisamment pour ne plus en subir l'action si elle a trop chaud. Sous la source de chaleur appelée point chaud on cherche selon les espèces à obtenir une température de 30-32 °c.
Pourquoi le rayonnement UV est-il nécessaire ?
Les rayons UV permettent la synthèse de la Vitamine D, indispensable pour fixer le calcium sur le squelette de la tortue. Les UV sont donc nécessaires à sa croissance et au développement et à la solidification de sa carapace.
Aménagement
L’enclos doit comprendre un point d’eau, une aire d’alimentation, des zones de cachettes, un abri, et si besoin un site de ponte.
Les tortues peuvent rester longtemps sans boire mais si elles en ont la possibilité, elles boivent régulièrement par petite quantité. Installez un petit bassin peu profond pour en faciliter l’entrée et la sortie.
Vous pouvez tapisser de terre de bruyère ou de terre de chanvre. Attention aux mélanges de terreau avec des engrais,ceux-là ne sont pas recommandés. Vous pouvez leur mettre une zone de sable, elles adorent cela !
N’hésitez pas à apporter du relief à l’enclos, les tortues apprécient les terrains escarpés.
Les abris jouent un rôle important dans les phases de repos des tortues. L’idéal est de lui aménager une cabane et de nombreuses cachettes : morceau de liège, feuilles sèches, anfractuosité rocheuse, tuiles et pots de fleur retournés...
L’alimentation de la plupart des tortues est basée sur la consommation de végétaux variés en grande quantité. Pour assurer ces besoins nutritionnels, vous pouvez planter dans une zone de l’enclos des plantes sauvages comme les pissenlits, laiterons, les trèfles, la mauve … (Consulter la rubrique Alimentation)
Et pour les juvéniles ?
Alimentation
Dès leur naissance, les bébés consomment les mêmes aliments que les adultes. Pratique !
Enclos
La première semaine, la petite tortue est placée dans un bac ou une caisse. Elle ne s’alimente qu’au bout de cinq jours environ. La moitié du bac doit bénéficier d’un ensoleillement direct, et doit comporter quelques cachettes remplies de feuilles mortes, foin… Vous pouvez aussi placer un point d’eau matérialisé par une petite soucoupe de pot de fleur ou un couvercle de pot en verre.
La première année vous pouvez aménager un enclos plus grand que le bac mais à l’échelle de la petite tortue pour effectuer un suivi efficace. Pensez à protéger l’enclos d’un grillage pour éviter la prédation par des animaux domestiques, des rats ou des oiseaux.
Un élément à ne pas négliger...
Il s’agit d’une réponse aux contraintes environnementales occasionnées par la saisonnalité.
Dans leur milieu naturel, l'activité des tortues est déterminée par la température de l'air et de l'eau : on parle dans ce cas d'animaux ectothermes (improprement appelés animaux à sang froid).
En réalité, l'énergie solaire ainsi que la photopériode vont être déterminantes dans le déplacement des individus aussi bien dans leur milieu naturel qu'en captivité : ainsi les tortues se déplaceront d'endroits plus chauds vers des emplacements plus frais et inversement. Ce comportement leur permet de réguler leur température corporelle.
Cependant, lorsque la température ambiante devient hostile (trop élevée ou trop basse), l'animal va passer en état de vie ralentie et réduire de ce fait toutes ses activités (nourriture, digestion, déplacement, accouplement...). Dans le cas de températures trop basses, on parle de léthargie ou d'hibernation. Dans le cas de températures trop élevées, on parle d'estivation.
Chez les tortues terrestres
Les tortues terrestres ont aussi besoin de la chaleur du soleil. En période de canicule ou en saison hivernale, la chaleur du soleil n'est plus adaptée, les tortues entrent en léthargie, période durant laquelle leur température corporelle, leur fréquence cardiaque, et leur rythme respiratoire diminuent. Lorsque les conditions climatiques atteignent un point critique à leur survie, les tortues commencent à creuser le sol et s'enterrent. Par exemple sous nos climats, l'hibernation est induite par une baisse de la température diurne et une diminution du nombre d'heures de lumière.
Remarque : La température de l'environnement à laquelle l’animal est exposé durant cette période de vie ralentie doit être comprise entre 4 et 10 degrés.
Dans la nature, la durée de l'hibernation dépend du climat et de la latitude. Pour des animaux élevés en captivité, la taille, l'âge et l'état de santé général sont également à prendre en compte.
Chez les tortues aquatiques
L'hibernation peut avoir lieu en extérieur, par exemple dans une mare dans la vase, ou à l'intérieur, dans une pièce non chauffée, dans un container avec de l'eau ou un substrat humide. Pour hiberner dans l'eau, les tortues aquatiques ont développé une technique de respiration : elles aspirent de l'eau par le cloaque et la partie terminale de leur intestin fonctionne comme une branchie. Grâce à ce procédé, les tortues peuvent ainsi récupérer l'oxygène qui leur servira à passer tout l'hiver au fond du bassin !
Comment faire hiberner ma tortue ?
Si votre tortue vit dans des conditions idéales, c'est-à-dire à l'extérieur dans un jardin, elle se mettra d'elle-même en hibernation dès que la température et la luminosité baisseront. Assurez-vous toutefois que votre tortue ait à disposition une cabane bien isolée dans laquelle vous pourrez rajouter des feuilles sèches, du foin ou de la paille. Située dans une partie exposée au soleil, elle sert d’abri estival et de site d’hibernation.
Si vous ne voulez pas prendre le risque de faire hiberner votre tortue en extérieur, vous pouvez la faire hiberner dans des conditions contrôlées, c'est-à-dire dans une cave ou un garage, où la température devra être comprise entre 4 et 10 degrés. Placez votre tortue dans une caisse remplie de terre et de foin et assurez-vous que la pièce reste sombre durant toute la durée de l'hibernation. Cette technique n’est pas la meilleure : la température remonte facilement au-dessus de 12°C lors d’un hiver doux. Avec une telle température, la tortue reste active et consomme ses réserves énergétiques.
Certaines personnes ne font pas hiberner leur tortue par crainte de les perdre. Nous le déconseillons fortement car l'hibernation fait partie du cycle de vie des tortues, et c'est notamment cette période de léthargie hivernale qui déclenche l'ovulation chez les femelles. Sachez également qu'une tortue qui hiberne grandira plus naturellement qu'une tortue qui n’hiberne pas, souvenez-vous que les tortues méditerranéennes sont programmées pour hiberner!
Cependant, si elle est en mauvaise santé, il est préférable de ne pas faire hiberner sa tortue. Si elle est affaiblie ou amaigrie, si elle est parasitée ou si elle est malade, il vaut mieux la maintenir en terrarium pour l’hiver, et si sa santé lui permet, elle hibernera l’hiver suivant. Dans tous les cas, il faut la soigner avant de la faire hiberner.
Pendant son hibernation, ne dérangez pas votre tortue. Si elle hiberne pour la première fois, vous pouvez discrètement surveiller son comportement. Attention, si vous déterrez votre tortue pour voir comment elle va, elle risque de se réveiller ! À son réveil, vous pourrez contrôler son poids pour vous assurer de son état de santé : elle ne devrait pas avoir perdu plus de 10% de sa masse.
Le point-clef d'une bonne santé pour votre tortue
Dans la nature les tortues passent une grande partie de leur temps à chercher de la nourriture. Elles mangent ce qu’elles trouvent. Cependant l’homme s’adapte parfois difficilement aux besoins des tortues. Il est illusoire d’espérer pouvoir recréer avec exactitude l’alimentation des tortues à l’état sauvage. En revanche on peut s’en rapprocher en donnant une alimentation la plus naturelle possible.
Les rayons UV permettent la synthèse de la Vitamine D, indispensable pour fixer le calcium sur le squelette de la tortue. Les UV sont donc nécessaires à sa croissance et au développement et à la solidification de sa carapace. La seule source possible se trouve dans les rayons du soleil : les UVB. Sans la Vitamine D3 la tortue ne pourra jamais fixer le calcium apporté par son alimentation sur les os.
Tortues terrestres
L’alimentation de la tortue terrestre doit être pauvre en matière grasse et en protéines. Les carences en calcium et en vitamine A et D sont à l’origine des maladies des tortues maintenues en captivité.
L’alimentation doit se comporter de 90% de végétaux.
La tortue a aussi besoin de boire. Généralement l’eau contenu dans son alimentation suffit à son hydratation, mais il convient de prévoir un bassin, peu profond pour éviter la noyade, afin de permettre à votre tortue de boire quand elle en a besoin.
Dans la nature, les tortues terrestres méditerranéennes se nourrissent des ressources disponibles sur leur territoire, en tenant compte de la disponibilité de celles-ci selon la saison (des végétaux plus secs l’été). A leur régime herbivore s’ajoute une grande diversité d’aliments : fruits, champignons, parfois insectes, escargots, cadavres… Il arrive même qu’elles se nourrissent d’excréments, d’os ou de débris d’œufs leur apportant le calcaire et les sels minéraux dont elles ont besoin.
Comme expliqué dans la rubrique Maintenance en captivité, vous pouvez semer des plantes comestibles pour votre tortue dans l’aire d’alimentation de son enclos. Les jardineries proposent généralement des mélanges de graines à semer pour tortues. Vous pouvez également cueillir des plantes sauvages au grès de vos promenades. L’été, il est plus difficile de se procurer ces plantes sauvages. Laissez du foin à disposition dans l’enclos. Vous pouvez compléter avec une nourriture artificielle à distribuer avec modération.
Nous vous conseillons de distribuer la ration dès les premiers signe d’activité de votre tortue avant les grosses chaleurs de la journée, dans un lieu ombragé. Déposez-la à même le sol pour favoriser l’ingestion de terre et de quelques cailloux qui apportent un complément en calcium et en sels minéraux. Attentions cependant aux sols sableux, il faut éviter que la tortue n’ingère trop de sable provoquant des problèmes de santé. N’hésitez pas à déposer la ration à des endroits différents pour stimuler l’instant de recherche de nourriture de votre tortue.
• Aliments à distribuer quotidiennement
- Raquette et figues de figuier de Barbarie
- Luzerne
- Ortie
- Trèfle Blanc
- Mauve Sylvestre
- Plantain
- Laiteron
- Chardon
- Pourpier
- Pissenlit
- Vesce
- Sainfoin
- Cardamine
- Liseron
- Feuille Verte Du Chou
- Feuille de mûrier
- Feuille de brocoli
- Onagre Sauvage (Fleur D’onagre Pour Les Juvéniles)
- Sedum
- Foin (Luzerne Déshydratée)
- Mâche
- Cresson
- Persil
- Endive
- Epinard
- Chicorée
- Fanes de radis, de navet
- Chou frisé
- Blettes
• Aliments à distribuer une fois par semaine maximum
- Mûres
- Fraise
- Arbouses
- Framboises
- Tomates
- Pommes
- Poires
- Pêches
- Carottes
- Melons
- Raisin
- Capucine (Fleurs)
- Feuilles et fleurs d’hibiscus
…
• Autres (une à deux fois par mois)
- Vers de terre
- Escargots
- Limaces
- Cadavres d’animaux ou excréments d’animaux arrivé au hasard dans l’enclos de la tortue
-Aussi : brindilles, terre non traitée, feuilles sèches, écorces, petits cailloux, roche riche en carbonate de calcium à déposer dans la coupelle d’eau…
• Complément
Vous pouvez disposer dans l’enclos des os de sèches, des coquilles d’huîtres ou de moules ou d’œufs écrasés qui apporteront du calcium pour calcifier sa carapace. Elle les trouvera lors de sa promenade quotidienne.
• Plantes toxiques
Bien que certaines plantes soient toxiques, les tortues savent faire la différence entre une plante comestible et une plante qui ne l’est pas.
• À proscrire
Vous avez remarqué que votre tortue est gourmande et raffole de votre pain trempé dans du lait, de riz, de yahourt, de chocolat ou de gâteaux ? En captivité, les tortues révèlent une gourmandise pour une grande variété d’aliment qui vont à l’encontre de leurs besoins physiologiques.
Gardez à l’esprit le régime alimentaire d’une tortue à l’état sauvage ! Pour pâtes, riz, pain, yahourt, pomme de terre, ou d’autres ingrédients de ce genre… sachez qu’ils contribuent à une alimentation déséquilibrée pour votre tortue qui lui causera des maladies souvent importants et irréversibles : déformations de la carapace, obésité, cancers, espérance de vie réduite… Une alimentation trop riche en aliments mous (bananes, pommes, laitues, tomates…) peut entraîner une excroissance du bec corné appelé bec de perroquet.
Sur la photo ci-dessus, il s’agit de Sophie, une tortue Géante des Seychelles tristement célèbre à la Vallée des Tortues car elle a vécu 20 ans en appartement, sans jamais fouler la terre ferme ni profiter du soleil et sans bénéficier d’une alimentation adaptée. Résultat, à 30 ans, Sophie ne ressemble pas vraiment à une Géante, elle a une taille réduite, une carapace et des membres atrophiés, qui l’empêchent de se mouvoir normalement. Des conditions de maintenance adaptées ont permis d’améliorer l’état de santé de Sophie, mais ses malformations sont définitives et son espérance de vie est probablement réduite.
Tortues aquatiques
Les tortues aquatiques ont un régime alimentaire à dominance carnivore, même si occasionnellement elles consomment des plantes aquatiques comme la laitue d’eau, les trèfles d’eau, etc.
• À donner régulièrement
- Cambusies
- Carassins
- Vairons
- Guppys
- Gardons
- Têtards
- Daphnies
- Grillons
- Escargots
- Ver de vase
- Ver de terre
• À donner occasionnellement
- Annélides
- Mollusques
- Limaces
- Coques
- Moules
- Insectes
- Vers de farine
- Crustacés
- Crevettes séchées
- Amphibiens
- Grenouillettes
- Poissons
- Tranches de saumon
- Viande
- Cœur de bœuf
- Foie
• À proscrire
- Chenilles
- Poisson chat
- Sardine
- Hareng
- Jambon
- Abats
Dimorphisme sexuel
Chez les tortues terrestres, les sexes sont assez distincts et le dimorphisme sexuel est visible notamment au niveau de la forme de la dossière : l'écaille supracaudale du mâle rentre vers l'intérieur pour dissimuler une queue plus longue que celle de la femelle. On remarque également que le plastron est creux chez la plupart des mâles.
Chez les tortues aquatiques, le mâle est plus petit que la femelle et présente des griffes plus développées sur les pattes avant, pour s’arrimer à la femelle lors de l’accouplement.
Chez les tortues méditerranéennes, les femelles sont sensiblement plus grosses que les mâles, c’est le contraire chez les tortues dites "exotiques" : c’est le mâle qui est plus gros que la femelle, mis à part quelques exceptions comme la tortue léopard.
Accouplement
Les accouplements s'effectuent au printemps après l'hibernation.
Cette période varie sensiblement d'une espèce à l'autre : elle commence au début d'avril, se ralentit vers la fin juin et reprend dans le courant du mois d'août, pour se terminer fin septembre.
Chez les tortues terrestres
L'accouplement est précédé d'une parade nuptiale au cours de laquelle le mâle peut s'avérer assez agressif, pouvant occasionner de graves lésions à la femelle.
Lors du rituel nuptial, le mâle poursuit la femelle, l'éperonne avec sa carapace et après l'avoir immobilisée, la féconde.
Chez les tortues aquatiques
L'accouplement s'effectue dans l'eau, souvent en profondeur, la nuit et au petit matin. Là encore, la reproduction est précédée d'une parade nuptiale : les mâles nagent autour des femelles puis se placent devant leur museau qu'ils chatouillent en faisant vibrer rapidement leurs très longues griffes, puis ils montent ensuite sur la dossière de la femelle en s’agrippant avec les griffes des pattes avant.
Chez les espèces aquatiques et terrestres, lors de la copulation, le mâle s'agrippe aux bords antérieurs ou postérieurs de la carapace de sa partenaire. Pendant cette phase, il émet souvent des sons (on parle pour certaines espèces de vocalises).
Remarque
Les femelles sont capables de stocker les spermatozoïdes dans une poche pendant quelques années (4-5 ans) après l'accouplement, permettant ainsi la fécondation des œufs de plusieurs pontes.
La ponte
Deux à trois semaines après l'accouplement, la femelle recherche un lieu de ponte propice à une incubation idéale des œufs. Plusieurs paramètres sont pris en compte par la tortue : la nature du sol, l’exposition au soleil, la tranquillité, etc.
Quasiment toutes les tortues, qu'elles soient terrestres ou aquatiques, disposent leurs œufs dans un trou creusé dans le sable ou la terre avec leurs pattes postérieures. La profondeur varie en fonction de la longueur des pattes postérieures des femelles. Toutes sauf la Manouria emys, qui construit un nid de feuilles et de terre pour ses œufs.
Au moment de la ponte, la femelle excrète un liquide avant l’expulsion des œufs. Elles s’en servent pour ameublir le substrat et le creusement.
La femelle, une fois ses œufs disposés, rebouche le trou. Pour cela, elle utilise ses pattes postérieures qui, par de larges mouvements circulaires, ramènent de la terre, des feuilles sèches, des herbes, des brindilles au-dessus du nid. L'ensemble est associé à la terre environnante et rend le nid quasi indécelable à l'œil nu.
Chez les tortues méditerranéennes, l'opération dure entre deux et trois heures. Chez les tortues tropicales, la ponte peut être beaucoup plus longue.
Il n’existe aucun soin parental chez les tortues : une fois la ponte terminée, la femelle s'en va. Il n'existe qu’une seule espèce qui protège son nid contre les prédateurs. Il s’agit de la tortue brune de Birmanie (Manouria emys) qui abandonne le nid au moment de l’éclosion des œufs.
Le nombre de pontes dépend autant de l'espèce que de l'animal. Le nombre et la grosseur des œufs dépendent également de l'espèce, de la taille, de l'âge de la femelle, mais aussi du nombre de pontes.
Veillez à la bonne santé de votre tortue
En captivité, le non-respect des besoins physiologiques des tortues est souvent à l’origine des maladies qu’elles contractent. Une maintenance et une alimentation appropriées sont la clé d’une bonne santé.
Quels signes peuvent alerter sur l'état de santé de votre tortue ?
Dans un premier temps, nous vous conseillons d’observer quotidiennement votre tortue pour anticiper la moindre anomalie. Certaines maladies peuvent être discrètes les premiers temps, il faut être observateur. Si votre tortue est malade son comportement sera modifié et elle peut présenter divers signes :
• Perte de dynamisme et diminution de la locomotion
• Démarche altérée
• Baisse de l’appétit
• Vue troublée, yeux collés, larmoiements, paupières gonflées, enfoncement des globes oculaires
• Respiration bruyante, sifflante, nez qui coule
• Bec ouvert
• Excréments modifiés, présence de vers, diarrhée, constipation
• Salivation anormale
• Taches sur la carapace, ramollissement de la carapace, retard de croissance, déformation de la dossière.
Ces signes doivent vous alerter quant à l’état de santé de votre tortue. Les vétérinaires sont là pour vous aider à prendre soin de votre tortue.
La Vallée des Tortues
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