Le cœur d’Alain entre Suffolk et Texel
Alain Scrève a grandi parmi les moutons. Il partage sa passion avec son épouse, Axelle. Ils élèvent des Texel et Suffolk. Ils seront présents à la journée de promotion ovine d’Ath.
- Publié le 25-06-2011 à 05h00
Dès qu’on entre dans la maison d’Alain et Axelle Scrève, on découvre leur univers, leur passion commune pour les moutons.
Cette passion est bien vivante puisque le couple élève des ovins de races Texels et Suffolk depuis de nombreuses années. « Dans ma famille, on est éleveur de génération en génération » souligne d'emblée Alain qui représente la cinquième génération d'éleveurs. « Mon oncle était berger à Lens et il possédait 450 brebis. Mes parents, eux en avaient plus de 200. »
Alain a donc grandi parmi les moutons et il s'est rapidement intéressé à eux. « J'ai commencé à tondre à la main vers l'âge de 7 ans puis les machines sont apparues. En fait, pour effectuer une bonne tonte, la toison doit rester entière ; j'ai remporté le titre de champion de Belgique de tonte à cinq reprises et je suis arrivé en demi-finale du championnat d'Europe. »
Vers l'âge de 13 ans, Alain achète ses propres moutons et il entame l'élevage de Texel. « Cinq ans plus tard, j'ai eu mes premiers Suffolk. Le défaut des Texel c'est que l'élevage est délicat et il faut souvent procéder à des césariennes. »
Le mouton Suffolk se caractérise, lui, par une tête et des pattes noires. « Les Suffolk sont des moutons assez faciles à reproduire et ils donnent des agneaux très tôt dans la saison ce qui permet d'en avoir pour Pâques. Un agneau de 70 jours peut déjà peser près de 35 kilos. »
Alain participe aux concours ovins depuis qu’il a ses premiers moutons et a déjà décroché de nombreux prix, notamment à Ath et Libramont.
« Les concours nous permettent d’obtenir une certaine visibilité et donc une publicité assez intéressante. C’est un milieu que j’aime beaucoup. On rencontre toujours les mêmes personnes ; il y a une certaine solidarité et une forme d’entraide entre nous. Les concours me permettent aussi de m’améliorer en mettant en évidence l’un ou l’autre défaut de mes bêtes. »
Pour tenter de mettre toutes leurs chances de leur côté, Alain et Axelle préparent leurs moutons avec beaucoup de soin. « S'ils sont vraiment sales, on les lave la semaine avant le concours. La veille, on les toilette et on lave la tête ainsi que les pattes à l'eau claire pour que le noir ressorte bien. »
Le couple aime ses moutons et passe au-dessus des différentes contraintes liées à l’élevage, mais c’est sans doute un frein pour les personnes qui seraient tentées de se lancer.
« On remarque que le nombre d'éleveurs diminue d'année en année » explique encore le couple.« Et il y a de moins en moins de jeunes. C'est certainement lié aux différentes contraintes. Les contrôles sont de plus en plus stricts et les charges administratives sont lourdes. En plus, celui qui pratique l'élevage doit être quotidiennement présent aux côtés de ses moutons et ne peut pas se permettre de partir en vacances. »
Mais apparemment cela vaut le coup.« Les moutons nous reconnaissent et, lorsqu'ils voient la remorque, ils savent qu'ils peuvent monter. C'est la même chose lors des concours: ceux qui sont un peu habitués prennent facilement la bonne position. »
Alain et Axelle seront présents, ce dimanche 26 juin au concours athois. L’amateur en profitera pour effectuer une démonstration de tonte. ¦