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Cœur de Pirate ose sa nudité sur instagram pour lutter contre sa dysmorphobie

La chanteuse québécoise a décidé de participer au Womanhood Project, qui consiste à publier des photos de femme non retouchées, pour redonner corps à la beauté des femmes au naturel. Cœur de Pirate pose ainsi à moitié nue sur Instagram, sa manière aussi à elle d’évoquer sa dysmorphobie, ce trouble qui lui donne l’impression qu’elle est laide.

Temps de lecture: 3 min

Maman d’une petite Romi née en octobre, Béatrice Martin, alias Cœur de Pirate, s’affiche en sous-vêtements sur Instagram. Et ça n’a pas été facile, confie-t-elle sur le réseau social. «  Ce n’est pas facile de poster ceci, cela n’a pas été retouché  ».

Pour beaucoup, on n’y trouvera rien à redire. Sauf qu’elle n’est pas de cet avis. La chanteuse québécoise souffre de ce qu’on appelle la dysmorphobie, ce trouble qui fait se sentir laid(e). Ce désordre méconnu, également appelé BBD en anglais (pour « body dysmorphic disorder »), correspond à une préoccupation obsessionnelle et irrationnelle pour un défaut du corps (parfois inexistant). Ainsi l’artiste âgée de 29 ans, confie qu’il lui est arrivé de ne plus sortir de chez elle.

« J’en parle pas souvent mais mon BDD est bad des fois (body dysmorphic disorder) tellement que mes vêtements m’étouffent/ je sors pas de chez moi », a-t-elle écrit sur Instagram. « On a beaucoup parlé de santé mentale ces temps-ci et je sais que je suis pas toute seule là dedans. Je sais qu’Instagram c’est cool et j’ai l’air de montrer que ça va mais c’est souvent une énorme source de triggers », comprenez que le réseau social déclenche chez elle son mal-être, quand elle voit toutes ces photos de femmes magnifiques qui défilent, sans qu’elle puisse les contrôler… D’où son conseil : « Donc, si vous êtes comme moi, c’est important de se déconnecter du média qui pose problème et de se ressourcer pour se préserver. »

Bon pour le coup, avec ses jolies photos, Coeur de Pirate s’est connectée mais c’est pour la bonne cause. L’artiste a choisi de participer à cette initiative appelée « The womanhood project », qui consiste à diffuser des photos de femmes qui n’ont pas été retouchées, à des fins d’acceptation de soi. Le projet né au Canada veut défier le diktat de la beauté véhiculé dans nos sociétés aseptisées. « On était frustrées de toujours voir le même contenu visuel et on voulait pallier ce manque de diversité flagrant  », ont raconté à un média canadien, Gazette des femmes, les cofondatrices du Womanhood Project, Sara Hini et Cassandra Cacheiro – la première est directrice artistique, la seconde, photographe. « Plus localement, on avait l’impression qu’à Montréal, on était encore trop frileux concernant des sujets encore tabous entourant le corps de la femme. Avec ce projet, on parle donc ouvertement de viol, de poil, de maladie mentale, de cancer, de poids… Le tout en promouvant la diversité (âge, physique, couleur de peau, style de vie…).  »

De fait, Cœur de pirate accompagne une autre de ses publications avec une remarque positive sur son bidon de jeune maman. «  Sur une plateforme remplie de filles en sous-vêtements, voici ma version de la photo de lingerie Instagram avec mon ventre mou et mes vergetures. J’ai fait grandir un humain là-dedans, c’était cool.  »

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