Ben l'oncle soul, le rêve américain de Benjamin

Ben l'oncle soul, le rêve américain de Benjamin
Ben l'oncle soul lors de sa première venue à Bourges en 2011. © PARA Stéphanie

Ben l'oncle soul revient des States avec des étoiles plein la tête. Avant sa tournée d'été où il défendra son deuxième album, le jeune soulman participe à l'hommage à Nina Simone, ce soir au Palais d'Auron.

Tu vis maintenant aux Etats-Unis, pour quelle raison ?

J'avais besoin de comprendre ce qui s'était passé car je n'étais pas prêt à un succès pareil avec le premier album. J'ai voulu évacuer cette pression là pour retrouver la motivation et l'inspiration... Me reconnecter et être bien dans mes baskets ! J'ai pris les Etats-Unis car la musique là-bas m'inspire. La musique m'aide à voyager. La musique et l'amour d'ailleurs. Car j'ai aussi suivi une femme qui est partie travailler là bas. J'en ai profité pour découvrir encore plus, comparer avec l'image qu'on en avait étant enfant...



Et alors c'est comment ?

New York a été une très très belle rencontre, c'est une ville magnifique avec une énergie incroyable. Et puis ensuite la Cote ouest, San Francisco et Los Angeles. Je suis parti à West Hollywood car je n'avais pas mon permis à l'époque et c’était le seul quartier où on peut marcher dans les rues et aller de boutique en boutique... Et puis très vite j'ai du passer mon permis alors le vrai rêve américain c'est d'acheter une bagnole à l'ancienne, du coup j'ai une Shelly Monte Carlo 1972, crème, elle est magnifique, on lui a donné un nom avec des amis, elle s'appelle Shanon. 

Et on se ballade avec à Los Angeles entre les disquaire et les boutiques qui servent de la bonne bouffe... Je suis antillais d'origine alors j'ai un rapport avec le soleil et la mer qui est presque intime. Malibu, Venice Beach sont des endroits assez mythiques, y'a là-bas quelque chose qui se passe. La mer est une source d'inspiration, le soleil nous met une bonne vibe, et le Hollywood sign est là qui nous rappelle qu'il y a du boulot. C'est assez énergisant. Une sorte de cool attitude et ça me va bien car je pense que dans le domaine de la musique on n'a pas besoin d'être stressé.

En quoi tout cela influence ta musique ?

J'ai montré jusqu'à maintenant un intérrêt particulier pour la soul music, la musique afro américaine des année 1960. J'avais besoin de fixer cela comme avec du ciment, et je continue d'aller puiser dans ces vieux disque. Mais je laisse de plus en plus entrer du John Lee Hooker, du Bobby Bland, les débuts de Ray Charles... Il y a dans le blues un rapport à la ritournelle qui me plaît, et une connexion avec le présent. Plutôt que de faire des chansons assez intemporelles comme celles qui parlent d'amour, je m’intéresse là au message instantanné. 

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Le blues est une satire de la société dans laquelle on vit. On exorcise les peines et les douleurs... Je m’intéresse aussi de plus en plus au reggae, à ce petit label qu'il y avait à Kingston dans les années 1970 en Jamaïque, Studio one. On y reprenait en reggae la soul de l'époque. Pour cela ils avaient commencé à dresser une liste de standards et moi j'ai eu envie de faire ça, mais en chantant mes standards à moi. C'est ma façon à moi de continuer l'exploration.

Et tu la continue encore avec le tribu à Nina Simone...

Oui. J'ai toujours eu un travail en lien avec les covers, les reprises en musique, et s'attaquer à Nina Simone c'était une super opportunité. Une super matière première. Elle a des chansons incroyables qui m'ont bouleversé depuis que je suis petit. Pour faire une bonne interprétation il faut que le message résonne en nous et c'est le cas. 

J'ai fait une reprise de Feeling good car ce morceau m'a toujours apporté beaucoup de force et d'énergie. ça parle d''émerveillement sur le monde dans lequel on vit, et de la nécessité de toujours le regader avec un œil d'enfant. Je crois que cette mentalité-là peut sauver beaucoup de gens de leurs doutes et de leurs mauvaises pensées...



Quel sera ton prochain rêve ?

Il y a encore énormément de choses que j'ai envie d'aller voir dans le sud des Etats-Unis : les studios Alabama muscle shoals, le jazz festival de la Nouvelle Orléans... Et puis je veux continuer à voyager et faire le tour du monde... L'un de mes titres s'appelle Ailleurs ! La musique a toujours été un moyen pour m'évader quand je me sentais à l'étroit entre quatre murs. La musique est un moyen de nous ramener vers la nature et il y a une vraie force à trouver là-dedans. La musique c'est de l'oxygène, du bonheur. C'est un peu fleur bleue dit comme ça mais c'est vrai ! (Rires)

Propos reccueillis par Floris Bressy

Ben l'oncle Soul est à 20 h 30 au Palais d'Auron pour la création made in Printemps Autour de Nina.


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