Avignon Bernard Mabille: "Je suis drogué à la politique"

la rédaction du DL - 07 oct. 2010 à 05:00 | mis à jour le 08 oct. 2010 à 17:44 - Temps de lecture :
Bernard Mabille vient nous faire rire vendredi et samedi au Paris.
Bernard Mabille vient nous faire rire vendredi et samedi au Paris.

Pourquoi a-t-il choisi de monter sur scène ? Parce qu'il ne savait plus trop quoi faire après la mort de son ami depuis 7 ans, Thierry le Luron (1986) et qu'il voulait oublier la disparition de ce "petit frère" en cherchant à avoir "la trouille".

Lui, il est passionné de politique. Petit déjà, on ne parlait que de politique à la maison. Il avait d'ailleurs commencé par le journalisme, au "Quotidien de Paris", où il écrivait des critiques de spectacles. C'est comme ça qu'il a rencontré Thierry et écrit pour lui des spectacles d'humour politique.

Depuis, il est sur scène, au théâtre des 2 Ânes à Paris, à la radio dans "Les Grosses Têtes" sur RTL, en coulisses de "Radio Bistrot" pour Anne Roumanoff et à la télévision dans "La Revue de presse des 2 Ânes" (Paris Première).

Prêt à toutes les expériences, il s'essaye même au cinéma dans "Protéger et servir" d'Eric Lavaine (2010). Lui, c'est Bernard Mabille. Cette année, il a quitté le Théâtre des 2 Ânes pour partir seul en tournée. Il passera par Avignon, non pas au Thor, mais sur la scène du Paris, demain et samedi soir.

Comment se sont passés vos débuts sur scène ?

“Je n'avais pas vraiment envie de m'exposer. Je me suis lancé en autodidacte. Thierry m'a appris à écrire drôle, à faire rire, mais je regrette de ne pas l'avoir regardé davantage.

Ce fut très dur au début mais je me suis accroché. Je ne travaille que pour faire rire les autres, c'est pas mal, non ?”

Pourquoi avez-vous choisi de brocarder les politiques ?

“Depuis toujours, je suis drogué à la politique, même si je n'ai pas envie d'en faire ! C'est un tel théâtre ! Tantôt comique, tantôt tragique. Il y a tout à puiser.

Ce sont des choses qu'aucun auteur ne pourrait imaginer ! En plus, c'est sans fin ! Ils arrivent toujours à nous surprendre avec le sourire. Je ne suis jamais à cours d'inspiration ! Je les accompagne en me foutant de leur gueule, à droite comme à gauche !”

N'avez-vous pas peur d'aller trop loin ?

“Non, jamais, dès lors que ce sont des personnes publiques qui se complaisent dans le genre people. Ce sont eux qui sortent de leur fonction. On peut tout dire sur scène. C'est pour ça que les gens viennent. Certains me remercient d'exprimer ce qu'ils n'osent dire... J'aime cet échange avec le public à la fin du spectacle.”

Quelle est la veine de ce spectacle ?

“C'est la première fois que j'attaque de front des salles avec un public qui paye sa place. Le rythme, c'est une phrase/un rire. Mon spectacle est sur la vie, la société, à travers la politique. Je change en fonction de l'actualité. J'ai souvent du mal à m'arrêter et le public en redemande.”

Quels sont vos projets pour cette année ?

“Début mai, je serai à l'Olympia, puis à partir d'octobre 2011 et jusqu'à l'élection présidentielle dans un théâtre parisien pour porter jour après jour un regard amusé un peu vachard sur la campagne.”