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Jean Rochefort : «Le vin, c'est fini»

L'acteur de 85 ans confie sa peur de perdre la mémoire. JMLUBRANO

Dans un entretien à La Nouvelle République dimanche, l'acteur de 85 ans, futur président du festival du film britannique de Dinard, évoque sans retenue le temps qui passe, sa peur de perdre la mémoire et sa passion pour le beau sexe.

On l'avait quitté prêt à faire ses adieux au grand écran, on le retrouve avec un nouveau projet et plein de choses à dire. Dans un entretien à La Nouvelle République ,Jean Rochefort se livre sans tabous sur la vieillesse, les femmes et... le vin.

Une bonne nouvelle, d'abord: Floride, de Philippe Le Guay, en salles le 12 août prochain, ne sera pas la dernière apparition de Jean Rochefort sur les écrans. Dans l'article, publié dimanche l'acteur raconte travailler sur un court-métrage pour la chaîne Arte. Un projet pour lequel il sera à la fois devant, et derrière la caméra: «Ils m'ont demandé d'écrire un scénario que je vais tourner moi-même. Un 28 minutes. C'est l'histoire d'un cordonnier qui développe une relation très forte avec un amateur d'art contemporain.»

À un mois de la sortie de Floride, dans lequel il interprète un chef d'entreprise frappé par Alzheimer, le comédien de 85 ans s'est aussi confié sur la perte de mémoire, thématique centrale du long-métrage. «La perte de mémoire, bien sûr, me terrifie, a-t-il déclaré. C'est d'ailleurs pour ça que je ne fais plus de théâtre, je serais très inquiet.»

Une inquiétude que le comédien, souriant d'apparence, a chevillée au corps, il l'explique, depuis son plus jeune âge: «Je suis assez spleenesque au sens baudelairien du terme. Je me souviens de mon cri en naissant qui était atroce! Un hurlement abominable. Même embryon, je voulais que ma mère arrête ses conneries!». Comme beaucoup de joyeux lurons, il confie avoir transformé ce désespoir en force motrice: «Vous savez, l'humour, c'est une accumulation de désespoirs considérable: je suis un provincial et quand j'étais enfant, la province était un mouroir culturel extraordinaire.»

«Le vin, c'est fini»

L'acteur originaire de Vichy, à la tête d'une filmographie de 112 films, a su s'extraire de ce «mouroir culturel» avec brio. Pourtant, il a le blues.

Fataliste, il confie notamment avoir «décliné» sur l'une de ses passions: «le beau sexe». Une passion que l'homme, marié deux fois, qualifie d' «onéreuse». «Trois pensions alimentaires c'est un sacré investissement, a-t-il déclaré. Je me suis marié une première fois à Varsovie pour arracher une fille de ministre au communisme. Je me suis pris pour Don Quichotte. Nous avons eu deux enfants. Puis il y a eu Nicole (Garcia) et notre fils Pierre. A présent, ça fait trente ans que je suis marié et fidèle.»

Autre de ses marottes à laquelle il annonce avoir renoncé pour des raisons de santé: le vin. «Amateur de vin, je l'ai été sans jamais abuser. Mais aujourd'hui, la Faculté me l'a interdit: je ne le supporte plus. C'est fini, comme les rares érections! Toutes ces petites joies enlevées nourrissent le désir de mourir.»

Jean Rochefort sera le président du jury du festival du film britannique de Dinard, dont la 26e édition se tiendra du 30 septembre au 4 octobre prochain.

Floride, de Philippe Le Guay. En salles le 12 août.

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