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Quand Rodin réchauffe le marbre

La cinquantaine de sculptures exposées au musée Rodin révèlent le talent du maître. Et de ses praticiens méconnus qui ont façonné ses pièces.

Marie-Anne Kleiber , Mis à jour le
"La Danaïde" et sa somptueuse chute de reins.
"La Danaïde" et sa somptueuse chute de reins. © Musée Rodin - Christian Baraja

Après l’exposition de dessins extrêmement sensuels de Rodin ce printemps, place à ses créations exécutées dans le marbre, un matériau réputé froid. À tort. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder deux célèbres chefs-d’œuvre du sculpteur, La Danaïde, une femme face contre terre, présentant sa somptueuse chute de reins, ou Le Baiser, ces deux amants joliment enlacés. Deux pièces exposées avec une cinquantaine d’autres marbres dans la chapelle du musée Rodin. "Il était déjà très réputé à son époque pour faire vibrer, trembler le marbre et lui donner l’aspect de la chair", précise Aline Magnien, la commissaire de l’exposition.

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Les sculptures sont présentées dans une fosse et le visiteur peut les admirer d’en haut, puis descendre et tourner autour afin de multiplier les points de vue. En lisant les cartels présentant chaque œuvre, ils découvriront, en plus du nom d’Auguste Rodin, le nom du praticien…

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Qu’est-ce qu’un praticien ? "Il s’agissait d’artisans ou de jeunes artistes, comme Bourdelle, qui n’avaient pas encore leur clientèle, explique Aline Magnien. Rodin concevait l’œuvre, la modelait en terre en petit format, puis les praticiens sculptaient d’après la maquette. Le maître contrôlait l’exécution de la pièce et remaniait parfois lui-même." Au XXe siècle, le mythe de l’artiste démiurge, créateur génial et solitaire, est en vogue et jette le discrédit sur les marbres d’Auguste Rodin, reproduits en plusieurs exemplaires : pas moins de sept versions de La Danaïde en marbre ont été répertoriées.

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Des sculptures inachevées

À la fin du XXe, au début du XXIe, les artistes contemporains, entre autres Jeff Koons, Jan Fabre ou Damien Hirst, remettent au goût du jour la notion d’atelier, de travail avec de multiples assistants. "Et du coup, on revoit aujourd’hui les marbres de Rodin comme étant ses créations propres", ajoute Aline Magnien.

L’exposition chronologique montre comment, au fil du temps, l’artiste va choisir de ne pas achever certaines œuvres. Des blocs de marbre émergent des têtes, des mains sculptées. "Rodin a décidé de montrer le matériau, de souligner l’aura du marbre." Et de laisser une œuvre ouverte et provocante.

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Rodin, la chair, le marbre, musée Rodin (7e), jusqu’au 3 mars 2013. Rens. : www.musee-rodin.fr

Source: JDD papier

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