patrimoine. Des amis ont moissonné un champ de blé à l’ancienne, avec du matériel traditionnel. Une moisson à l’ancienne

Bernard Thielland, passionné de matériel agricole ancien, a moissonné un champ de blé à la moissonneuse-lieuse, « comme à l’époque ».
CAMILLE JOURDAN - 02 juil. 2011 à 05:00 - Temps de lecture :
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En plus de faucher le blé, la moissonneuse-lieuse permet de lier celui-ci en tas afin de gagner  du temps.  Photo C.J
En plus de faucher le blé, la moissonneuse-lieuse permet de lier celui-ci en tas afin de gagner du temps. Photo C.J

C’était mieux avant », entend-on souvent dire. Jeudi, Bernard et ses amis ont voulu revivre les moissons à l’ancienne. Équipés d’une moissonneuse-lieuse datant de 1968, les voilà partis pour moissonner un petit champ de blé, « pour s’amuser ».

Un système complexe et intelligent

La moissonneuse-lieuse est l’ancêtre de la moissonneuse-batteuse. Autrefois, elle servait à la fois à faucher et à lier le blé grâce à un système quelque peu complexe : une lame permettait de faucher le blé qui était ensuite rabattu sur un tapis. Enfin, le mécanisme permettait de le rassembler en petits tas, chacun lié par une ficelle. Tractée les premiers temps par des chevaux, la moissonneuse-lieuse a par la suite été tirée par un tracteur. Ce type de machines était utilisé par des personnes relativement aisées, les plus modestes devant se contenter d’une simple faucheuse.

Ce système n’était cependant pas sans faille, et Bernard et ses amis ont pu en faire les frais jeudi. En effet, la machine n’allait parfois pas au bout de son travail, laissant les tas de blé sans ficelle. Heureusement, Michel Demirdjan a joué les mécaniciens, faisant en sorte que tout se passe pour le mieux, et que le champ soit entièrement moissonné.

Le battage se fera aussi à l’ancienne

À l’époque, les moissons étaient non seulement un travail, mais elles représentaient un véritable événement. « On invitait les voisins, les amis. C’était un moment très convivial dont je garde de très bons souvenirs », raconte Jeanine, qui a travaillé dans une ferme jusqu’à ses 17 ans.

La moisson n’est néanmoins qu’une partie du travail. Après le passage de la moissonneuse-lieuse, tout le monde s’est attelé à rassembler les tas pour en faire des « bordaux », c’est-à-dire des sortes de bottes. Dans quelques jours, ces bordaux seront eux-mêmes assemblés en un gerbier, en attendant la batteuse. Ainsi, il est prévu que tout soit fait traditionnellement, du début à la fin. Après Blaine, c’est à Bruailles que Bernard et ses amis nous ont donc donné rendez-vous dans quelques semaines afin d’assister au battage du blé, également à l’ancienne.