ONE WOMAN-SHOW. Anne Roumanoff à Autun le mardi 9 avril. Rouge tendance Roumanoff
Elle fait partie de notre paysage culturel, et pourtant qui est vraiment Anne Roumanoff ? Travailleuse obsessionnelle compulsive, un peu farouche («les interviews c’est un cauchemar ! »), l’une des humoristes préférées des Français se lance en permanence le défi d’amuser le public avec des personnages, des frasques de l’actualité et grâce surtout à son écriture subtile et grinçante. Elle voulait être journaliste, Anne Roumanoff est devenue artiste multicarte.
Si je compte bien, ça fait 25 ans que vous êtes sur scène. Il vous reste au moins 20 ans à cotiser à votre caisse de retraite, cela ne vous fait pas peur ?
Je ne suis pas du tout sûre de continuer encore 20 ans. J’adore la scène mais c’est ça bouffe beaucoup d’énergie aussi. Après chaque spectacle, je suis épuisée. Je ne crois pas que les gens se rendent compte de ça. Le spectacle c’est un échange formidable avec le public mais c’est dévorant aussi. Peut-être que plus tard, je ferai du théâtre ou que je ne me consacrerai qu’à l’écriture. Je ne sais pas, j’ai du mal à me projeter loin dans l’avenir. Je suis très ancrée dans le présent.
D’avoir fait Science Po, ça vous a servi pour vos chroniques ?
Tout sert à tout dans la vie. J’imagine que ça m’aide, à assimiler vite l’information, à la synthétiser. Après je ne suis pas sûre que Sciences Po soit la meilleure des formations pour devenir humoriste. Quoique certains de nos politiques sont parfois des grands comiques malgré eux.
Dans votre promo à Science Po, de qui auriez-vous aimé suivre la voie : David Pujadas, Jean-François Copé, Frédéric Beigbeder ou Isabelle Giordano ?
Ils étaient effectivement à Sciences Po en même temps que moi mais David Pujadas, on ne s’est jamais vu. Copé, on se croisait de loin. Beidbeger ne m’a jamais vu, moi je l’avais remarqué… La seule que je connaissais vraiment bien dans cette liste c’est Isabelle Giordano que je recroise d’ailleurs toujours de temps à autre avec plaisir.
Le scandale de la fraude alimentaire, l’aviez-vous déjà évoqué dans Radio bistrot ?
Le sketch Radio bistro qui termine le spectacle, je le fais évoluer au gré de l’actualité. Oui, j’ai parlé de la viande de cheval au moment où toute l’histoire a éclaté, là je n’en parle plus tellement. Les gens sont déjà passés à autre chose. C’est ça le problème de faire de l’humour sur l’actu, tout passe très vite. On passe un temps fou à mettre au point une vanne qui se périme très vite.
Vous êtes viande de cheval ou viande de bœuf ?
Ni l’un, ni l’autre, plus ça va, moins je mange de viande. Du poulet et du poisson surtout… et puis du cheval, berk, je ne crois pas que je serai capable. Enfin, j’imagine que comme tout le monde, ça a dû m’arriver d’en manger mais sans le savoir.
Vous achetez des plats cuisinés ou vous faites la cuisine ?
Plutôt des plats cuisinés. Ça vaut mieux parce que je fais la cuisine comme une patate et surtout, je n’ai pas trop le temps. Je remercie d’ailleurs ma famille qui est plutôt indulgente avec ça.
Qu’est-ce-qui vous pousse à faire tant de choses (théâtre, radio, TV, etc.) ?
Sans doute une angoisse de l’avenir, après j’ai beaucoup d’énergie c’est sûr et puis c’est une telle chance de pouvoir faire un métier qu’on aime.
À part de travailler comme une folle, que faites-vous quand vous avez une minute à vous ?
J’essaie de passer un peu de temps avec mes deux filles, Alice 18 ans et Marie 10 ans et demi. Sinon j’avoue, je passe pas mal de temps à glander sur internet : je regarde des vidéos d’humour (sur le site youhumour.com), je vais sur ma page facebook, sur twitter, sur les sites d’infos…
Qu’est-ce que vous n’avez pas fait et que vous aimeriez faire ?
Du cinéma. Je suis en train d’écrire le scénario d’un long-métrage à la demande d’un producteur de films.
