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Anne Roumanoff : « Quand j’ai raté le concours du Conservatoire, j’ai pensé me jeter sous une voiture »

« J’avais 20 ans » : « Le Monde » interroge une personnalité sur ses années d’études et son passage à l’âge adulte. Ce mois-ci, l’humoriste et comédienne de 58 ans raconte la spirale de l’échec vécue à sa sortie de Sciences Po, quand elle cherchait à se faire une place dans le monde du théâtre.

Propos recueillis par 

Publié le 05 février 2024 à 06h00

Temps de Lecture 9 min.

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Anne Roumanoff, sur la scène du Festival de Ramatuelle (Var) pour son spectacle « Tout va presque bien ! », le 10 août 2023.

Entre deux séances de promotion pour son quatorzième spectacle en tournée à travers la France, L’Expérience de la vie, Anne Roumanoff, 58 ans, avale à la hussarde un poisson grillé – « sans matière grasse », dit-elle. Juste une salade pour accompagner son bar, et « sans huile », précise l’ascète. Seule fantaisie culinaire que l’humoriste s’autorise avant de faire salle comble à l’Olympia, à Paris : quelques gouttes de vinaigre balsamique.

Elle pose ses couverts et rouvre les pages de ses débuts. Elle replonge dans cette période où « l’expérience de la vie », justement, fait défaut ; dans ses jeunes années passées entre Sciences Po et les écoles de théâtre, des semestres à jongler entre bachotage académique et art dramatique, avec un fil conducteur pour trouver un chemin au milieu d’une pluie de déconvenues : la détermination.

Où avez-vous grandi ?

Dans le 17e arrondissement de Paris, un quartier cossu dans lequel ma famille était atypique, éloignée des standards de la bourgeoisie ambiante. Ma mère est d’origine marocaine ; mon père est fils d’émigrés russes installés en France, il a été élevé dans une certaine précarité, avec l’idée qu’il doit s’en sortir et gagner de l’argent. Il a donc fait HEC, créé une entreprise florissante d’import-export avec l’Asie. Son succès nous a apporté un confort matériel. Néanmoins, j’ai grandi avec l’idée que je n’appartenais pas à une classe précise, mais que rien n’était impossible.

Quels sont vos premiers souvenirs de scène ?

Ils remontent à l’enfance. Dans mon école primaire parisienne, les élèves pouvaient choisir une activité extrascolaire. J’ai 8 ans et j’opte pour des cours d’expression théâtrale. C’était une période particulière, post-Mai 68, la fille qui nous encadrait était un peu… psychédélique. Je me souviens encore des têtes effarées de tous les parents lors de la représentation de fin d’année, lorsqu’ils ont découvert leurs enfants maquillés, la tête couverte d’un baril de lessive, en train de taper sur des boîtes en plastique, boum, boum, boum… C’était un peu barré, et pas vraiment du théâtre au sens traditionnel du terme.

Je décide d’être comédienne un peu plus tard. J’ai 12 ans, c’est l’été 1978. Lors d’un dîner familial, [le réalisateur de télévision] Arnaud Desjardins [1925-2011], un ami de mes parents, amuse la tablée en faisant des imitations de Louis Jouvet et de Michel Simon [deux figures du théâtre et du cinéma français de la première moitié du XXe siècle]. Je prends la parole et j’affirme bien haut que, moi aussi, je sais faire des sketchs ! Et je reproduis un numéro de Sylvie Joly [comédienne et humoriste, décédée en 2015] que j’avais entendu à la radio, plus tôt dans la journée. Les gens rigolent.

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