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"Boulevard du Midi", de Brigitte Aubert, illustré par Max Cabanes

Les petits polars du Monde. Présentation de la douxième nouvelle de la saison 2013 des "Petits polars du Monde", disponible dans tous les kiosques (56 pages, 2 euros, en partenariat avec SNCF). Accompagnée de la bio de l'auteur et de l'illustrateur.

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Publié le 02 septembre 2013 à 09h01, modifié le 02 septembre 2013 à 10h53

Temps de Lecture 5 min.

La couverture de

Cinéma intime

Au mois d'août, à Cannes, les vacanciers ont succédé aux festivaliers. Ils foulent le sable et s'observent. Draguée par un lycéen, vendeur à la sauvette, épiée par un professeur de maths, prédateur sexuel, surveillée par un Américain septuagénaire qui a fait toute sa carrière en milieu carcéral au Texas, la jolie Mélody, 16 ou 17 ans, attire tous les regards. Dans Boulevard du Midi, chacun, entre rêves et fantasmes, se fait son cinéma intime... La chaleur monte et les esprits s'échauffent.

Dans les deux volumes de sa série "Mortelle Riviera" (Le Couturier de la mort, Seuil, 2000, et Descente d'organes, Seuil, 2001), où la mer rejette des cadavres, Brigitte Aubert se plaisait déjà à substituer à l'image glamour de la Croisette un visage rouge sang. "Cette ville strass et paillettes, écrin posé sur l'eau, forme un décor parfait pour le polar, explique-t-elle. Car elle se donne en spectacle tandis que les habitants se tiennent en coulisses."

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Cette sensation de vivre derrière le miroir des apparences, la romancière la connaît bien. Née en 1956 à Cannes, elle a grandi au coeur du cinéma. Ses parents exploitaient l'Olympia à deux pas du Palais des festivals. Elle-même y est aujourd'hui programmatrice. Dès son plus jeune âge, c'est pourtant la littérature qui l'a inspirée. Enfant, elle découpait les phylactères des BD pour remplacer les dialogues par ceux qu'elle inventait.

Depuis 1992, Brigitte Aubert publie un livre par an. Ce qui frappe dans sa bibliographie est sa capacité à se réinventer aussi bien dans le fantastique, le roman d'espionnage, la veine zombie (série "Jacksonville"), que dans le conte de fées barbare (Le Souffle de l'ogre, Fayard, 2010). "Je n'ai pas de plan de carrière. Ça dépend de l'inspiration du moment", résume-t-elle.

Brigitte Aubert est parvenue à imposer des figures d'enquêteurs atypiques : Elise Andrioli, jeune femme tétraplégique, sourde et aveugle, héroïne de La Mort des bois (Seuil), Grand Prix de littérature policière 1997, et La Mort des neiges (Seuil, 2000) ; Mamie Hélène, verte sexagénaire, dans Freaky Fridays (La Branche, 2012).

Traduite dans une quinzaine de langues, Brigitte Aubert s'inscrit dans la tradition anglo-saxonne, représentée par Ruth Rendell et Patricia Highsmith, qui savent conjuguer ironie, cruauté et profondeur psychologique. M. S.

 

Retrouvez les "Petits Polars du Monde" sur la boutique en ligne du Monde

Retrouvez l'adaptation radiophonique des "Petits Polars du Monde, avec SNCF" chaque samedi de 21 heures à 22 heures, du 29 juin au 28 septembre, sur France Culture. A réécouter et podcaster sur Franceculture.fr

Brigitte Aubert et Max Cabanes, vus oar Max Cabanes.

L'auteur: Brigitte Aubert

Née à Cannes, Brigitte Aubert est nourrie de cinéma dès l’enfance, car ses parents sont exploitants de salles de cinéma. Après une maîtrise en droit du travail, elle entre à son tour dans le monde de l’image comme programmatrice Art et essai dans le circuit familial et continue aujourd’hui d’exercer ce métier. Mais c’est avant tout l’écriture de fiction qui l’intéresse. En 1992, elle publie son premier roman, Les Quatre Fils du docteur March, révélant déjà son goût pour le pastiche et le morbide avec un jeu de cache-cache meurtrier.

L’année suivante, elle signe La Rose de fer (au Seuil toujours), qui tend vers l’espionnage. Elle joue également avec le gore dans des livres comme Ténèbres sur Jacksonville, en 1994, qui se déroule au Nouveau-Mexique avec un shérif et quelques morts-vivants. En 1996, son roman La Mort des bois obtient le Grand Prix de littérature policière et confirme son talent et sa passion pour les personnages entravés, martyrisés, comme Élise, son héroïne tétraplégique. Élise revient dans un autre polar, La Mort des neiges, en 2000, dans le décor d’un chalet de montagne. Son sens de la démesure, comme dans Le Couturier de la mort, en 2000, va de pair avec son empathie pour les victimes. Mais, surtout, Brigitte Aubert n’oublie jamais de manier l’humour noir pour mieux désamorcer le tragique. Elle est l’auteure de près de vingt-cinq romans et recueils de nouvelles traduits dans plus de vingt langues.

Elle écrit également des livres pour la jeunesse (avec Gisèle Cavali), comme Retour macabre (chez Rageot), la saga des Cavaliers des lumières (Plon) ou la série Duo de choc (Magnard Jeunesse). Son dernier roman, pour adultes, La Ville des serpents d’eau (Seuil) est paru en 2012. Il s’agit d’un conte de Noël très noir avec petites filles enlevées fin décembre et assassinées. On y croise des flics, des SDF, un ogre dans une Amérique rurale qui n’a rien d’une carte postale en couleurs. Chr. F.

L'illustrateur: Max Cabanes

Max Cabanes est né en 1947, à Béziers. Avant de faire ses débuts dans la bande dessinée, il exerce dans différents domaines artistiques, comme la sérigraphie et la céramique. Puis, en 1971, il présente un projet d’album au journal Pilote dirigé par René Goscinny, et entre ainsi dans l’équipe de l’hebdomadaire. Il signe également des dessins dans Paris Match et Record. Max Cabanes participe à l’élaboration d’un magazine de BD, Tousse Bourin, créé par Loro, Loisel, Le Tendre et Taffin, où il lance sa grande série fantastique, Dans les villages. Dans les sept tomes, répartis sur plus de quinze ans (édités aux Humanos puis chez Dupuis), Cabanes va mélanger des styles graphiques, bâtir un univers où les chimères et les hommes se retrouvent et garder une totale cohérence au fil des livres. En 1978, il travaille pour le magazine (À suivre). Il illustre également Renart, sur des textes de Jean-Claude Forest (Futuropolis), puis Rencontre du troisième sale type (Dargaud), entre 1979 et 1982.

En 1989, avec Colin Maillard (Casterman), il change d’univers graphique pour évoquer sa jeunesse, ses premières amours et les années 1960, travaillant à l’aquarelle et au fusain pour cette autofiction. Puis il crée, avec le romancier Claude Klotz, une série policière, Bellagamba (en deux tomes chez Casterman), avant de revenir au fantastique en compagnie de Marie-Charlotte Delmas dans La Maison Winchester (Glénat), en 2004.

En 2009, il commence l’adaptation, avec Doug Headline, de La Princesse du sang, le roman inachevé de Jean-Patrick Manchette. Le deuxième tome est paru en 2011, chez Dupuis.

Il a également illustré des romans pour la jeunesse, comme Le Petit Lexique des sorcières, écrit par Michel Picquemal (Milan), ou La Course du guépard, avec Jean- Charles Bernardini (Mango). En 1990, Cabanes a été couronné Grand Prix de la ville d’Angoulême et Grand Prix de la ville de Grenoble, obtenant également le prix des libraires spécialisés. Chr. F.

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