Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Offrir Le Monde

Un apéro avec Anthony Delon : « J’ai arrêté d’avoir peur de mon père à 17 ans »

Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. Pour le fils d’Alain et Nathalie Delon, ce sera une verveine, aux vertus aussi apaisantes que le livre de souvenirs qu’il vient de publier sur son enfance tout sauf glamour, entre son « ogre » de père et sa mère absente.

Par 

Publié le 30 avril 2022 à 00h40, modifié le 03 mai 2022 à 16h05

Temps de Lecture 5 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Anthony Delon, au café Les Deux Magots, à Paris, le 30 mars 2022.

Il s’est installé dos à la salle, à la manière de ceux qui se cachent des curieux et aspirent à un peu de tranquillité. Anthony Delon, 57 ans, est le clone de son père : même regard intense et déterminé, même sourire blanc et aveuglant, même timbre de voix, c’en est troublant. Et, comme tout le monde connaît son père, tout le monde le connaît, lui aussi. Il se lève, nous propose la banquette et avise le serveur pour prendre notre commande, politesse à l’ancienne. Il est à la verveine, on s’aligne avec un thé vert. Anthony Delon n’est pas là pour plaisanter. Il tient à ce qu’on le prenne au sérieux, cherche le mot juste, l’expression exacte, souligne à plusieurs reprises qu’il a écrit son livre seul, ça semble très important pour lui.

Après avoir lu Entre chien et loup, son récit autobiographique (Le Cherche-Midi, 182 pages, 18,50 euros), on n’a soi-même plus du tout envie de rigoler. On y rencontre bien quelques figures attachantes, comme ce « Parrain », l’ancien agent Georges Beaume, un homme cultivé et attentionné qui, tous les dimanches, l’emmenait prendre son petit déjeuner aux Deux Magots, le célèbre café de Saint-Germain-des-Prés où il nous a donné rendez-vous. Il y a eu « Loulou », aussi, l’inépuisable nounou avec laquelle il reconnaît avoir passé davantage de temps qu’avec ses propres parents. Mireille Darc enfin, dite « Mimi », pour qui son père, Alain, a quitté sa mère, Nathalie, quand il avait 4 ans et qui l’a protégé des foudres paternelles. Ils sont tous morts aujourd’hui et il se devait de leur rendre hommage. Ne sont-ils pas à l’origine de ses rares souvenirs heureux ? Car, pour le reste, autant le dire tout de suite, Anthony Delon a dérouillé sévère.

Scènes glaçantes

A tous ceux qui seraient tentés d’envier la vie rêvée des « filles de » ou « fils de », on conseillera d’aller jeter un coup d’œil aux souvenirs d’enfance du rejeton d’un des couples les plus glamour du cinéma français. De quoi calmer aussi sec les jaloux et les rageux. En quelques scènes glaçantes, Anthony Delon campe un père violent et colérique qui hurle, frappe, insulte et humilie pour un oui ou pour un non. Un père qui envoie son gosse terrifié faire le tour d’un lac en pleine nuit, qui balance son assiette contre le mur parce qu’il ne se tient pas comme il faut, qui le lacère avec le fouet en cuir de Zorro pour le punir d’avoir fait un trou dans la crème d’un gâteau en y fourrant un index gourmand.

Davantage que la brûlure des coups, c’est la cruauté des mots qui les accompagnent qu’Anthony Delon ne parvient pas à oublier : « Il me disait : “Même mes chiens, je ne les frappe pas avec ce fouet.” » « J’ai arrêté d’avoir peur de lui à 17 ans, se souvient-il. Il était enfermé dans son bureau parisien et ne voulait pas me voir. Un jour, je suis monté pour l’affronter. Comme dans une horde, j’étais prêt à me mesurer au dominant. Il l’a compris et il est resté enfermé. »

Il vous reste 64.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.