Au cœur du mythique Studio Harcourt, temple de la photo glamour et chic

LE PARISIEN WEEK-END. D’Edith Piaf à Carole Bouquet en passant par des milliers d’anonymes, le Studio Harcourt, créé en 1934, a offert l’immortalité à d’innombrables modèles. Grâce à une science du noir et blanc devenu mythique.

 Harcourt, le dernier grand studio de photographie toujours en activité, est niché dans un hôtel particulier du XVIe arrondissement de Paris.
Harcourt, le dernier grand studio de photographie toujours en activité, est niché dans un hôtel particulier du XVIe arrondissement de Paris. LP/Arnaud Dumontier

    Dans le hall, l'immense escalier en marbre blanc habillé d'un tapis rouge donne le ton au visiteur qui pousse la porte d'entrée. Tenant davantage d'un palais chic que d'un studio photo, Harcourt entretient sa légende. Au cœur du XVIe arrondissement parisien, dans cet hôtel particulier entièrement restauré datant du XIXe siècle, tout semble figé dans la beauté. A l'image des portraits iconiques suspendus au lustre monumental traversant les étages en cascade, grâce à des ouvertures creusées dans le sol de cette maison mythique. Bienvenue dans le dernier grand studio de photographie toujours en activité.

    Créé en 1934 par une jeune photographe, Cosette Harcourt, et deux patrons de presse, les frères Jean et Jacques Lacroix, le studio Harcourt se fait très vite un nom dans le monde intellectuel et politique. L'endroit est couru. Jean Cocteau, Tristan Bernard, Paul Claudel, Mistinguett, Joséphine Baker, Jean Gabin… Tous viennent s'y faire tirer le portrait. L'idée n'est pas nouvelle mais efficace. Précurseur, Nadar, au siècle précédent, avait photographié ses illustres contemporains, comme Sarah Bernhardt, Charles Baudelaire ou Victor Hugo. Mais si Harcourt n'est pas le seul studio à opérer dans les années 1930, il est celui qui va rester.