Miss. Tic, figure du street art parisien, est morte à l’âge de 66 ans

Radhia Novat de son vrai nom est décédée dimanche d’une maladie. Elle était connue pour ses silhouettes de femmes brunes, sexy et poétiques graffées au pochoir sur les murs de la capitale notamment.

Paris, 19 octobre 2020. Miss. Tic, figure du street art parisien, est morte à l’âge de 66 ans. LP/Fred Dugit
Paris, 19 octobre 2020. Miss. Tic, figure du street art parisien, est morte à l’âge de 66 ans. LP/Fred Dugit

    Une légende de la culture parisienne est partie. Miss. Tic, figure du street art connue pour ses silhouettes de femmes brunes, sexy et poétiques graffées au pochoir sur les murs de la capitale notamment, est décédée dimanche d’une maladie à l’âge de 66 ans, a annoncé sa famille à l’AFP.

    Née d’un père immigré tunisien et d’une mère normande, Radhia Novat de son vrai nom commence à imprimer son art en 1985 dans les rues de la Butte-Montmartre – où elle a grandi – du Marais, de Montorgueil et de la Butte-aux-Cailles, après un séjour aux Etats-Unis.



    « Je venais du théâtre de rue, j’aimais cette idée de l’art dans la rue », expliquait en 2011 à l’AFP cette plasticienne, au teint mat et à la belle chevelure noire, comme ses héroïnes. « Je me suis dit d’abord : ’’Je vais écrire des poèmes’’. Puis : ’’Il faut des images avec les poèmes’’. J’ai commencé par des autoportraits, puis j’ai continué vers les autres femmes », ajoutait celle qui accompagnait ses pochoirs de légendes incisives comme « J’enfile l’art mur pour bombarder des mots cœurs ».

    Elle a collaboré avec le milieu de la mode

    Régulièrement exposée depuis 1986 en France comme à l’étranger, Miss. Tic, dont le pseudonyme vient du personnage Miss Tick, la sorcière de la « Bande à Picsou » créée par Carl Barks pour Disney, connaît de longues années de galère et d’ennuis avec la justice, le tag ou le pochoir étant considérés comme une détérioration de biens.

    Elle est par exemple arrêtée en 1997 mais finit par attirer l’attention des grandes marques dans les années 2000, notamment dans le milieu de la mode (Kenzo, Louis Vuitton). En 2007, elle signe l’affiche du film « La fille coupée en deux », de Claude Chabrol, tandis que La Poste produit des timbres inspirés de ses pochoirs en 2011. Certaines de ses œuvres ont été acquises par le Victoria and Albert Museum, à Londres, et le Fonds d’art contemporain de la Ville de Paris, rappelle son site internet.