Le hip-hop fête ses 50 ans : à Stalingrad, les origines du mouvement fleurissent sur un terrain vague
SÉRIE (3/5). Au milieu des années 1980, un lieu unique rassemble les trois arts qui font le hip-hop. Sur le terrain vague de Stalingrad, à Paris, breakdance, graffitis et rap se développent et se mélangent.
Notre série « Le hip-hop fête ses 50 ans »
- Aubervilliers, 1984 : « On assistait à la naissance de quelque chose »
- Sidney, premier apôtre du rap en France
- À Stalingrad, les origines du mouvement fleurissent sur un terrain vague
- Dee Nasty, l’increvable roi des platines
- Ministère A.M.E.R. et Secteur Ä… à Sarcelles, la musique comme collectif
En passant par le boulevard de La Chapelle, impossible d’imaginer qu’à la place du centre de tri postal, se situait le berceau de la scène hip-hop française. Sur un terrain de 4 500 m2, situé le long des rails de la gare de l’Est, entre le boulevard de la Chapelle et la rue Jacques-Kablé, les pionniers français de ce mouvement venu des États-Unis se rassemblaient pour lui donner vie.
Victor Ash a été le premier à découvrir le lieu en 1984 : « Je faisais de la breakdance au Trocadéro puis à la salle Paco-Rabanne, située à l’arrêt Colonel Fabien. Je prenais donc les transports pratiquement tous les jours pour m’y rendre et depuis le métro aérien, j’ai vu ce terrain vague. » Alors âgé de 17 ans, le jeune homme qui commençait tout juste à faire quelques graffitis décide d’investir le terrain : « J’ai fait un graffiti là-bas et puis directement après, d’autres graffeurs sont venus. »