Patrick Timsit et Pascal Elbé aux commandes d’une collection de comédies romantiques

Accompagnés d’auteurs et d’autrices qui les ont parfois « bousculés », les comédiens et le producteur Patrick Holzman promettent de dépoussiérer le genre avec les 7 premiers films de leur label.

Les films sélectionnés par Patrick Timsit, Patrick Holzman, et Pascal Elbé doivent être tournés dans les prochains mois et diffusés en 2024. LP/Frédéric Dugit
Les films sélectionnés par Patrick Timsit, Patrick Holzman, et Pascal Elbé doivent être tournés dans les prochains mois et diffusés en 2024. LP/Frédéric Dugit

    Le timing est bien choisi. Ce lundi soir, le 13 février 2023, à la veille de la Saint-Valentin, Patrick Timsit et Pascal Elbé, associés au producteur Patrick Holzman, présentaient les sept premiers projets sélectionnés par leur label « Lovely Mess », spécialisé dans les comédies romantiques. Conscients d’incarner trois « mâles blancs hétéros », ils se sont entourés d’auteurs et d’autrices qui les ont parfois « bousculés » - ce dont ils se disent ravis, pour choisir des sujets qui interrogent la société actuelle.

    De « No Sex », qui met en scène une autrice de romans érotiques à succès, en couple depuis vingt ans, découvrant son asexualité, à « Solo », où un vieux célibataire au cœur abîmé rencontre une femme libre et pleine de vie, porté par Anaïs Aidoud, les créations promettent de dynamiter le genre.

    Si tout se passe comme prévu, les téléfilms, sélectionnés parmi 153 réponses à leur appel d’offres, devraient être tournés à la fin de l’année et prêts à diffuser le 14 février 2024. Reste à savoir par qui ? Plateformes ou chaînes de télé, la question n’est pas tranchée.

    « Le romantisme peut être cruel »

    Convaincus que l’époque a besoin d’être réenchantée - « on est passé, dans l’ordre, par les Gilets jaunes, le Covid, l’Ukraine », pointe Patrick Holzman - les trois compères naviguent « à contre-courant ». « Aujourd’hui, on fait beaucoup de séries dystopiques. Ça raconte quelque chose de l’époque, estime Pascal Elbé, qui a signé « On est fait pour s’entendre », dans lequel il jouait avec Sandrine Kiberlain, en 2021. On est là pour exalter le sentiment, avec les spécificités de notre société. »

    Attention toutefois à ne pas confondre romance et guimauve, précise immédiatement Patrick Timsit. « Le romantisme peut être cruel : on ment, on triche. On ne veut pas de choses aseptisées », souligne celui qui finit sa tournée d’adieu à la scène. Et de citer « As good as he gets », avec un Jack Nicholson sexagénaire, ou « Once », avec Glen Hansard. « À notre âge, on a le recul qu’il faut pour parler d’amour, estime Patrick Holzman. On n’est plus dans notre première histoire, plutôt dans… » « La dernière », coupe Elbé avec malice. « Celle qui compte », reprend le premier, amusé.

    « Nous, on ne voyait pas le problème »

    Contrairement aux personnages parfois éthérés des comédies romantiques, les héros de « Lovely Mess » portent de vrais sujets. Pour les peaufiner, les deux directeurs de collection peuvent compter sur des discussions parfois « véhémentes » avec les femmes scénaristes. Un exemple ? Le « Pas de deux » de Radu Mihaileanu (réalisateur notamment de « Va, vis et deviens »). Sur le papier, un « bel homme d’âge mûr divorce et épouse sa maîtresse. (…) Des années plus tard, fou amoureux, il souhaite à nouveau divorcer pour épouser sa nouvelle maîtresse : la mère de ses enfants. »

    Dans le projet initial, l’histoire s’arrêtait là. Les autrices sont montées au créneau : « d’où je me remarie avec un mec qui m’a quittée comme ça il y a dix ou vingt ans ? », s’insurgent-elles. « Nous, on ne voyait pas le problème : c’était la femme de sa vie », détaille Patrick Holzman. « Si on ne nourrit que le personnage masculin, effectivement, on a l’impression qu’elle l’attend comme une quiche », reconnaît Pascal Elbé. Il manquait un mot, rajouté au terme d’échanges passionnés : « elle refuse. »

    Il faudra patienter encore un peu pour connaître le casting, que le producteur promet « premium ». « Les familles de talents avec lesquelles Patrick et Pascal aiment travailler seront là », assure Holzman. Même si rien ne les y oblige, les deux directeurs de collection ne s’interdisent pas de jouer dans l’un des téléfilms, ni d’en réaliser.