Paris : sur les pas de Dalida, icône de la butte Montmartre

 Place Dalida (XVIIIe), ce mardi. Le buste de Dalida trône depuis 1997 sur la butte Montmartre où l’interprète aux mille chansons a vécu 25 ans, de 1962 jusqu’à son suicide, le 3 mai 1987.
Place Dalida (XVIIIe), ce mardi. Le buste de Dalida trône depuis 1997 sur la butte Montmartre où l’interprète aux mille chansons a vécu 25 ans, de 1962 jusqu’à son suicide, le 3 mai 1987. LP/J.D.

    Elle fut l'une des plus grandes figures de la butte Montmartre (XVIIIe) qui pourtant n'en manque pas et sa légende y flotte toujours. Alors qu'un biopic consacré à Dalida sort ce mercredi sur les écrans, Jean-Manuel Gabert, président de la société du Vieux Montmartre et auteur d'un livre sur la chanteuse* nous guide sur ses pas. « Dalida et Montmartre, ce n'est pas anecdotique, prévient-il d'emblée. Sa vie, ses amis étaient ici et elle adorait cet endroit : la gouaille des marchands des quatre saisons de la rue Lepic, les poulbots, la vie dans la rue… Tout cela lui rappelait Choubra, le quartier italien du Caire où elle avait grandi ».

    La maison de la rue d'Orchampt

    (LP/J.D.)

    Tout commence par un coup de foudre pour cette maison blanche art déco au 11, bis rue d'Orchampt que l'artiste achète en 1962, plus vite que Belmondo qui la convoitait également. Un nid d'aigle avec vue sur tout Paris où l'interprète de « Bambino » vécut 25 ans avant de s'y donner la mort le 3 mai 1987, à 54 ans, dans sa chambre du premier étage entourée de bouddhas et de figurines. « Ce sera la maison principale de sa vie poursuit le guide. Et le lieu de rencontre de toute une intelligentsia qui se retrouvait là le dimanche, très simplement, autour d'un plat de pâtes ». A la mort de la diva, le lieu fut vendu par appartements.

    La tombe du cimetière de Montmartre

    (LP/J.D.)

    Moins connu, le Moulin de la Galette, situé à deux pas, fut aussi son repaire. D'abord comme artiste quand la célèbre salle de bal, en déclin, accueille les tournages de l'émission Age tendre et tête de bois. Puis après 1980, après la rénovation du lieu, lorsqu'un restaurant est créé au pied de l'un des deux moulins. « C'est elle qui y fait entrer son ami italien Graziano, raconte Jean-Manuel Gabert. Un phénomène absolu qui va créer une ambiance incroyable et faire revenir les artistes à Montmartre. Dalida avait sa table près de la fenêtre. Lorsque la solitude s'accentue dans les dernières années, elle y est quasiment tous les jours, notamment avec sa grande amie Anouk Aimée. C'était un refuge familial ».

    Le restaurant du Moulin de la Galette

    (LP/J.D.)

    Après sa mort, c'est naturellement au cimetière de Montmartre que Yolanda Gigliotti est enterrée, dans la 18e division. « C'est Aslan (le sculpteur de la Marianne Brigitte Bardot) et qui va réaliser sa statue en pied auréolée d'un soleil comme une déesse égyptienne, souligne le passionné de Montmartre. Et c'est sans doute l'une des tombes les plus fleuries de France ». En 1997, c'est le même Aslan qui réalisera le buste en bronze sur la place Dalida, sur le versant nord de la butte. Une œuvre aujourd'hui patinée par les hommages de milliers d'admirateurs.

    *Dalida, le profil perdu, Ed. La Belle Gabrielle, 2009, 120p.

    Jean-Manuel Gabert

    (LP/J.D.)