Rubygate : Silvio Berlusconi face à ses démons sexuels et face… à la justice
Ruby va-t-elle faire tomber el cavaliere. Rien n’est moins sûr. Silvio Berlusconi est accusé d’avoir rémunéré les prestations sexuelles de « Ruby », la jeune Marocaine Karima El Mahroug, entre février et mai 2010 quand elle était mineure et fait pression sur la police milanaise pour la faire relâcher après une interpellation pour vol. La juge Cristina Di Censo a décidé hier son « jugement immédiat », procédure accélérée qui se base sur « l’évidence de la preuve ». La première audience du procès, confié à un collège de trois magistrates, aura lieu le 6 avril. « La situation est intenable. Nous ne nous occupons pas de délits car c’est le travail de la magistrature, ni de péchés, c’est celui de l’Eglise. Nous nous occupons de l’Italie et nous ne voulons pas d’un pays à la dérive », a expliqué Pier Luigi Bersani, chef du Parti démocrate (PD, gauche). Mais, n’en déplaise à la gauche si le renvoi en justice de Berlusconi représente un coup dur pour le chef du gouvernement, ce dernier peut cependant résister grâce à l’absence d’alternative dans l’opposition et au soutien de son allié, la Ligue du Nord. Le Rubygate est le troisième scandale sexuel qui implique le Cavaliere. Mais il s’agit du plus grave car il est passible de trois ans de prison pour recours à la prostitution et de douze ans de réclusion pour abus de fonction. L’affaire défraye la chronique depuis des semaines avec la publication de multiples écoutes téléphoniques entre les jeunes femmes invitées à des soirées chez M. Berlusconi qu’elles décrivaient elles-mêmes comme agrémentées de strip-tease et autres lap-dances terminant en débauche.