Des vers de feu ont été retrouvés échoués dans le lagon le week-end dernier. Selon les scientifiques c’est un phénomène naturel qui correspond à la période de reproduction du ver de feu. Le public est appelé à rester vigilant ; même s’ils sont morts, il faut éviter de les toucher car les vers de feu restent urticants.
« Les vers de feu existent naturellement au niveau des récifs coralliens. Ils sont cachés sous les coraux », confirme d’emblée, Thierry Mulochau, expert en environnement marin, responsable du bureau d’études Biorécif. Si on en a retrouvé échoués récemment dans le lagon, rien de plus normal souligne le scientifique. « On ne les voit jamais puisqu’ils sortent la nuit. En décembre, l’eau se réchauffe et crée les conditions pour la reproduction des vers de feu. Ils sortent donc de leurs cachettes pour produire les gamètes. Ensuite un certain nombre va mourir et donc dériver, on les voit alors comme dimanche dernier échoués dans le lagon », analyse Thierry Mulochau. Ces vers de feu de l’espèce polychète – au corps constitué d’une succession d’anneaux bordés d’une touffe de soies blanches semblables à de longs poils – se reproduisent une fois par an, relève le responsable du bureau d’études Biorécif. Ce dernier est spécialisé depuis 2014 dans l’expertise environnementale marine sur la zone sud – ouest de l’océan Indien pour le parc marin, l’université et les Terres Australes notamment.
Les vers de feu tirent leur nom de leurs soies urticantes
En pleine période de reproduction des vers de feu, il faut donc redoubler de vigilance quand on en repère échouer. En effet, les vers de feu tirent leur nom de leurs soies urticantes. Si on les touche, même échoués, les poils rentrent dans la peau et donnent une vive sensation de brûlure. « Ce n’est pas dangereux et il n’y a pas de complications mais cela s’apparente à une piqûre. Pour les enlever, il est conseillé de les prélever avec une pince à épiler. En général la brûlure ne dure que quelques heures, renseigne Thierry Mulochau, le ver de feu se sert uniquement de ses soies pour se défendre quand il est agressé par un poisson. En réalité, on n’a pas beaucoup de connaissances sur ces espèces, sur leurs modes de vie, ce qu’ils mangent. On ne sait pas dire non plus ce qu’il en est de la population, si elle est en augmentation ou au contraire en diminution. Leur présence est en tout cas naturelle sur les récifs, ils font partie de l’écosystème ». Si vous en découvrez échoués dans le lagon, prévenez les maîtres nageurs, voire les sentinelles de la réserve marine.