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Interview

JERÔME DUBUS DELEGUE GENERAL DU MEDEF ÎLE-DE-FRANCE

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Par Dominique Malécot

Publié le 6 août 2009 à 01:01

Quelle lecture faites-vous des travaux de Gilles Carrez ?
Ce prérapport n'est pas vraiment enthousiasmant, c'est le moins qu'on puisse dire, d'autant qu'il tombe en pleine période de crise alors que les entreprises ont de grandes difficultés. En passant de 200 millions d'euros à 330 millions par an, l'augmentation de la taxe sur les entrepôts et les bureaux, qui alimente le Fonds d'aménagement d'Ile-de-France, est importante. Gilles Carrez oublie simplement que le rendement de cette taxe est extrêmement faible, car la crise immobilière est là. Le calcul reste donc parfaitement hypothétique. De même, la hausse de 0,1 point, voire plus, du versement transport risque de ne pas avoir les effets escomptés. La masse salariale des entreprises va baisser et, avec elle, le rendement du versement transport, qui représente aujourd'hui 2,8 milliards d'euros par an. Si les calculs se fondent sur la recette actuelle, ce n'est certainement pas 0,1 point qu'il faudra mais nettement plus. En tout état de cause, le taux du versement transport en Ile-de-France est déjà le plus élevé et la taxe sur les bureaux et les entrepôts n'existe nulle part ailleurs. Augmenter ces deux taxes, c'est nuire à la compétitivité des entreprises franciliennes dans une période extrêmement difficile.

Pensez-vous que les usagers devraient être davantage sollicités ?
L'augmentation tarifaire porte en fait sur le passe Navigo, qui est remboursé à 50 %, parfois plus, par les entreprises. Si on augmente la participation des usagers, on augmente de fait la masse des remboursements effectués par les entreprises, qui financent déjà, en fait, 45 % des dépenses de fonctionnement des transports en commun en Ile-de-France. Il faudrait au minimum que ces recettes nouvelles soient clairement affectées aux investissements et qu'il y ait un effort au moins parallèle des usagers, d'autant que l'ouverture des lignes nouvelles va se traduire par une hausse des dépenses d'exploitation.

Que proposez-vous ?
Il nous semble que la question des PPP n'a pas été assez travaillée et que le grand emprunt national pourrait apporter 15 milliards d'euros, dont 4 à 5 milliards pour le transport routier que le gouvernement a occulté. Pour nous, cela ne revient pas à reporter le problème sur les générations futures puisqu'elles profiteront de ces infrastructures. Nous sommes prêts à discuter de tout cela puisqu'il s'agit d'un pré-rapport.

PROPOS RECUEILLIS PAR D. MA.

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