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Vivendi épinglé par le gendarme de la gouvernance

Pour la première fois, le Haut comité de gouvernement d’entreprise pointe du doigt les groupes qui ne respectent pas le code AFEP Medef. En première ligne, Vivendi.

Par Laurence Boisseau

Publié le 12 oct. 2017 à 14:14

Le Haut comité de gouvernement d’entreprise (HCGE) n’a pas pour habitude de jeter en pâture les noms des sociétés qui ne respectent pas le code AFEP Medef. Cette année, il a fait des exceptions. Dans son rapport annuel rendu public jeudi matin, l’instance de régulation s’est livrée à cet exercice.

Pourquoi ? « Quand une entreprise a fait l’objet d’une recommandation du haut comité, et qu’elle ne souhaite pas l’appliquer, elle doit expliquer au public pourquoi. Si elle ne le fait pas, nous avons toujours prévenu que nous nous réservions la possibilité de la nommer », a expliqué jeudi matin Denis Ranque, président du HCGE, dont le mandat arrive par ailleurs à terme. « Il nous a semblé important d’aller au bout de cette logique ».

Vincent Bolloré dans le viseur

Vivendi a donc été placée sous le feu des projecteurs . Le Haut Comité a relevé « l’absence d’adéquation de la description des fonctions du président du conseil de surveillance de Vivendi et la réalité de ces fonctions telle qu’elle apparaît dans la relation des opérations conduites par le groupe ». En clair, Vincent Bolloré outrepasserait ses fonctions. Un président du conseil de surveillance est censé avoir un rôle non exécutif. Il est chargé de convoquer le conseil, d’en diriger les débats. Le conseil de surveillance contrôle le directoire, présidé par Arnaud de Puyfontaine.

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Le code n’interdit pas au président d’un conseil de surveillance d’aller au-delà, mais à la condition que cela fasse l’objet d’une délibération du conseil et que le conseil assume cette décision et l’argumente. « Il n’y a rien de cela chez Vivendi. Nous avons eu des discussions avec Vincent Bolloré qui nous a dit qu’il allait s’amender. Cet engagement ne s’est pas encore matérialisé », regrette-t-on au HCGE.

Défaut de communication pour Elior et SFR Group

D’autres sociétés sont pointées du doigt. Parmi elles, Elior. A la dernière assemblée générale de 2017, les actionnaires ont rejeté la rémunération du PDG, Philippe Salle. « Le Haut Comité s’étonne de l’absence de communication de la part du conseil depuis six mois ». Il considère que c’est une « déviance grave ».

SFR Group est également nommé par trois fois. Elle ne communique pas sur son plan de succession, ni sur la mise en œuvre ou non de réunions du conseil hors la présence des exécutifs. Enfin, elle n’apporte pas d’information sur l’appréciation du caractère significatif des liens d’affaires entre les membres du conseil et la société.

Les sociétés Innate Pharma, Nexity, Sartorius Stedim Biotech et Worldline sont aussi épinglées.

Laurence Boisseau

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