Robert Lamoureux. «La 7e compagnie» orpheline

Il laisse derrière lui un demi-siècle de comique populaire au théâtre comme au cinéma... Robert Lamoureux est décédé, hier, à l'âge de 91 ans.

Robert Lamoureux, ici avec Pierre Mondy, acteur mémorable de «La 7e compagnie», avec laquelle le réalisateur a connu un immense succès populaire. Photo MaxPPP
Robert Lamoureux, ici avec Pierre Mondy, acteur mémorable de «La 7e compagnie», avec laquelle le réalisateur a connu un immense succès populaire. Photo MaxPPP

Robert Lamoureux laisse une oeuvre abondante tant au cinéma qu'au théâtre, dominée par «Mais où est donc passée la 7ecompagnie?», en 1973. Né le 4janvier 1920 dans une famille parisienne modeste, il arrête sa scolarité à la fin du primaire et entame une série de petits boulots dès l'âge de 14 ans. Après la guerre, il est d'abord comptable dans les Houillères de Colomb-Béchar, en Algérie, avant de revenir à Paris, comme représentant en machines à écrire.
 

Certains sketches passés à la postérité

Bel homme affable, silhouette mince, il tente à la fin des années 1940 de faire fructifier ses talents d'humoriste comme comédien, obtenant des petits rôles au cinéma, et en écrivant des textes de chanson pour Yves Montand notamment. Venu au cabaret en 1949, il y triomphe rapidement grâce à de longs monologues volontiers gouailleurs qu'il débite d'une voix légèrement nasillarde. Certains de ses sketches passeront à la postérité, comme «Papa, maman, la bonne et moi» (Grand Prix du disque 1950). Relégué dans l'ombre au début des années 1960, après avoir vainement tenté de s'imposer au cinéma comme acteur, il renoue avec le succès à la fin de la décennie grâce au théâtre, en reprenant d'abord d'anciens rôles de Sacha Guitry, puis en écrivant lui-même des pièces de boulevard, dont certaines tiendront l'affiche plusieurs années.

Un acharné de travail

«Entre les cabarets, le music-hall et le théâtre, j'ai joué à peu près tous les soirs, sauf parfois pendant mes vacances. J'ai donc dû monter sur scène environ 16.000 fois!» racontera en 1998 cet acharné du travail, nommé trois fois aux Molière. «La Soupière» (1971), qu'il interprète avec Françoise Rosay, atteindra 2.000 représentations. Trois autres de ses quatorze pièces atteindront ou frôleront la barre des mille: «La brune que voilà» (1957), reprise en 1986 et adaptée pour Michel Leeb sous le titre «Le Tombeur», «Diable d'homme» (1980).

Consécration tardive

Sa dernière pièce, «Si je peux me permettre...» a été jouée à partir de 1996. Malade, il devra assister en spectateur à sa millième représentation en 2000. Mais c'est le cinéma, qui l'avait déçu au point d'annoncer, en 1961, qu'il renonçait à sa carrière de comédien, qui lui apportera la consécration dans les années 1970 grâce à «Mais où est donc passée la 7e compagnie?», qui atteindra les quatre millions d'entrées. Ce film met en scène les aventures de soldats français livrés à eux-mêmes pendant la débâcle de 1940 et qui surmontent tous les obstacles grâce au «système D». Robert Lamoureux avait été fait en 2000 Officier de la Légion d'honneur. Marié une première fois à 22 ans avec une amie d'enfance dont il a eu trois enfants, il s'était remarié au début des années 1960 avec la comédienne Magali de Vendeuil, qui lui a donné une fille. Il sera inhumé à Neauphle-le-Vieux, dans les Yvelines, auprès de sa deuxième épouse. Discret depuis une dizaine d'années, il se reposait dans sa résidence à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, où il écrivait des poèmes.

 

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