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Le ministère des Armées a annoncé hier la commande de deux nouveaux avions d’entrainement Cap 10 pour la Marine nationale. Le contrat a été notifié en décembre par la Direction Générale de l’Armement à la société Robin Aircraft, basée à Darois, en Côte d’Or, et qui travaille avec une autre PME locale, CEAPR, sur la version modernisée de l’avion lancée en 2018, le Cap 10 NG. D’un montant de 1.1 million d’euros, le marché comprend également la fourniture de kits de mise à niveau des Cap 10 dont dispose déjà la marine. « Ils permettront de traiter leurs obsolescences matérielles et de rendre leur planche de bord la plus proche possible de celles des CAP 10 NG », précise la DGA, qui souligne que dans le contexte actuel de crise du secteur aéronautique, « cette commande apporte également un soutien appréciable à deux PME (qui) emploie au total environ 60 salariés ». 

Les deux nouveaux appareils doivent être réceptionnés par l’aéronautique navale en 2022, plus précisément en janvier et à l’été, a appris Mer et Marine. Ils vont permettre à l’escadrille 50S, basée à Lanvéoc-Poulmic (Finistère) de recouvrer un format à sept Cap 10, alors qu’elle n’en compte plus que cinq après la perte de deux avions. Le premier avait été mis au rebut en 2014 après avoir subi un facteur de charge excessif lors d’un vol d’instruction durant lequel l’appareil avait vécu une sortie de vrille critique, encaissant 8.8 G au lieu des 6 maximum prévus par les limitations techniques. L’instructeur et l’élève s’en étaient sortis et l’avion avait été ramené, mais après avoir encaissé une telle contrainte, il fut jugé irrécupérable. La 50S a ensuite perdu en 2018 un second Cap 10, qui avait pris feu au roulage.

 

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© MARINE NATIONALE - CHRISTIAN-GEORGES QUILLIVIC

Cap 10 (© MARINE NATIONALE - CHRISTIAN-GEORGES QUILLIVIC)

 

Le Cap 10 est un avion de voltige développé dans les années 70 par la société française Mudry, sa production étant aujourd’hui assurée par Robin. Cet appareil biplace côte à côte, en bois et toile, mesure 7 mètres de long pour 8 mètres d’envergure et présente une masse maximale de 800 kg. Il est doté d’un moteur de 180 cv et peut atteindre la vitesse de 180 noeuds. Les Cap 10 sont arrivés dans la Marine nationale en 1980 et ont servi dans plusieurs formations, d’abord à l’ancien Service d’instruction en vol (SIV) puis au sein de l’escadrille 51S et enfin dans la 50S à partir de 1996.

Depuis cette date, la 50S est la porte d’entrée de tous les futurs pilotes de la marine. Les Cap 10 servent à la sélection des élèves officiers pilotes de l'aéronautique navale (EOPAN), qui sont des officiers sous contrat, mais aussi à évaluer les officiers-élèves de l'Ecole navale (officiers de carrière) destinés à être brevetés aéronautique. Ces derniers volent d’abord sur deux Cirrus SR 20 (loués à la société CATS depuis 2012) qui ont remplacé les anciens MS 880 Rallye (surnommés « canaris » en raison de leur livrée jaune) et permettent de dispenser aux élèves de l'École navale et de l'École militaire de la flotte une formation en vol et effectuer une première évaluation des candidatures pilotes. En tout, les besoins en pilotes sélectionnés sont de 45 par an.

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans consentement du ou des auteurs.

 

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