On vous présente le dernier roman de Gaëlle Josse, en lice pour le prix des lecteurs du Var

L’auteure est en lice pour le prix des lecteurs du Var avec le singulier "La Nuit des pères", dans le cadre de la Fête du livre du Var, à Toulon, des 17 au 19 novembre. Un roman qui nous plonge, à la première personne, dans l’histoire d’une famille meurtrie, qui interroge le cours de la vie.

Karine Michel kmichel@nicematin.fr Publié le 12/11/2023 à 15:00, mis à jour le 12/11/2023 à 15:02
Gaëlle Josse est en lice pour le prix des lecteurs du Var. Photo James Weston

La Fête du livre du Var, Gaëlle Josse connaît. Et savoure déjà l’idée d’y revenir. "Je me souviens d’un public très attentif, avide de découvertes." Mieux: elle est en lice pour le prix des lecteurs du Var (catégorie littérature générale) avec son nouveau roman, La Nuit des pères. "C’est toujours une belle marque de reconnaissance à un livre et son auteur et, en plus, celui-là vient de la part des lecteurs, donc c’est spontané…"

Face à Miguel Bonnefoy et son "Inventeur", et "Le Bureau d’éclaircissement des destins" de Gaëlle Nohant, Gaëlle Josse propose un roman qui plonge le lecteur dans l’histoire d’une famille meurtrie qui tente de trouver la voie (voix?) de l’apaisement, de la réconciliation comme de la rédemption. Un récit intense, qui interroge aussi sur le sens de nos vies.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’évoquer la relation père-fille, l’un des éléments centraux de l’histoire?

Le père, je savais depuis très longtemps – depuis que j’ai commencé à écrire même, je pense – qu’il faudrait me pencher un jour, sur le sujet. Mais c’est un sujet très personnel, et pour moi difficile à aborder. Et puis, il y a un moment où on se dit qu’il est temps…

Comment arrive-t-on à dresser le portrait d’un tel père?

Ce n’est pas une autofiction mais il y a beaucoup de choses personnelles. Il y a un travail de création et un de re-création. La difficulté était de trouver la bonne distance entre les deux: quelle part de personnel pour quelle part de fiction et comment les deux allaient se mêler pour que l’on ne puisse plus les démêler…

Isabelle revient donc sur les lieux de son enfance, un village des Alpes, alors que la santé de son père, ancien guide de montagne, décline, que sa mémoire flanche. Dans ce roman, vous interrogez beaucoup la mémoire…

C’est quelque chose d’assez central ici, car pour cette histoire – celle d’un retour sur les lieux de l’enfance et donc des souvenirs – beaucoup de choses se passent dans la mémoire. Si Isabelle, pour qui la mémoire est l’enfer et l’effroi, fait le choix d’accepter de venir s’y confronter, c’est parce qu’elle se rend compte que ce sera probablement la dernière occasion pour elle de le faire. Le père lui, est enfermé dans la mémoire du passé, une mémoire qui ne veut pas le lâcher alors que dans le même temps, sa mémoire immédiate, celle dont il aurait besoin pour faire face au quotidien, commence à s’en aller. Finalement, la mémoire est l’un des personnages principaux de cette histoire.

La nuit et la montagne sont deux "personnages" secondaires qui gravitent autour de ce trio familial…

C’est vrai. La nuit finalement, c’est symboliquement l’état d’enfermement dans lequel le père se trouve. Dans sa propre histoire passée comme dans le crépuscule dans lequel il tombe. La montagne, avec la fascination qu’elle exerce, c’est le cadre. Il fallait un décor d’une même violence, d’une même intensité que la violence dans le récit…

Date, récit à la première personne. Ce livre est un peu un journal intime?

Pas vraiment au sens écrit. C’est un récit à la première personne, qui se passe sur quelques jours, et on entend les trois voix. Je trouvais intéressant de donner à entendre la version de chacun dans cette histoire familiale. Dans les histoires de famille en fin de compte, si l’on n’a pas toutes les versions de la même histoire, on n’a pas forcément la vérité alors qu’en juxtaposant plusieurs récits, on comprend un peu mieux ce qui a pu se passer. Et chacun porte une vérité particulière dans cette histoire de famille. Les différentes voix s’éclairent les unes les autres.

>>La Nuit des pères, de Gaëlle Josse. Collection Notabilia aux éditions Noir sur Blanc. 173 pages. 16 euros.

>> Gaëlle Josse sera à la Fête du livre du Var (place d’Armes à Toulon) vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 novembre.

Un brin de lecture

Quel livre vous ramène en enfance?

Les Quatre Filles du docteur March". C’est un grand souvenir de lecture. Je crois que cela tient au fait que c’est aussi une histoire de famille, avec cette juxtaposition de quatre voix, quatre sœurs… Cette manière dont chacune essayait d’écrire sa propre histoire dans une histoire plus grande.

Le livre qui vous a fait grandir?

Camus, au collège. Quand on se confronte aux textes comme La Peste, que l’on commence à mêler la littérature, la réflexion, la philosophie, la politique, le regard sur le monde.

Celui posé sur la table de chevet?

Les Fruits du myrobolan, de Marco Martella. Un livre qu’un libraire m’a offert après une rencontre. Ce sont des petits textes autour des jardins et des souvenirs, des histoires dans ces jardins… C’est merveilleux.

Le livre à offrir à Noël?

Celui-là, je pense, justement. Parce que je trouve qu’il mérite une plus large audience. J’aime bien aller débusquer des petites choses dont on ne parle pas beaucoup… Je crois que celui-là, je serais très heureuse de l’offrir.

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