L'hommage du prince Albert II au professeur Yves Coppens, ancien paléontologue français ami de la Principauté

Au siège de l’UNESCO à Paris, le prince Albert II a rappelé les liens entre le Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco et le célèbre paléontologue français disparu en 2022.

Article réservé aux abonnés
C. V. Publié le 14/12/2023 à 07:02, mis à jour le 17/12/2023 à 16:42
Mardi, au siège de l’UNESCO, le souverain a salué la mémoire du scientifique en présence de l’épouse du professeur Coppens et de son fils. Photo Axel Bastello/Palais princier

Il aura marqué sa discipline en étant le paléontologue français le plus illustre de sa génération. Le professeur Yves Coppens s’est éteint le 22 juin 2022, à l’âge de 87 ans, après une existence consacrée à la recherche de traces de vie ancestrales. Un domaine dans lequel il fut mondialement reconnu, quand en 1974, l’équipe qu’il codirigeait en Éthiopie mit à jour un fossile d’australopithèque surnommé "Lucy" et considéré comme la plus ancienne trace humaine retrouvée sur Terre.

Yves Coppens était aussi attaché à la Principauté, où il présidait le Comité scientifique international du Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco. C’est pourquoi le prince Albert II participait, ce mardi à Paris, à un hommage rendu au professeur Coppens au siège de l’UNESCO. Exprimant son "grand plaisir et une réelle émotion" de prendre part à cette célébration, le souverain a pris la parole à la suite des interventions d’Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, d’Anne-Marie Boisbouvier, ambassadrice, déléguée permanente de Monaco auprès de l’UNESCO, et d’Elena Rossoni Notter, directrice du Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco.

"Collaboration fructueuse"

Dans son discours, le souverain a rappelé la décision "historique" prise il y a deux décennies de créer un Comité scientifique international au sein du musée monégasque, placé sous la présidence d’Yves Coppens. "Cette résolution a eu un impact durable sur le musée, propulsant son excellence dans les domaines de la recherche scientifique de pointe, de la préservation et de l’éducation consacrée au patrimoine préhistorique et archéologique. L’instauration du Comité scientifique international a en effet permis de désigner le tout premier président et les membres fondateurs, marquant ainsi le commencement d’une collaboration fructueuse entre des érudits internationalement reconnus et le Musée, institut de recherches éminent depuis plus d’un siècle. Au fil des années, le comité a connu une expansion significative, accueillant des membres de divers horizons internationaux avec des référents nationaux, élargissant ainsi la portée et la diversité de son expertise", estime le souverain.

Une place bientôt baptisée à Paris

"Une collaboration étroite s’est illustrée par des réunions régulières, les visites du professeur Coppens en Principauté, des conférences publiques éclairantes et un soutien de première importance lors de la conception initiale de la scénographie muséale. Par-delà les réalisations professionnelles, il m’apparaît primordial de souligner le développement d’un lien empreint d’amitié et la promotion d’un échange scientifique et culturel mutuellement enrichissant qui a toujours caractérisé cette collaboration exceptionnelle. Cette association a grandement contribué à resserrer les liens entre la Principauté de Monaco et la communauté scientifique internationale, favorisant ainsi la compréhension réciproque et le partage éclairé de connaissances."

Aussi, le prince Albert II s’est réjoui que le Conseil de Paris ait décidé de nommer et baptiser, au premier trimestre 2024, une place devant le Collège de France du nom d’Yves Coppens. La Poste Française devrait également, en 2024, émettre un timbre à l’effigie d’Yves Coppens et de Lucy, pour commémorer les cinquante ans de la découverte de ces ossements d’australopithèque.

Le souverain a reçu cette distinction des mains de Patrick Wajsman, président de la Revue Politique Internationale. Photo Axel Bastello/Palais princier.

Lauréat du prix de la Transition écologique

Au pas de course, le déplacement parisien du souverain s’est conclu mardi soir par la remise du Prix de la Transition écologique qui lui a été remis par la Revue Politique Internationale (et son président Patrick Wajsman), mais également par le Cercle MBC à l’occasion d’un dîner de gala au Cercle de l’Union Interalliée.

En recevant son prix sur scène, le souverain a rappelé ses combats de longue date et ses engagements. "Aujourd’hui, nous le savons, l’océan se réchauffe, s’acidifie, les écosystèmes marins se détériorent, la fonte des glaces s’accélère. Ces signaux inquiétants lancés par l’océan et la cryosphère sont annonciateurs de perturbations plus importantes qui se manifesteront dans un monde dépassant 2 degrés de réchauffement."

Sur ces questions, le prince Albert II a rappelé "qu’il est essentiel aujourd’hui d’orienter et planifier notre action vers la suppression des matières fossiles de nos modes de vie. La transition vers des énergies décarbonées et la réduction de nos besoins énergétiques, le recours aux biomatériaux et l’amélioration du recyclage doivent s’accompagner de politiques fondées sur la nature. Mais aucun succès durable ne peut être obtenu sans un travail collectif."

Assis à la droite du chef étoilé, le souverain a soutenu, mardi, l’association Antoine Alléno. Photo Axel Bastello/Palais princier.

Un soutien pour la fondation Antoine Alléno

À l’occasion de son passage à Paris, le prince Albert II était, mardi soir, aux côtés de Yannick Alléno et de sa famille dans les salons du Pavillon Ledoyen où se tenait une vente de charité exceptionnelle. L’événement était organisé au profit de l’association Antoine Alléno, montée par le chef de l’hôtel Hermitage, après la disparition tragique de son fils Antoine, tué par un chauffard dans un accident sur la voie publique le 8 mai 2022.

Après ce drame, la famille Alléno s’est engagée contre les infractions routières et pour aider les victimes en France, avec cette fondation. Le fruit de la vente de mardi permettra d’accompagner ces projets. Plusieurs grands crus de vins et des expériences viticoles étaient proposés aux enchères, allant de 5.000 à 90.000 euros. Une seconde vente, en ligne cette fois, se poursuit jusqu’au 17 décembre pour continuer à aider l’association.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.