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Observer le bec-en-sabot du Nil dans le marais de Mabamba

Lors de mon voyage faunique en Ouganda, j’ai passé une matinée à découvrir le marais de Mabamba, un vrai paradis pour les ornithologues. Objectif : observer le bec-en-sabot du Nil. Retour sur cette excursion proche de la capitale Kampala.

Le marais de Mabamba

Le marais de Mabamba est une vaste zone humide de 2 424 hectares situé sur les rives du Lac Victoria. C’est l’un des principaux sites d’observation des oiseaux en Ouganda. Il se situe à moins d’une heure de route de l’aéroport d’Entebbe en empruntant le ferry de Mabamba à Nakiwogo.

Le marais est dominé par le papyrus et l’herbe à éléphant (Miscanthus). Dans les canaux étroits, le lotus bleu d’Égypte est également présent et la cladium des marais s’observe aussi régulièrement. C’est une zone humide classée Ramsar, Important Bird and Biodiversity Areas (IBA) ; c’est aussi l’une des 33 zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) d’Ouganda.

L’observation des oiseaux dans le marais de Mabamba se réalise à partir d’une pirogue en bois motorisé qui parcoure un dédale de canaux et d’épais marais.

Le marais de Mabamba est réputé mondialement pour l’observation du bec-en-sabot du Nil.

Marais de Mabamba, Ouganda

Le bec-en-sabot du Nil

Le bec-en-sabot du Nil (Balaeniceps rex) est un oiseau rare et exceptionnel de part son allure préhistorique mais aussi parce qu’il est l’unique membre de la famille des balaenicipitidés, et qu’il est endémique au continent africain. C’est un grand échassier dont la taille peut atteindre 1m20 et son envergure peut dépasser 2,50 m. Il peut peser jusqu’à 7 kg.

Le plumage du bec-en-sabot du Nil est gris ou gris bleuté selon les individus avec des parties plus ou moins claires. Son imposante tête est prolongée par un bec proéminent de couleur jaune ou rosâtre avec des tâches grises. Au bout de la mandibule supérieure, un crochet permet à l’échassier de « se toiletter, rouler ses Å“ufs ou encore retenir les proies glissantes » (Source : Oiseaux.net). Ce crochet est aussi redoutable pour pêcher le poisson, en particulier les protoptères qu’il extrait de la vase en saison sèche lorsque le marais s’assèche.

Le dimorphisme sexuel est très peu marqué hormis une différence de taille et d’épaisseur du bec. Si mâle et femelle ne sont pas côte à côte, il est quasi impossible de déterminer le sexe d’un individu. Les juvéniles ont un plumage plus brun que gris.

Dans le marais de Mabamba, le bec-en-sabot du Nil y trouve son habitat de prédilection : les zones humides où poussent papyrus et roseaux.

Le bec-en-sabot du Nil est classé VUlnérable par l’IUCN. Il est protégé en Ouganda, ce qui n’empêche pas le braconnage. Les sorties ornithologiques pour l’observer participent à sa protection en créant de l’activité économique.

Bec-en-Sabot du Nil, Marais de Mabamba

Quels autres oiseaux observer au marais de Mabamba

Le marais de Mabamba abrite près de 500 espèces d’oiseaux selon eBird, dont de nombreuses espèces menacées à l’échelle mondiale. C’est le cas notamment du gonolek des papyrus et de l’hirondelle bleue dont 38 % de la population mondiale se trouve au marais de Mabamba.

Par mi les autres oiseaux que vous pouvez observer dans le marais de Mabamba, je peux vous citer différentes espèces de héron (goliath, pourpré, crabier chevelu…), le martin-pêcheur huppé ainsi que le pie, le jacana à poitrine dorée voire le nain avec plus de chance.

Le marais de Mabamba est aussi fréquenté par les canards. Parmi eux, le canard noirâtre, le canard à bec jaune, le canard souchet, le canard à bosse ou le canard à bec rouge.

Les tisserins sont aussi bien représentés comme le tisserin à gorge noire.

A la recherche du bec-en-sabot du Nil dans le marais de Mabamba

Je ne suis pas un naturaliste cocheur mais pour le coup, le bec-en-sabot du Nil était bien inscrit sur une liste virtuelle d’oiseaux que je voulais voir un jour dans ma vie. Me voilà donc au marais de Mabamba un 3 décembre. Le ciel est gris, peu importe.

Nous nous asseyons dans la pirogue, le pilote met le moteur en marche. Nous quittons l’embarcadère par un canal étroit. Au bout de celui-ci, un martin-pêcheur huppé, un petit martin de 13 cm de haut, est perché sur une branche de papyrus. L’exploration du marais de Mabamba commence bien.

La pirogue entre dans une étendue d’eau plus large et longe les bords. Crabier chevelu, jacana à poitrine dorée, aigrette garzette et grande aigrette vaquent à leurs occupations près de l’eau. A chaque observation, le pilote coupe le moteur pour une approche plus en douceur.

Nous poursuivons la découverte de Mabamba dans ce dédale de canaux. Une ombrette africaine passe au dessus de notre embarcation ainsi que quatre canards à bec jaune. Pendant encore quelques minutes, nous explorons le marais de Mabamba à la recherche du bec-en-sabot du Nil. Puis, finalement nous apercevons notre premier bec-en-sabot du Nil près d’un canal coincé entre des fougères et des cladium des marais. Nous tentons un approche en pirogue mais le marais est trop dense. Nous nous contentons de l’observer de loin.

Nous repartons avec l’espoir de croiser un autre individu. Nous poursuivons donc dans ce labyrinthe de canaux et d’étendues aquatiques. Nous croisons un cormoran africain, puis une aigrette garzette en vol, crabier chevelu, héron pourpré, martin-pêcheur pie. Le pilote de la pirogue stoppe l’embarcation. Le guide ornithologique ougandais se met debout sur la pirogue et jumelle le marais dans tous les sens.

10 mn plus tard, un bec-en-sabot du Nil nous fait face. Le piroguier coupe le moteur et sort la rame pour finir l’approche en silence et déranger le moins possible l’oiseau. Doucement, la pirogue avant vers le bec-en-sabot du Nil, plus personne ne parle dans l’embarcation, tous nos regards sont attirés par cet oiseau à l’allure si préhistorique. Nous ne manquons rien de ce que nous observons. C’est un adulte. se trouve sur la rive au milieu des papyrus, des fougères et des herbes aquatiques. Il est immobile la plupart du temps mais en réalité son regard scrute les bords de marais en quête d’un poisson. Il dépense une attention folle et un silence incroyable pour y arriver. Son approche pour pêcher aura mis plus de 15 mn, et c’est hélas un échec. Pendant un peu plus d’une heure, nous restons en sa compagnie et notre présence ne semble pas le déranger.

Tout doucement, nous reprenons le chemin de l’embarcadère. En route, nous croisons un milan noir, un balbuzard pêcheur et des tisserins à gorge noire pour ne parler que des nouvelles espèces d’oiseaux observées. Finalement au bout d’un peu plus de deux heures d’exploration du marais de Mabamba, nous sommes de retour à l’embarcadère. Le voyage en Ouganda se termine merveilleusement bien comme l’ensemble du voyage.

Cahier pratique pour le marais de Mabamba

Comment se rendre en Ouganda ?

Vol international jusqu’à Entebbe.

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Avec qui faire son safari en Ouganda ?

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Où dormir près du marais de Mabamba ?

Si vous souhaitez dormir près du marais plutôt que près de l’aéroport à Entebbe, je vous recommande le Mabamba Lodge.

Quel est le meilleur moment pour visiter le marais de Mabamba ?

Le marais de Mabamba peut se visiter toute l’année. Préférez la période d’octobre à avril qui inclut la présence de migrateur. Concernant le bec-en-sabot du Nil, il est présent à l’année mais préférez la saison. sèche de juin à août et de décembre à février. A cette époque de l’année, le niveau du marais est plus bas et bec-en-sabot du Nil pèche alors les protoptères dans les eaux boueuses qui bordent les étendues d’eau.

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