Jonathan Lambert dans "un spectacle auquel les gens ne s’attendent pas" à Toulon

Jonathan Lambert sera sur la scène du Colbert à Toulon, samedi, avec son spectacle "Rodolphe". Un seul en scène personnel qu’il nous présente.

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Fabrice Michelier Publié le 12/12/2023 à 13:15, mis à jour le 12/12/2023 à 13:15
Jonathan Lambert se décline aussi en seul en scène. Photo DR

On le connaît acteur au théâtre, au cinéma ou dans des séries. Encore plus pour ses performances sur les plateaux de télévision dans des personnages tous plus "barrés" les uns que les autres. Mais Jonathan Lambert se décline aussi en seul en scène. Son dernier, "Rodolphe" – son vrai prénom –, joue la carte de la surprise en offrant quelque chose de très personnel. Un spectacle né durant la Covid, dont il termine la tournée avec notamment cette date au Colbert à Toulon, samedi.

Pour la première fois, vous parlez de vous sur scène, sans camper de personnage. Pourquoi ce choix?

Je ne sais pas si c’est l’âge ou si tout d’un coup j’ai pris conscience que j’avais une vie extraordinaire qui valait le coup d’être racontée (rires). Je me suis rendu compte qu’on avait tous à peu près la même vie. On a un point de départ, un d’arrivée et entre les deux, on fait un peu comme on peut. Quand on parle de soi, on parle de tout le monde. On se retrouve dans les moments de réussite, les échecs… Ce que je voulais, c’était tourner les choses en dérision et relier le tout avec humour. Je parle de moi et je me fous de ma gueule. C’est ça l’humour: l’autodérision. J’évoque mes travers, ma passion pour le ménage. C’est d’ailleurs très agréable de se moquer de soi-même. Personne ne peut vous attaquer là-dessus.

Vos personnages étaient-ils une sorte de protection jusqu’à présent?

Ce n’était pas une protection, mais j’en avais beaucoup fait à la télé. Après, peut-être que je n’avais pas suffisamment confiance en moi pour y aller à visage découvert, le côté farce-burlesque me rassurait. Mais j’en ai fait le tour. J’ai joué un spectacle qui s’appelait ‘‘Perruques’’, je n’allais pas jouer ‘‘Perruques 2’’, ‘‘Perruques 3’’…

Je pense aussi que les gens peuvent se lasser. C’est bien de prendre les devants et de ne pas considérer le public comme une clientèle et de se dire "comme ils veulent ça, je vais faire ça". C’est un spectacle auquel les gens ne s’attendent pas forcément. Mais je pense qu’ils sont contents de le voir.

Vous parlez de vous. Quels travers découvre-t-on?

J’évoque mon amour pour le ménage, ma passion pour le Paic senteur agrumes pour la vaisselle… La plupart de mes confrères rêvent de mourir sur scène, moi c’est dans les bras d’une serpillière. Le ménage est une bonne thérapie. Je suis très heureux quand je passe un coup d’éponge ou l’aspirateur. C’est aussi une façon de nettoyer le bordel que l’on a dans la tête. Je convoque Marlene Dietrich dans mon spectacle. Elle avouait avoir aussi une passion pour les tâches ménagères. Elle disait d’ailleurs un truc assez génial: "Quand on tourne des films, le résultat ne se voit que plus tard, après le montage, le mixage… Mais quand je fais le ménage, ou la vaisselle, la satisfaction est immédiate". Je la rejoins à 100%.

Avez-vous dû changer votre façon de travailler pour ce spectacle?

C’est une autre écriture, une autre manière de jouer. Je suis très heureux avec ce spectacle, il est très intime et simple. J’arrive avec une robe de chambre et un cigare, et c’est là toute ma fiche technique. Je trouve ça magique. On déboule dans une ville avec ces accessoires-là et on raconte une histoire. Les gens s’assoient et nous écoutent. C’est génial.

Vous allez parfois loin dans l’humour. Vous posez-vous des limites?

Je n’aime pas l’idée de la provoc pour la provoc. C’est à nous de trouver le bon équilibre. J’adore, de temps en temps, dire des choses horribles, mais on sent très bien que la seule intention c’est de faire rire les autres. Quand on a cela, ce n’est pas condamnable, même si on peut se tromper et ne pas être drôle.

Enfin, ce spectacle touchant à sa fin, pensez-vous au prochain?

Pas encore. Je joue au théâtre à partir de janvier [‘‘L’Amour chez les autres’’, d’Alan Ayckbourn du Théâtre Édouard VII à Paris, ndlr]. J’ai beaucoup de mal à penser à la suite tant que je suis encore dans un spectacle. J’aime d’ailleurs alterner seul en scène et théâtre. Le premier porte bien son nom on est aussi seul en sortant de la représentation. Que ça marche ou pas, on ne peut pas trop le partager. C’est parfois un peu trop réduit à l’ego.

Savoir+

"Rodolphe". Au Colbert, samedi 16 décembre à 20h30. Tarifs: 27 euros.

“Rhôooooooooo!”

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