1 - Jacques SADOUL, Introduction, pages 5 à 12, introduction 2 - Gérard KLEIN, Civilisation 2190, pages 13 à 18, nouvelle 3 - Julia VERLANGER, Le Mal de Dieu, pages 19 à 26, nouvelle 4 - Michel DEMUTH, L'Empereur, le Servile et l'Enfer, pages 27 à 34, nouvelle 5 - Philippe CURVAL, Le Bruit meurtrier d'un marteau piqueur, pages 35 à 44, nouvelle 6 - Serge BRUSSOLO, Funnyway, pages 45 à 55, nouvelle 7 - Joëlle WINTREBERT, Hétéros et Thanatos, pages 56 à 71, nouvelle 8 - Michel JEURY, Machine donne!, pages 72 à 81, nouvelle 9 - Jean-Claude DUNYACH, La Sation de l'Agnelle, pages 82 à 91, nouvelle 10 - AYERDHAL, Scintillements, pages 92 à 112, nouvelle 11 - Pierre BORDAGE, Tyho d'Ecce, pages 113 à 125, nouvelle
Critiques
Nous avons déjà dit dans Galaxies tout le bien que nous pensions de cette brève histoire de la SF. Hormis les habituels « ronchons », qui trouvent toujours à redire, chacun doit bien reconnaître que les quatre premiers tomes forment un panorama presque idéal de la science-fiction anglo-saxonne. Nous sommes donc d'autant plus perplexe à la lecture de ce cinquième volume consacré à la SF française.
Traiter à part les écrivains français, alors qu'un Dunyach par exemple est plébiscité par les lecteurs de la revue britannique Interzone, paraît étrangement décalé. On imagine (on serait tétanisé d'apprendre qu'il n'en est rien !) que Jacques Sadoul prépare déjà un volume 6 présentant le meilleur de la SF européenne... On ne se déprend pas néanmoins d'une impression curieuse, comme si Sadoul, l'un des acteurs majeurs de l'implantation de la SF en France, restait surtout un lecteur averti de la SF américaine.
Notre hypothèse prend corps à la lecture de la préface, assez pertinente au demeurant. On s'étonnera en effet des classifications parfois flottantes de l'auteur : ce n'est pas faire injure à leur talent que de rappeler que Dunyach et Wagner, loin d'être solubles dans la jeune génération des années 90, ont débuté leur carrière au début des années 80, dans Fiction et sous la houlette d'Alain Dorémieux pour le premier, au Fleuve Noir pour le second.
Et les textes, nous direz-vous ? Là, notre perplexité s'accroît. Certes, La Station de l'Agnelle est l'une des réussites de notre ami Dunyach, certes Ayerdhal est au meilleur de sa forme, certes Pierre Bordage, qui clôt ce volume, confirme son talent de nouvelliste. Oui, Brussolo est incontournable, n'en déplaise à quelques fans sectaires. Oui, Klein et Curval étaient plus que souhaitables (on aurait cependant pu faire un meilleur choix). Mais l'absence d'Andrevon, pour ne citer que lui, surprend.
Alors, même si cette anthologie décalée nous paraît étrange, Jacques Sadoul est trop habile pour l'avoir conçue par erreur. C'est sans doute sa façon à lui, ironique, de tourner une page : celle d'une époque révolue, où la SF française vivait dans un ghetto, condamnée à demeurer « à part » du lieu où se jouait quasi exclusivement la modernité de la SF mondiale : les Etats-Unis...