Thomas et le rat
Jean-Pierre VERNAY
Illustration de Victor DE LA FUENTE
NATHAN
(Paris, France), coll. S.F.
Dépôt légal : 1er trimestre 1981 Première édition Roman, 128 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-09-270908-9 Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Il y a des lendemains qui chantent la fin d'un monde. Ce monde, c'est la Terre, frappée à mort par un conflit nucléaire. Dans un an, elle aura disparu, si l'on en croit le Message. Mais d'ici là, il faut vivre. Chasser les mutants, ces hommes irradiés dotés de pouvoirs terrifiants. Pourtant, avec l'aide de son ami, un rat avec lequel il communique télépathiquement, Thomas va arracher Laïa, une jeune mutante, au bûcher dressé par une bande de fanatiques. Pris dans le tourbillon de cette folle équipée, on serait tenté d'oublier le Message. Laïa délivrée, ne reste-t-il plus à la Terre que quatre-vingt-treize jours ?
Critiques
Dans son premier roman publié. Vernay réintroduit l'obsession de la mort déjà présente dans sa nouvelle Requiem pour mon pays (in Futurs nouvelle série, n° 1). Au départ du roman, une excellente idée : un jour, tous les humains se réveillent avec dans la tête une voix qui leur répète qu'ils n'ont plus que mille jours à vivre... et 999 le jour suivant... et ainsi de suite. Il s'ensuit naturellement un chaos social complet et des guerres, et c est dans un monde post-cataclysmique que nous faisons la connaissance du protagoniste, Thomas, qui survit et conserve sa santé mentale grâce à son lien télépathique avec un rat — qui, lui, n'a pas le Message dans la tête. A partir de là, malheureusement, le livre se déroule comme un roman d'aventures du niveau d'un Fleuve Noir moyen. Le style porte cruellement les traces d'une écriture pour le moins accélérée, les péripéties gratuites se multiplient, et les incohérences dans l'intrigue s introduisent. Comme par exemple dans la rencontre déterminante de Thomas avec un groupe de mutants, unis par des liens assez sturgeoniens. On dirait que Vernay a oublié tous les fondements de nature scientifique qui se trouvent derrière le concept de SF du mutant pour n'en retenir que les clichés les plus éculés (télépathie et doigts palmés) — et il ne s'explique jamais clairement sur l'origine de ces mutants, qui ne peuvent être une conséquence de la guerre atomique généralisée qui n'a éclaté que deux ans avant les événements décrits. Pour couronner le tout, le livre s'achève en queue de poisson, sur un deus ex machina qui ne résout même pas l'interrogation fondamentale du roman : il s'arrête avant le terme du Message, et on voit déjà la suite se profiler à l'horizon... Vernay, peut mieux faire ! Pascal J. THOMAS (lui écrire) Première parution : 1/10/1981 dans Fiction 322 Mise en ligne le : 9/4/2007
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