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Shock Rock

ANTHOLOGIE

Textes réunis par Jeff GELB

Titre original : Shock Rock, 1992   ISFDB

Illustration de Pierre-Olivier TEMPLIER

POCKET (Paris, France), coll. Terreur n° 9204
Dépôt légal : septembre 1998
Anthologie, 320 pages, catégorie / prix : 5
ISBN : 2-266-08668-5
Genre : Fantastique



Quatrième de couverture
     Que les tympans explosent ! Que le sang coule !

     Slurpee cessa de cogner sur sa batterie et reposa timidement ses baguettes.
     En douceur, sans bruit.
     Au cours de sa vie, il avait vu des fréquences sonores pulvériser du verre, fendre du caoutchouc, provoquer des comas, faire griller des cobayes de laboratoires. Mais ça jamais...
     Le stade était jonché de vêtements abandonnés. Chaussures, lingerie de pacotille, bijoux en toc, treillis, jeans, t-shirts déchirés, sous-vêtements, débardeurs, ceintures, lacets, tongs...
     Il n'y avait plus âme qui vive...

     Dix-neuf récits pour amateurs de guitares et de frissons, par F. Paul Wilson, David J. Schow, Nancy Collins, Ronald Kelly, Don D'Amassa, Graham Masterton, Paul Dale Anderson, Michael Garrett, Brian Hodge, R. Patrick Gates, Rex Miller, Bill Mumy, Peter David, Richard Christian Matheson, Michael Newton, Mark Verheiden, Ray Garton, John L. Byrne, Thomas Tessier et John Shirley. Le tout présenté par Jeff Gelb et avec une préface d' Alice Cooper.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Alice COOPER, Préface, pages 11 à 15, préface, trad. Frank REICHERT
2 - F. Paul WILSON, Bob Dylan, Troy Jonson, et la Reine du speed (Bob Dylan, Troy Jonson and speed Queen, 1992), pages 17 à 37, nouvelle, trad. Frank REICHERT
3 - David J. SCHOW, Overdose (Odeed, 1992), pages 39 à 48, nouvelle, trad. Jean ESCH
4 - Nancy Averill COLLINS, La Loi de Vargr (Vargr rule, 1992), pages 49 à 62, nouvelle, trad. Frank REICHERT
5 - Ronald KELLY, Blood Suede Shoes (Blood suede shoes, 1992), pages 63 à 78, nouvelle, trad. Frank REICHERT
6 - Don D'AMMASSA, Les Dead Beat Society (The Dead Beat Society, 1992), pages 79 à 92, nouvelle, trad. Laetitia DEVAUX
7 - Graham MASTERTON, L'Enfant vaudou (Voodoo child, 1992), pages 93 à 110, nouvelle, trad. Laetitia DEVAUX
8 - Paul Dale ANDERSON, Rites de printemps (Rites of spring, 1992), pages 111 à 119, nouvelle, trad. Frank REICHERT
9 - Michael GARRETT, Spéciale dédicace (Dedicaced to the One I Loathe, 1992), pages 121 à 130, nouvelle, trad. Jean ESCH
10 - Brian HODGE, Requiem (Requiem, 1992), pages 131 à 148, nouvelle, trad. Frank REICHERT
11 - R(andy) Patrick GATES, Métal hurlant (Heavy metal, 1992), pages 149 à 156, nouvelle, trad. Frank REICHERT
12 - Rex MILLER, Bunky (Bunky, 1992), pages 157 à 171, nouvelle, trad. Daniel BISMUTH
13 - Peter DAVID & Bill MUMMY, La Black 59 (The black 59, 1992), pages 173 à 194, nouvelle, trad. Dominique MAINARD
14 - Richard Christian MATHESON, Groupies (Groupies, 1992), pages 195 à 201, nouvelle, trad. Daniel BISMUTH
15 - Michael NEWTON, Réunion (Reunion, 1992), pages 203 à 215, nouvelle, trad. Dominique MAINARD
16 - Mark VERHEIDEN, Piratage (Bootleg, 1992), pages 217 à 227, nouvelle, trad. Frank REICHERT
17 - Ray GARTON, Un plan foireux (Weird Gig, 1992), pages 229 à 250, nouvelle, trad. Frank REICHERT
18 - John L. BYRNE, Le Diable dans l'appeau (Hide in plain sight, 1992), pages 251 à 268, nouvelle, trad. Frank REICHERT
19 - Thomas TESSIER, Accro à l'amour (Addicted to love, 1992), pages 269 à 283, nouvelle, trad. Jean ESCH
20 - John SHIRLEY, Télépathes flamboyants (Flaming telepaths, 1992), pages 285 à 309, nouvelle, trad. Frank REICHERT
21 - Biographie des auteurs, pages 311 à 315, dictionnaire d'auteurs
Critiques
 
     L'association entre musique rock et chansons à thèmes horrifiques a commencé avec les Black Sabbath — tombés dedans presque par hasard — et Alice Cooper, roublard et détaché, et bien dans son rôle dans la préface du livre. Mais au-delà du Grand Guignol, rock et horreur sont unis par la force mythique des fantasmes de gloire et de puissance. Etre un musicien à succès, c'est gagner l'adulation de toutes les filles de la Terre ; dans ces conditions, on est prêt à vendre son âme au diable. Robert Johnson le savait déjà...
     Trop de nouvelles reposent sur ce cocktail de sexe et de malédiction symptomatique d'un regard finalement extérieur sur le rock. Trop ne sont portées que par une seule idée. Les textes qui ne font pas appel à un ressort fantastique (Patrick Gates, Rex Miller, Richard Christian Matheson, Thomas Tessier) recherchent la terreur dans les perversions de l'âme humaine, en tirent plus de potentiel de surprise. Leurs protagonistes paumés ne sont pas musiciens, mais prisonniers de leur rapport à la musique.
     Il faut de l'audace pour mettre en scène un musicien réel, comme le font les auteurs d'uchronies avec les figures historiques, mais quand c'est bien amené, son génie donne un souffle nouveau au texte. Graham Masterton réussit son Jimi Hendrix dans « L'Enfant vaudou » (et lui adjoint le personnage fictif de John Drummond), F. Paul Wilson fait de Bob Dylan un personnage périphérique à la faveur d'une histoire de voyage dans le temps. Curieusement, le recueil s'ouvre sur ce texte... de SF. La musique est la clé des réminiscences... et le rock est mort ! D'où le nombre de nouvelles versant dans la nostalgie, situées dans le passé ou mettant en scène des fans fétichistes ou des rockers has-been (Ray Garton réussit fort bien cet exercice).
     John Shirley conclut l'anthologie avec un titre emprunté au Blue Öyster Cult et domine de la tête et des épaules un volume tout compte fait décevant. Sans doute parce que lui connaît vraiment le rock, et met une image vécue et contemporaine de la scène de Los Angeles au service d'une intrigue surprenante, qui emprunte à la SF et à la fantasy autant qu'à l'horreur.

Pascal J. THOMAS (lui écrire)
Première parution : 1/1/2013 dans Bifrost 69
Mise en ligne le : 17/12/2017


     Toutes les musiques rock sont déclinées dans ce recueil horrifique, où l'on passe allégrement de Bob Dylan à Public Image Ltd, en passant par Jimi Hendrix et nombre d'artistes fictifs créés pour l'occasion. Une priorité certaine est donnée au heavy metal — tu m'étonnes — et à leurs « guitar heroes » chevelus et tatoués, lesquels finissent généralement en chair à pâtée : une certaine morale BCBG est donc sauve. Les vampires succèdent aux loups-garous et aux guitares démoniaques dans ce livre à dévorer, la musique à fond dans les écouteurs. Les auteurs présents sont plus ou moins connus (Ray Garton, Graham Masterton), ou aiguisent ici leurs premières armes. Il est cependant peu sûr de trouver parmi ces derniers de futures stars du fantastique, pour deux raisons : la première est que, pour certains d'entre eux, le passage dans l'univers du surnaturel sera sans doute météorique, leur principale occupation étant tout autre : auteur de collections de bandes dessinées (Peter David), ex-DJ (Rex Miller), ou encore acteur (Bill Mumy, ça vous dit quelque chose ?) ; la seconde est que les histoires racontées par ces auteurs amateurs (dans le bon sens du terme), quoique plaisantes, ne méritent pas le qualificatif d'exceptionnel. Trois nouvelles se distinguent cependant, mais c'est tout à fait subjectif, bien sûr : Blood Suede Shoes, de Ronald Kelly : un jeune rocker vend son âme au diable — à savoir au colonel Tom Darker ! — dans l'espoir de conquérir le trône d'Elvis parti faire son service militaire. La Black 59, de Peter David et Bill Mumy justement, que les amateurs de guitares Gibson apprécieront particulièrement. Et Accro à l'amour, de Thomas Tessier : un mélomane romantique croit rencontrer l'âme sœur et l'invite chez lui pour écouter de la bonne musique. Hélas, la belle adore Addicted to Love de Robert Palmer — pour son plus grand malheur. Un récit tout simple, sans effets gore, sur la solitude, et parfaitement glaçant. Ah, et j'ai failli oublier : le livre est préfacé par Alice Cooper.

Marc DE LEEUW
Première parution : 1/1/1999 dans Phenix 49
Mise en ligne le : 1/11/2003


     Parrainés par ce bon vieil Alice Cooper — qui nous gratifie d'une préface aussi amusante qu'oubliable, ramenant tout à lui-même — ces dix-neuf récits d'épouvante consacrés au rock en déclinent les mythes sur tous les tons. Des mythes ne surprennent plus. Jouer du rock, c'est gagner l'adulation des foules, et toutes les filles faciles de la terre ; dans ces conditions on est prêt à vendre son âme au diable (au vaudou, à une guitare ensorcelée...) pour s'imposer sur la scène. Et si c'est la musique du diable, elle sera bien capable d'expédier le public dans l'au-delà (David Schow) ou, c'est plus original, de l'en faire revenir (Ray Garton). A moins que ce ne soit l'adulation des fans qui fasse revivre un groupe mythique (Brian Hodge), ou une tragédie célèbre (Michael Newton).
     Mais on finit par se lasser de ce cocktail de sexe et de malédiction symptomatique d'un regard finalement extérieur sur le rock, même porté par ceux qui en écoutent régulièrement. Surtout quand les nouvelles sont courtes, portées par une seule idée — la deuxième fois qu'il a été question de sexe et de loups-garous, j'ai baillé. La plupart textes qui ne font pas appel à un ressort fantastique (Patrick Gates, Rex Miller, Richard Christian Matheson, Thomas Tessier), obligés de rechercher la terreur dans les perversions de l'âme humaine, en tirent plus de force et de potentiel de surprise. Leurs protagonistes paumés ne sont pas musiciens, mais prisonniers de leur rapport à la musique.
     A mon goût, les groupes musicaux fictifs (un expédient rendu souvent nécessaire par les difficultés posées par l'usage de personnalités vivantes...) souffrent de la comparaison avec ceux qui leur ont servi de modèle, qui auront toujours plus d'épaisseur dans l'imaginaire du lecteur. On est loin du fabuleux Armageddon Rag de George R. R. Martin ! A contrario, Graham Masterton réussit bien son coup en mettant en scène Jimi Hendrix dans « L'enfant vaudou », ou F. Paul Wilson, qui fait de Bob Dylan un personnage périphérique. Curieusement, cette nouvelle, qui ouvre le recueil, est de la SF : un voyage dans le temps. Mais on sait bien que la musique est la clé idéale des réminiscences... et que le rock est mort, avec son avenir derrière lui ! Ce qui explique qu'autant de textes de l'anthologie versent dans la nostalgie, situés dans le passé ou mettant en scène des fans fétichistes ou des rockers has-been (Ray Garton réussit fort bien cet exercice).
     Jerry Shirley conclut l'anthologie et domine de la tête et des épaules un volume tout compte fait décevant. Sans doute parce que lui connaît vraiment le rock, et son milieu, et met une image vécue et contemporaine de la scène de Los Angeles au service d'une intrigue surprenante, qui emprunte à la SF et à la fantasy autant qu'à l'horreur.

Pascal J. THOMAS (lui écrire)
Première parution : 1/12/1998 dans Bifrost 11
Mise en ligne le : 10/2/2001

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