Titre original : Dangerous Visions, 1967 Première parution : Doubleday, octobre 1967ISFDB Traduction de France-Marie WATKINS Illustration de Sergio MACEDO
J'AI LU
(Paris, France), coll. Science-Fiction (1970 - 1984, 1ère série) n° 626 Dépôt légal : 4ème trimestre 1975, Achevé d'imprimer : 10 novembre 1975 Première édition Anthologie, 384 pages, catégorie / prix : 3 ISBN : néant Format : 11,0 x 16,5 cm Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Harlan Ellison est né en 1934. Il eut une jeunesse orageuse avant de devenir écrivain professionnel en 1956. Il vit à Hollywood et travaille beaucoup pour la télévision. Il est l'auteur de plusieurs recueils de nouvelles.
« Ce que vous avez entre les mains est plus qu'un livre. Si nous avons la chance, c'est une révolution. (...) Elle est destinée à secouer un peu les choses. Elle est née d'un besoin d'horizons nouveaux, de formes nouvelles, de styles et de défis neufs dans la littérature de notre époque. Si elle a été bien conçue, elle apportera ces nouveaux horizons, ces styles, ces formes et ces défis. Sinon, ce sera quand même un sacré bon bouquin bourré d'histoires distrayantes. »
C'est dans ces termes que Harlan Ellison annonça aux États-Unis la parution de Dangereuses visions qui ébranla le petit univers clos de la science-fiction.
Dans ce premier tome, Ellison a pour compagnons Philip José Farmer, Isaac Asimov, Fritz Leiber, Lester del Rey, Robert Silverberg, Fred Pohl, Robert Bloch, Brian Aldiss, Philip K. Dick, etc.
Le grand tort, pour cette anthologie qui, selon son organisateur, se voulait « une révolution », est d'avoir été traduite avec huit ans de retard, ce qui en dessert considérablement, pour le lecteur français, et la portée et l'intérêt. Ceci d'autant que 10 nouvelles sur les 33 proposées avaient déjà été traduites auparavant ici ou là (Knight, Ballard, Spinrad, Zelazny, Delany, Del Rey, Silverberg, Bloch, Ellison, et Dick), plus un onzième, celle de Carol Emshviller, qui faisait un beau doublé en paraissant en même temps que le volume dans Fiction de février ! Avec le recul, on peut se rendre compte qu'Ellison n'a pu rassembler que des textes extrêmement disparates que rien ne relie et qui, plus grave, ne reflètent pas des visions « dangereuses », ni même « différentes » : aucun texte n'aborde de front la politique (à moins de considérer comme telle la nouvelle violemment anticommuniste de Dick), et c'est tout juste si les tabous sexuels sont à deux reprises bousculés (Anderson, Sturgeon). La naïveté (ou la suffisance ?) d'Ellison paraît donc grande, mais son enthousiasme souvent communicatif le rachète, de même que ses notices sont une mine de renseignements biographiques pour l'amateur français. Un palmarès (évidemment subjectif) de ce qui est quand même une antho très honorable en moyenne : l'astuce de Miriam Allen de Ford (Le système Malley), la cruauté d'Ellison (Le rôdeur...), l'humanisme de Joe L. Hensley (Seigneur Randy), la chaleur de Sturgeon (Si tous les hommes...), l'originalité de James Cross et de Spinrad (La maison de poupée, Carcinoma angels).