Laura Pargade-Klitzke, Christophe Varlet, Marc Sarrazy, Cécile Voin, Sophie Zerbib, Arnaud Lequien, Laurents Dols, Chrysostome Gourio, Yan Arexis, Xavier Plathey, Alexandre Stania, Sylvaine Bertrand, Frédéric Ciriez, Benoît Roux, David Chaumin sont les quinze lauréats du concours « Musées, des mondes énigmatiques » qui, lancé à l'automne 98 dans le cadre de « Lire en fête » et de « L'Invitation au musée », invitait les auteurs de demain à transformer le musée en espace de l'imaginaire.

 

Un musée où se cachent des nains trafiquants de mémoire, un autre où l'on expose les plus dangereux criminels du XX^e siècle, cryogénisés bien sûr, un troisième où l'on échappe à l'emprise de Max, réminiscence de Big Brother, une galerie où les statues semblent capables d'émotions... De Paris au Caire, quinze musées énigmatiques, refuges des aventuriers modernes, carrefour du rêve, de l'art et des dangers.

     À l'initiative des Musées de France, Denoël — partenaire de l'opération — publie ce recueil des quinze nouvelles lauréates du concours de récits dont le thème est, bien entendu, la transformation des musées en espaces de l'imaginaire, traitée sous les angles science-fictifs et fantastiques. Quinze nouvelles de débutants bridées d'entrée de jeu par le paragraphe d'ouverture signé Stefan Wul. Sachant qu'il est déjà fort difficile et rare de soumettre des auteurs professionnels à un tel exercice, nous pouvons nous interroger sur l'opportunité de l'imposer à de jeunes plumes. Proposer un thème unique, d'accord, mais orienter les textes en fixant les premières lignes, le procédé est limitatif. D'autant plus que, contractuellement, l'éditeur est tenu de publier un recueil à la fin du concours, quelle que soit la qualité littéraire des meilleurs textes.

     Force est de constater que l'ensemble est honorable mais que ces nouvelles semblent artificielles, plus proches de l'exercice d'écriture scolaire que de l'exercice de style littéraire. Aucune ne parvient véritablement à convaincre même si certaines font preuve d'une maîtrise de l'intrigue et de la narration. Avec une solide connaissance de la langue, il est aisé de construire un texte mais cela suffit rarement à le faire vivre. Soyons honnêtes, la plupart sont juste agréables et auraient été refusés par les éditeurs et les responsables de revues de genre qui en reçoivent des dizaines du même tonneau  : sympathiques mais sans grande force. Inutile de citer des noms, des titres, ce serait faire preuve d'une dureté injuste pour les auteurs qui, dans l'ensemble, font de leur mieux et réussissent quelques jolies pirouettes, mais manquent cruellement de lyrisme, d'originalité et de sentiment. En effet, un point commun  : les personnages sont tous plats et insipides et passent toujours après le décor et l'action. Manque d'expérience, manque de liberté, le résultat est décevant pour une anthologie publiée par cet illustre éditeur. S'il paraît utile de donner une chance aux auteurs débutants ou inconnus, il est dangereux de ne pas se montrer plus sélectif. Publier des textes bruts ne rend service ni aux jeunes écrivains ni aux lecteurs néophytes. Un recueil pour les curieux indulgents...