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Tatouages

ANTHOLOGIE

Textes réunis par Alain POZZUOLI


Illustration de Dorian MACHECOURT

LES BELLES LETTRES (Paris, France), coll. Belles Lettres Fantastique
Dépôt légal : septembre 2005
Première édition
Anthologie, 288 pages, catégorie / prix : 23 €
ISBN : 2-251-49165-1
Genre : Fantastique



Quatrième de couverture
     Quelle peut être la signification de ces « fleurs de peau », écloses ici et là, sur un dos comme sur une épaule ? Le tatouage, plus qu'un discours du corps, représente un art de vivre, une philosophie. Dans nombre de civilisations, il traduit la volonté d'apparaître différent, rebelle, ou au contraire exprime la revendication d'un sentiment identitaire. Aujourd'hui, plus que jamais, le tatouage est une façon d'exprimer son moi profond, ses exigences, sa vision du monde. Le tatouage touche à tous les domaines, culturels, sociologiques, artistiques, historiques : il raconte de fait l'histoire de l'humanité.
     A quoi correspond ce désir de transformer notre corps, de le façonner comme une œuvre vivante ? Quels fantasmes, quels désirs secrets, quelles démarches particulières suscite-t-il en nous ?
     La meilleure réponse qui puisse être apportée à toutes ces questions se trouve dans cette anthologie de 22 nouvelles, pour l'essentiel inédites. De Georges Ekhoud à Ray Bradbury, d'auteurs estampillés rock and roll tels Patrick Eudeline ou Marc Dufaud, tous les courants littéraires sont représentés ici. Ainsi, vous retrouverez de nombreux auteurs contemporains tels que : Matthieu Baumier, Alyz Tale, Olivier Delorme, Estelle Valls de Gomis, Armand Cabasson, Robert de Laroche, Jim Tiffany, Jess Kaan, Agnès Dahan, Francis Berthelot, Léa Silhol, Jean Le Clerc de La Herverie, Jean-Michel Calvez, Thierry Acot-Mirande, Markus Leicht, et Daniel Walther.
     Ils sont précédés par une belle analyse de Marc Kober (Fleurs de peau) qui examine les aspects du tatouage dans différentes civilisations, tatouages maoris, chinois, africains ou japonais.
 
     Alain Pozzuoli est scénariste, parolier, auteur-radio (pour France Inter et France Culture) et biographe de Bram Stoker. Comme anthologiste on lui doit : French Gothic, Les Morsures du loup-garou et Baisers de sang aux Belles Lettres. Il a édité récemment Dracula, le lexique du vampire.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Alain POZZUOLI, Avant-Tatouage, pages 5 à 9, introduction
2 - Marc KOBER, Fleurs de peau, pages 11 à 37, nouvelle
3 - Ray BRADBURY, L'Homme illustré (The Illustrated Man, 1950), pages 39 à 44, nouvelle, trad. Constantin ANDRONIKOF
4 - TANIZAKI Junichiro, Le Tatouage, pages 45 à 53, nouvelle, trad. Marc MÉCRÉANT
5 - Patrick EUDELINE, Flick-Knife, pages 55 à 58, nouvelle
6 - Matthieu BAUMIER, Du sang en son âme, pages 59 à 65, nouvelle
7 - Marc DUFAUD, Le Sarcophore, pages 67 à 76, nouvelle
8 - Alyz TALE, Tommy, pages 77 à 87, nouvelle
9 - Olivier DELORME, Les Enfants de février, pages 89 à 101, nouvelle
10 - Estelle VALLS de GOMIS, Le Baiser de la fée verte, pages 103 à 108, nouvelle
11 - Armand CABASSON, La Carpe dans la cascade, pages 109 à 120, nouvelle
12 - Robert DE LAROCHE, Encre antipathique, pages 121 à 127, nouvelle
13 - Jim TIFFANY, Vieux poisson et Albert Willoughby, pages 129 à 133, nouvelle, trad. Robert DE LAROCHE
14 - Jess KAAN, Encré en moi, pages 135 à 146, nouvelle
15 - Agnès DAHAN, Bienvenue à Palerme, pages 147 à 164, nouvelle
16 - Francis BERTHELOT, Le Livre et le Portail, pages 165 à 174, nouvelle
17 - Lafcadio HEARN, Hoichi-sans-oreilles (Kwaidan et autres contes) (The Story of Mimi-Nashi-Hoïchi, 1903), pages 175 à 184, nouvelle, trad. Robert DE LAROCHE
18 - Jean LE CLERC de LA HERVERIE, La Griffe et les Ombres, pages 185 à 201, nouvelle
19 - Jean-Michel CALVEZ, Allégeance, pages 203 à 216, nouvelle
20 - Thierry ACOT-MIRANDE, Interview, pages 217 à 225, nouvelle
21 - Léa SILHOL, Sous l'Aiguille, pages 227 à 232, nouvelle
22 - Georges EEKHOUD, Le Tatouage (Le Cycle patibulaire), pages 233 à 238, nouvelle
23 - Markus LEICHT, La Maison des ombres, pages 239 à 251, nouvelle
24 - Alain POZZUOLI, Notice sur les auteurs, pages 271 à 281, dictionnaire d'auteurs
25 - Alain POZZUOLI, Remerciements, pages 282 à 283, notes
Critiques
     La dernière anthologie d'Alain Pozzuoli a pour thème le tatouage. Entrelacs de lignes d'encre, dessins savamment exécutés, non sans douleur car la souffrance fait partie du rite, tels sont les motifs des vingt-deux nouvelles de l'anthologie. Hélas, le tatouage qui prend vie, influence le tatoué ou prend entièrement possession de son être, cela devient vite répétitif. Aussi, bien que les textes soient, pour la plupart, d'excellente facture, on dégustera ce livre à petites doses.

     Pour entrer dans le sujet, Marc Kober propose, dans Fleurs de peau, un article extrêmement complet sur la question du tatouage. Trop, peut-être, car il risque de décourager les lecteurs pour lesquels le tatouage n'est qu'un motif anecdotique parmi d'autres ingrédients possibles du fantastique. Mais ce serait dommage, parce que cet article, très documenté et minutieux, est une étude passionnante sur l'histoire du tatouage et les rites accompagnant cette coutume chez les divers peuples qui la pratiquent. On apprend ainsi que pour beaucoup, loin d'être une marque d'infamie, le tatouage constitue une preuve de valeur, un signe de distinction, voire même, comme au Japon, un art de vivre.

     En ce qui concerne les fictions, nouvelles ou extraits de roman, si quelques-unes m'ont paru ennuyeuses, il faut reconnaître que les autres, captivantes, compensaient largement cette déception. Le tatouage japonais, si particulier, est à l'honneur. Après l'article de Marc Kober et un extrait de L'Homme Illustré de Ray Bradbury, le recueil nous propose un texte de Junichirô Tanizaki, l'un des plus grands auteurs japonais du XXe siècle, qui présente dans cet extrait comme une sorte d'archétype des textes inspirés du tatouage. Et chez plusieurs auteurs on trouvera un hommage au tatouage nippon, si particulier. Ce sera le cas de son contemporain Lafcadio Hearn dans un conte merveilleux, L'Histoire de « Hoichi-sans-oreilles », puis d'Armand Cabasson, dont on connaissait déjà la passion pour le Japon, dans une nouvelle prenante, La Carpe dans la cascade, qui décrit, de façon très pudique, les souffrances d'une femme. Jess Kaan nous offre ensuite un thriller original, Encré en moi.

     Quelques nouvelles sont très drôles : Tommy, d'Alyz Tale, et Encre antipathique, de Robert de Laroche, deux textes dont je n'ose rien dire de peur d'en dévoiler la chute, Le Baiser de la Fée verte, d'Estelle Valls de Gomis, toujours aussi délicieusement férue du XIXe siècle ou encore le surprenant Château du Blême, de Daniel Walther, qui rappelle les romans joyeusement pornographiques de Philip Jose Farmer.

     Cependant, beaucoup de textes sont tristes, voire pessimistes, comme Les Enfants de février, d'Olivier Delorme, une des plus belles histoires d'amitié que le fantastique ait offertes, ou La Griffe et les Ombres, de Jean Le Clerc de La Herverie, effrayant conte d'un futur possible. Sous l'aiguille, de Léa Silhol et La Maison des ombres, de Markus Leicht, proposent de nouveaux degrés dans la douleur : non pas celle que cause l'aiguille, cette fois, mais celle que provoquent les humains dans leur égoïsme. La nouvelle de Léa Silhol est poignante de justesse dans sa description de l'être meurtri. Celle de Leicht raconte l'histoire inquiétante d'un tatoueur Maori. Ces deux textes, quoique très différents l'un de l'autre, ont en commun l'avantage d'échapper au schéma un peu répétitif du tatouage prenant possession de l'être. Ils ne sont pas les seuls : c'est aussi le cas d'Allégeance, de Jean-Michel Calvez, récit d'aventures surprenantes et cocasses dans la jungle africaine, ainsi que de la nouvelle la plus émouvante du recueil, Le Livre et le Portail, de Francis Berthelot, un conte qui nous entraîne toujours plus loin dans des rêves, et où il sera question d'un livre, thème souvent traité par Berthelot ces derniers temps — on pense à Peter Paon et la fée Crochette qui voyait deux personnages créés par une coquille s'échapper d'une imprimerie, et à La Nouvelle Alice ou les bonheurs de l'impertinence, où Alice voyageait dans les livres du marquis de Sade.

     Ainsi, contrairement à ce que laissait craindre le début de l'anthologie, c'est en fin de compte un choix de textes très variés et de grande qualité qui est proposé à la lecture.

Lucie CHENU
Première parution : 9/1/2006 nooSFere

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
L'Homme tatoué , 1969, Jack Smight (d'après le texte : L'Homme illustré)

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