AU DIABLE VAUVERT
(Vauvert, France) Dépôt légal : octobre 2016 Première édition Recueil de nouvelles, 600 pages, catégorie / prix : 23 € ISBN : 979-10-30700-54-1 Format : 12,9 x 19,8 cm Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Né en 1959 à Lyon, Ayerdhal a prématurément disparu au sommet de son art le 27 octobre 2015. Précurseur, il apparaît comme une comète dans la science-fiction française des années quatre-vingt, avec de somptueux space-operas qui marient génie du récit d’aventure et personnages inoubliables, intelligence bondissante et esprit libertaire. Ses lecteurs ne cesseront plus de le suivre.
Au total, une œuvre fulgurante, vingt-cinq ans de fictions habitées de grandes questions : politique, écologie, racisme, féminisme, genre... Distingué parles prix Tour Eiffel de SF, Polar Michel Lebrun, Rosny aîné, Ozone, Bob Morane et, à titre posthume, du roman Gay, Ayerdhal a été lauréat à deux reprises du prix de l’Imaginaire et a reçu le prix Cyrano pour l’ensemble de son œuvre.
POUR LA PREMIÈRE FOIS TOUTES SES NOUVELLES RÉUNIES
1 - Pierre BORDAGE, Préface, pages 7 à 8, préface 2 - AYERDHAL & Bruno SOULIER, Mat, mat, mat, pages 11 à 18, nouvelle 3 - Lettre d'Anamour, pages 19 à 20, nouvelle 4 - Vieillir d'amour, pages 21 à 34, nouvelle 5 - L'Adieu à la nymphe, pages 35 à 45, nouvelle 6 - La Troisième lame, pages 47 à 112, nouvelle 7 - Reprendre, c'est voler, pages 113 à 163, nouvelle 8 - Jusqu'ici tout va bien, pages 165 à 170, nouvelle 9 - Aller simple, pages 171 à 175, nouvelle 10 - Apoptoses, pages 177 à 181, nouvelle 11 - Scintillements, pages 183 à 204, nouvelle 12 - Ce que taisent les miroirs, pages 205 à 209, nouvelle 13 - Fin de semaine, pages 211 à 215, nouvelle 14 - Passage obligé, pages 217 à 219, nouvelle 15 - On vit une époque formidable (mais il y a quelque chode pourri au royaume du Trademark), pages 221 à 223, nouvelle 16 - Jessie, le retour, pages 225 à 239, nouvelle 17 - Notre terre, pages 241 à 258, nouvelle 18 - Jeu de cons, pages 259 à 270, nouvelle 19 - Pollinisation, pages 271 à 322, nouvelle 20 - Éloge du déficit, pages 323 à 344, nouvelle 21 - Le Réveil du croco, pages 345 à 355, nouvelle 22 - La Complexité et ses avatars, pages 357 à 362, nouvelle 23 - Dépossessions, pages 363 à 376, nouvelle 24 - Fred AUDAMS & AYERDHAL, Loin sans départ, pages 377 à 391, nouvelle 25 - AYERDHAL & Eric CERVOS, Les Seigneurs de la firme, pages 393 à 420, nouvelle 26 - Paysage urbain, pages 421 à 439, nouvelle 27 - RCW, pages 441 à 492, nouvelle 28 - The Ghost (and the) Writer, pages 493 à 496, nouvelle 29 - L'Autre moitié d'une vie, pages 497 à 510, nouvelle 30 - AYERDHAL & Sara DOKE, La Nuit de la Calamitaine, pages 511 à 519, nouvelle 31 - Le Syndrome Potemkine, pages 521 à 548, nouvelle 32 - La Revanche de Jessie, pages 549 à 550, nouvelle 33 - Il est allongé sur le dos, nu, immobile, pages 551 à 552, nouvelle 34 - Mon mari est cyberurgien, je suis nanogicienne, pages 553 à 554, nouvelle 35 - Macrocism, pages 555 à 557, nouvelle 36 - Pourquoi pas ?, pages 559 à 564, nouvelle 37 - Entre deux mondes, les déplacements, pages 565 à 566, nouvelle 38 - Les Mille derniers jours, pages 567 à 568, nouvelle 39 - Jérôme VINCENT, ActuSF, janvier 2000, pages 571 à 575, entretien avec AYERDHAL 40 - Jérôme VINCENT, ActuSF, juin 2003, pages 577 à 579, entretien avec AYERDHAL 41 - Laure RICOTTE, ActuSF, avril 2004, pages 581 à 584, entretien avec AYERDHAL 42 - Allan DUJIPEROU, Fantastinet, 15 mai 2004, pages 585 à 590, entretien avec AYERDHAL 43 - Laure RICOTTE, ActuSF, septembre 2004, pages 591 à 602, entretien avec AYERDHAL 44 - Richard COMBALLOT, Voix du futur, 2000, pages 603 à 676, entretien avec AYERDHAL 45 - Jérôme VINCENT, ActuSF, juin 2012, pages 677 à 685, entretien avec AYERDHAL 46 - Jérôme VINCENT, ActuSF, mars 2013, pages 687 à 693, entretien avec AYERDHAL 47 - Déborah GAY, Daily Mars, 26 octobre 2015, pages 695 à 701, entretien avec AYERDHAL 48 - (non mentionné), Repères bibliographiques, pages 703 à 707, bibliographie
Critiques
Scintillements a de quoi réjouir l’amateur d’Ayerdhal, du moins s’il a une âme de complétiste. L’ouvrage a en effet le mérite de rassembler toutes les nouvelles de l’auteur, des textes parus sur différents supports de manière éparpillée, et d’y ajouter dix textes inédits. Publié au Diable vauvert, devenus au fil du temps l’éditeur de cœur de l’auteur, Scintillements s’enrichit aussi d’une courte préface de Pierre Bordage et d’un assortiment d’interviews, notamment celle menée de main de maître par Richard Comballot pour le recueil Voix du futur. Bref, on ne peut pas reprocher à l’éditeur languedocien d’avoir bâclé son travail.
On ne se livrera pas ici, bien sûr, à une recension de l’ouvrage : quarante textes, la tâche risquerait de devenir vite lassante, voire rébarbative, et ce ne serait pas rendre justice à l’auteur, décédé il y a maintenant plus d’un an. Il suffit juste de savoir qu’on y trouve un condensé de ses thématiques préférées et de son intérêt pour l’éthique, les technosciences, le féminisme, le pouvoir, la liberté et l’anticonformisme. Que les éventuels curieux apprennent quand même que Scintillements propose de la rareté, notamment « Mat, mat, mat », la première nouvelle d’Ayerdhal, écrite avec son frère, pas forcément indispensable mais en mesure de flatter le collectionneur sommeillant dans chaque fan. Le recueil compte aussi son lot de textes anodins et inoffensifs, vites écrits autour d’une thématique pour satisfaire un dossier spécial dans la presse ou une plaquette promotionnelle pour une exposition. On y trouve des pastiches (« Le Réveil du croco » et « Les Seigneurs de la firme ») et des hommages (« RCW »), exercices de style codifiés dont Ayerdhal parvient à se dépêtrer en instillant ses préoccupations et son humour, parfois iconoclaste. Scintillements offre surtout l’essentiel, l’indispensable, le cœur de l’œuvre d’Ayerdhal, à savoir l’univers de l’Homéocratie (« Pollinisation » et « Scintillements »), décliné par ailleurs dans plusieurs de ses romans, sans oublier quelques-unes de ses plus grandes réussites dans le domaine de la nouvelle (« Éloge du déficit » ou l’inédit « Le Syndrome de Potemkine »), format dans lequel il ne se sentait pourtant guère à l’aise.
Ainsi, entre anticipation légère et space opera ébouriffant, exercice de style et spéculation, utopie et engagement politique, critique sociétale et sense of wonder, Scintillements propose un panorama salutaire de la carrière d’un écrivain au caractère entier, un tantinet râleur, ne négligeant aucun des aspects de son œuvre. Un auteur qui, à l’instar de Roland C. Wagner, manque cruellement au paysage de la science-fiction française.
On attend maintenant la parution de Kwak, ultime volet du « Cycle de Cybione », annoncé au Diable vauvert pour une date indéterminée.