Un blockhaus bâti par des mains calaisiennes

Ce n’est pas le sujet le plus plaisant à évoquer, mais oui, le dombunker, comme d’innombrables ouvrages défensifs du mur de l’Atlantique, a été bâti par la main-d’œuvre locale. En l’occurrence, des travailleurs calaisiens qui s’étaient portés volontaires pour cette tâche quand le chantier est lancé, en juillet 1940. Pas par sympathie idéologique envers les nazis, sauf exceptions individuelles, ni par anglophobie latente (encore que celle-ci devait être largement partagée, surtout que la construction coïncidait avec l’attaque anglaise sur la marine française à Mers-el-Kébir).

Mais plus prosaïquement parce qu’il fallait bien faire bouillir la marmite, explique Xavier Gellé : « Il faut bien comprendre que vu l’ampleur des travaux, de très nombreuses entreprises allemandes se sont établies à Calais à l’époque et qu’il n’y avait pratiquement qu’elles qui embauchaient. L’industrie, notamment dentellière, était à l’arrêt. Les femmes pouvaient trouver du travail dans l’entretien et la restauration des casernements allemands, les hommes pouvaient travailler dans la maçonnerie, la menuiserie, la charpente… » En 1943, le taux de chômage à Calais sera ainsi quasiment nul. Les Allemands viendront même à manquer de main-d’œuvre et à faire venir des travailleurs étrangers, avant de devoir procéder aux premières réquisitions de travailleurs avec la dégradation de leur situation militaire…

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