Equateur: prises d’otages, évasions de prison... que se passe-t-il dans ce pays d’Amérique du Sud?
Une tentative de prise d’otages en plein direct à la télévision par des membres d’un gang. La scène a été vue en Équateur, mardi 9 janvier 2024. Dans ce petit pays tranquille d’Amérique latine, le président de la République a déclaré l’état d’urgence.
Que se passe-t-il en Équateur ? Deux évasions importantes de prison, deux chefs de gangs en pleine nature. Alors que le nombre d’assassinats a augmenté de 800 % entre 2018 et 2023, ces deux évasions ont provoqué des prises d’otages de gardien de prison et de policiers. Le point d’orgue reste la tentative de prise d’otages en direct dans un studio télé.
Mardi 9 janvier 2024, le plateau de la chaîne télé TC a été envahi par des membres d’un gang en plein direct. Des tirs à l’arme à feu ont retenti, des employés ont dû s’allonger au sol sous la menace d’armes. Des grenades ont été brandies devant une caméra, pendant que ce qui ressemble à un bâton de dynamite a été glissé dans la poche de veste du présentateur.
La police a libéré rapidement les otages et arrêté les 13 assaillants, sans qu’il y ait de mort.
Dans les prisons d’Équateur, en revanche, des mutineries ont éclaté. Des prises d’otages ont aussi eu lieu dans le milieu carcéral. Pire, les réseaux sociaux ont permis la diffusion de vidéos montrant des gardiens de prison ou policiers menacés par des armes ou exécutés.
Un premier bilan de 10 morts
Des services publics sont fermés, comme les écoles. Le président équatorien, Daniel Noboa a demandé la mobilisation des forces armées du pays pour « garantir la souveraineté et l’intégrité nationale contre le crime organisé, les organisations terroristes et les belligérants non étatiques », rapporte l’AFP.
Cette « guerre » a déjà fait 10 morts. L’État a publié une liste de narcotrafiquants à neutraliser.
Car Fito n’est pas le seul chef de gang évadé de prison. Adolfo Macias, Fito, est à la tête d’un gang de 8.000 membres. Il a fui la prison dimanche 7 janvier 2024. Mardi 9 janvier, c’est Fabricio Colon Pico, autre chef de gang, qui s’est évadé.
Le Pérou voisin, d’où provient une partie de la cocaïne utilisée par les narcotrafiquants, a renforcé la sécurité et déclaré l’état d’urgence à sa frontière.