LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Cannes 2010: La fête des pères!

<br />
Une partie du jury du 63e Festival de Cannes.

Une partie du jury du 63e Festival de Cannes.
© Reuters
Danielle Attali et Carlos Gomez, envoyés spéciaux à Cannes , Mis à jour le

Un cru inégal a réuni dix-neuf films pour une Palme d’or et de nombreux films sur la filiation. Pronostics.

Pas de quoi en faire un drame! 2010 restera comme une petite année pour le Festival de Cannes. La crise financière aura sûrement joué un mauvais rôle. "De ce fait, le processus de sélection a été plus difficile, confirme Thierry Frémaux, délégué général du Festival. On connaît un creux. Mais j’ai choisi les meilleurs films parmi ceux que j’ai vus et j’en suis fier. Le forfait in extremis du Terrence Malick avec Sean Penn et Brad Pitt, a créé une sorte de déséquilibre." Il était peut-être le film exceptionnel qui a manqué cette année.
La présence modeste du cinéma américain (un seul long-métrage dans la compétition - Fair Game de Doug Liman) "qui connaît une période d’affaiblissement" a accentué cette impression de crise.
Reste qu’il y avait 19 films en compétition dont deux qui font consensus: Another Year de Mike Leigh, répétition de ses autres films, et l’austère et explicatif Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois. Ils ont chacun reçu un accueil très positif. Aucun ne nous a pourtant convaincus. Notre coup de cœur va à Biutiful d’Alejandro Inarritu.
La bonne surprise, cet étonnant Tournée de Mathieu Amalric ; le nanar inattendu? Outrage de Takeshi Kitano, une énorme déception pour ses fans. Mon bonheur de Sergei Loznitsa, indescriptible en quelques lignes, s’est imposé comme un hallucinant ovni venu d’Ukraine qui, malgré ses qualités, a largué pas mal de festivaliers. Ovni, le film thaïlandais d’Apichatpong Weerasethakul, l’était aussi, mais là on n’est pas monté dedans.
Il y a eu encore Kiarostami troublant avec Copie conforme ; Tavernier et sa Princesse de Montpensier, vrai voyage au 17e siècle ; deux films précédés d’une polémique: Hors-la-Loi de Rachid Bouchareb et L’Exode. Soleil trompeur 2 de Mikhalkov. Et tous les autres…

Publicité

Le jury (présidé par Tim Burton) ne manquera pas de créer la surprise. Réunis ce dimanche matin depuis 8h 0 dans une villa sur les hauteurs de Cannes, dans une rue gardée, les neuf jurés vont donner sept ou huit récompenses. Les relations père-enfants auront dominé cette sélection. Le thème court sur au moins sept films. Magnifiques, défaillants, lâches, absents, incompétents, froids ou remplis de regrets… Ah, les pères de ce Festival ! Le reste de la sélection s’est essentiellement recentré sur des histoires de famille, d’amour et d’amitié. Des thèmes, somme toute universels. Alors si ce Festival a manqué d’élan, il a quand même eu du cœur. A l’heure des délibérations et en l’état des rumeurs, voici nos pronostics.

La suite après cette publicité
Palme d’or

Nos préférés
* Biutiful d’Alejandro Gonzalez Inarritu. Un homme qui va mourir veut protéger ses enfants à tout prix. Barcelone, transformée en mégalopole sud-américaine, n’a jamais été filmée de façon aussi vertigineuse. Et Javier Bardem fait une composition extraordinaire. Problème: ce sera le Prix d’interprétation pour lui, mais ni Palme d’or ni Grand Prix, le règlement interdisant ce cumul.
* Tournée de Mathieu Amalric. Un célèbre producteur qui a tout plaqué revient avec des strip-teaseuses enrobées et se révèle un homme brisé.

La suite après cette publicité

Les films consensuels
* Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois. Sur le calvaire des moines de Tibéhirine, un long film démonstratif, "bressonien", disent les fans, "rasoir", disent les autres.
* Another Year de Mike Leigh, déjà Palme d’or pour Secrets et mensonges (en 1996). Encore une histoire bavarde de gens modestes qui picolent, jardinent et s’ennuient.

Grand Prix

* Les mêmes que pour la Palme s’ils ne la décrochent pas.
* Ou alors Copie conforme, de Kiarostami, une troublante histoire de couple en Toscane ; Poetry de Lee Chang-dong, une grand-mère élève seule son petit-fils et se passionne pour la poésie.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Prix de la mise en scène

* Le film coréen The Housemaid, où chaque plan semble avoir été dessiné. Mon Bonheur, l’ovni ukrainien. Ou La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier, un film d’époque, éclairé comme un polar. Ou encore L’Exode. Soleil trompeur 2 de Mikhalkov.

Prix d’interprétation féminine

* Juliette Binoche dans Copie conforme, qui renouvelle à chaque fois son jeu. Ou Prix collectif aux strip-teaseuses de Tournée. Ou Yun Junghee, la mamie Courage de Poetry.

Prix d’interprétation masculine

* Javier Bardem pour Biutiful. Ou Lambert Wilson pour Des hommes et des dieux. Ou Elio Germano, pour La Nostra Vita.

Prix du Jury

Ce prix a souvent distingué des "pattes" originales. Cette année, Tim Burton pourrait se laisser séduire par le film ukrainien Mon bonheur, très libre dans sa forme. Ou le hongrois Un garçon fragile-Le projet Frankenstein.

Prix spécial

S’il y en a un: l’émouvant film tchadien Un homme qui crie. L’Afrique noire n’avait pas été en compétition depuis treize ans.
Cérémonie de clôture, diffusée sur Canal+, 19 h 30, en clair

Contenus sponsorisés

Publicité