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Sur scène, Bernard Mabille fait sa revue de presse

Bernard Mabille
Bernard Mabille © Alexandre Isard
La Rédaction

Avec son nouveau spectacle, « De la tête aux pieds », l’humoriste fait mouche en passant à la moulinette l’actualité people et politique.

Comment va la p’tite santé de Bernard Mabille ? Fort bien, mis à part un AVC il y a dix jours. Un AIT (accident ischémique transitoire) pour être précis, ce qui revient au même, en plus chic et moins grave. Ceux qui frôlent la mort, dit-on, voient leur vie défiler en accéléré. Mabille, comme au cinéma, s’est donc revu « démonstrateur de purée en flocons », puis journaliste au « Quotidien de Paris », à partir de 1974. Propulsé à la rubrique spectacles, il s’y moque un jour de Thierry Le Luron, qui goûte la plaisanterie et décroche son téléphone : « Puisque vous êtes si malin, écrivez-moi des textes. » S’ensuit un « septennat de bonheur », dans l’ombre de l’imitateur. « C’était une vie de dingue, 20 heures sur 24. Le Luron avait le Tout-Paris à ses pieds. Après les spectacles, il m’emmenait dîner, je pensais casser la croûte entre copains et, à table, on retrouvait Saint Laurent et Noureev… Ou Jack Nicholson à Saint-Tropez… Une vie de dingue, je vous dis ! »

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L’argent, dans ces années-là, coule à flots, Mabille s’imagine continuer de se la couler dure encore un demi-siècle. Mais le sida vient brusquement siffler la fin de la récré. Effondré, Bernard reçoit, jointes aux condoléances, des dizaines de propositions qu’il décline toutes. « Avec Thierry, c’était comme une histoire d’amour, platonique mais une histoire d’amour quand même. Quand il est mort, je n’ai pas pu, je n’ai pas su me recaser. » Alors Bernard grimpe lui-même sur scène, découvre les trente-six misères de ce seul métier d’interprète. Débuts hésitants selon lui, catastrophiques selon la presse. Quinze ans passent avant que Philippe Bouvard ne l’invite à rejoindre « Les grosses têtes » . Bouvard qui a depuis refilé le bébé – à qui, plus exactement, on a retiré la garde… – au profit de Ruquier. « Je dois beaucoup à Philippe mais l’arrivée de Laurent m’a fait un bien fou. »

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Les salles ne désemplissent pas

Aujourd’hui, les directeurs de théâtre lui font les yeux doux, leurs salles, même en semaine, ne désemplissent pas. Lui se paie le luxe de ne jouer qu’une fois par mois à Paris. Le reste du temps, en province. « On est parti sur 70 dates, une trentaine rien qu’en mai-juin. Vous savez, je suis passé par tant de galères qu’aujourd’hui j’en profite. » Et en profiter, pour Bernard, c’est tenir l’orchestre deux bonnes heures, « pas comme ces humoristes de maintenant qui font une heure et quart puis se barrent ».

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A sa revue de presse sans cesse actualisée, on rit successivement mince et gras double, oh oh oh pincés et ah ah ah grivois. A l’instant où l’on se dit que non, là, franchement il va trop loin, une pirouette vient relever l’assiette. C’est cela Mabille : homard et cassoulet dans la même vaisselle, nouvelle cuisine et plat en sauce, truffe blanche d’Alba servie sur son pâté en croûte ! Et c’est peu dire que le beau monde s’y presse. A l’orchestre du théâtre Antoine, ce soir-là, on reconnaissait tout à la fois Nelson Monfort, Arielle Dombasle et, perché au balcon, le prince Albert. Allez trouver mieux, il vous remboursera deux fois la différence.

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©

« De la tête aux pieds », en tournée française. A Paris (théâtre Antoine) les 22 mai et 19 juin.

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